6.Révélation

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Léana

Mais quelle idée ai-je eu de mettre un pull, à Cannes une soirée de septembre. Même s'il est fin. J'ai tellement chaud que je tire légèrement sur mon pull pour me faire du vent.

Je me suis empêchée de lui lancer un regard de la soirée. Je ne voulais lui porter aucun intérêt, mais c'est raté. Depuis que ma mère a lâché la bombe, je ne fais que le regarder.

Et maintenant c'est lui qui m'évite. J'ai pourtant essayé de le dire à Diego hier midi mais Mathéo m'a coupé et après ça je n'ai pas retrouvé le courage de lui dire et je me suis dit que Mathéo, étant son meilleur ami lui dirait.

Mais en voyant comment s'est fermé Diego depuis qu'il est au courant, il ne lui a visiblement pas dit.

Diego prétexte ne plus avoir faim et débarrasse avant de partir dans, je suppose, sa chambre.

Je descends alors à mon tour de table pour le suivre. Il faut de toute évidence que je parle avec, mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire.

- Diego.

Ma voix résonne dans le couloir.
Il fait volte-face et je vois à son expression qu'il est énervé ou déçu, ou peut-être les deux.

- Mathéo, hein ?

- Écoute Diego, je comptais te le di...

Il me coupe et me demande.

- Est-ce que tu l'aimes ?

La question me prend tellement au dépourvu que je souffle incrédule :

- Quoi ?

- Mathéo ? Est-ce que tu l'aimes ?

Il est énervé, je le vois, mais pourquoi serait-il énervé. C'est lui qui est parti.

Je n'allais pas l'attendre sans savoir s'il allait un jour finir par peut-être revenir.

Comment à-t-il pu penser que tout serait comme avant alors qu'il m'a lui-même rayé de sa vie en Espagne ?

- Oui. Oui je l'aime bien.

- Donc tu l'aimes bien mais tu n'es pas amoureuse.

- Là n'est pas le sujet. Dis-je pour couper cette conversation qui vire au ridicule.

- Réponds à ma question.

Sa voix est froide et se veut autoritaire, mais je ne me laisse pas démonter.

Mon regard devient glacial. Il va falloir que je lui rafraîchisse la mémoire s'il croit qu'il peut me donner des ordres !

- Et moi je t'ai dit que ce n'était pas le sujet ! Je commence à m'emporter. Tu croyais quoi ? Que tu allais faire ta petite vie en Espagne, serrer tes meufs
- Je..

- Puis revenir ici, revenir vers moi comme si de rien était. Ça ne marche pas comme ça, tu n'es pas le centre du monde, Diego.

- Excuse moi, je ne pensais pas que tu allais attendre que je parte pour te mettre avec mon pote.

- Mais attends, t'es sérieux là ?

- Le pire, c'est qu'on a mangé ensemble jeudi midi, tu es venue me rendre mes vêtements. Tu aurais même pu me le dire la première fois qu'on s'est revu au lieu de perdre ton temps à me dire "les choses ont changé" et je vois Mathéo depuis que je suis là mais il n'y en a aucun capable de me le dire. Non, j'apprends ça à un dîner par ta mère !

- Je comptais te le dire.

- Et quand ? Après t'avoir vu mettre ta langue dans sa bouche.

En cet instant, ma bouche forme un ô, il n'a pas osé ! Je commence à bouillir, qu'est-ce qu'il peut m'insupporter. J'avais oublié à quel point il était chiant !

- Et bien je suppose que ça aurait été le moment parfait pour te l'annoncer tout compte fait !

Il sert les poings et sa mâchoire se contracte.

Mais je me retourne déjà pour retourner à table. Lorsqu'il me retient par le poignet, je l'entends me dire :

- Attends Léana, tu ne comprends pas...

- Oh si. Je comprends très bien, tu crois que tu peux avoir qui tu veux, quand tu veux. Sauf que je te le dis tout de suite, tu ne m'as jamais eu et tu ne m'auras jamais.
J'appuie bien sur le deuxième jamais et fais volte-face.
Cette fois, il n'essaie pas de me rattraper et reste planté là, au milieu du couloir.

L'inaccessibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant