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Diego

  Hier, lorsque j'étais allongé dans mon lit, mon regard rivé vers le plafond, je ne faisais que me ressasser ce dîner chez ma mère riche en révélations et les discussions que j'ai eue avec Léana. 

  Elle ne faisait que tourner en boucle dans ma tête. Ai-je merdé à ce point pour qu'elle ait voulu sortir avec mon pote ? Une chose est sûre, il va falloir que je me fasse à l'idée, les choses ont changé. Et je n'y peux rien.

Mais, putain, elle a tout le monde à ses pieds et il fallait qu'elle se mette avec lui. Pensait-elle se venger ? Mais se venger de quoi ? Ou me rendre jaloux ? Je tentais de me rassurer comme je pouvais, je n'y pouvais rien. Mais j'ai fini par me rendre compte que finalement, ça me fait plus de mal que de bien car en fin de compte ce n'est que le fruit de mon imagination.

  Celui qui se veut rassurant, celui, prénommé le déni. Je vais devoir faire taire mes sentiments, les enterrer au plus profond de moi le temps qu'elle sorte avec lui, car malgré tout Mathéo est mon meilleur ami. Et s'ils s'aiment, je ne pourrai rien changer à cela.

Donc, il est temps de passer à autre chose pendant quelque temps. Du moins le temps qu'ils sortent ensemble. Ensuite, on verra.

Mais du coup, pour me changer les idées, je sors avec Anaïs maintenant. Quand je l'ai dit à Léana, j'ai quand même essayé de déceler une once de jalousie. Mais je n'en ai vu aucune. Elle avait plutôt l'air blasée. Et en avait surtout rien à foutre. Je suis donc passée à un autre sujet. Et j'avoue que je suis content de voir qu'elle ne l'a pas embrassé.

- Tu voudrais l'embrasser, toi.

Ce n'est pas une question mais une affirmation. J'ai bien compris qu'il en avait envie. Je comprends pourquoi.

- Oui, mais je sais pas, elle a l'air de ne pas vouloir.

Quand Léana revient. Elle a un pichet d'eau rempli dans les mains et dit :

- L'eau est là !

Mathéo se sert un verre d'eau et Léana continue :

- J'ai un oral après, je stresse de fou.

- Arrête de stresser, ce n'est pas comme si tu en avais besoin. Lui réponds Mathéo

- C'est gentil. Mais ce n'est pas comme si je contrôlais. Elle lui répond dans un petit rire nerveux.

- Oui, mais tu pourrais prendre sur toi un peu.

  Ce qui, au début, aurait pû être gentil, a fini par quelque chose de plus sec. Et quelque chose qui n'a l'air de visiblement pas lui plaire quand je vois les traits de son visage se durcir.

- C'est en quelle matière ton oral ? Je lui demande pour adoucir un peu l'atmosphere.

- Espagnol.

C'est ma matière ça en plus. Mais elle, ce n'est pas la matière dans laquelle elle est le plus à l'aise.

Je lui demande en quoi consiste son oral. Elle commence à me l'expliquer, mais je sais vite de quoi elle me parle car je l'ai passé ce matin.

- Je l'ai passé ce matin ! Et tu le connais ?

- À peu près.

- Vas-y, fait-le moi. Comme ça, ça te fait réviser.

  Elle me récite alors son oral qu'elle connaît très bien, elle n'a pas à s'en faire. Et je suis content de voir qu'elle à l'air finalement un peu plus en confiance.

♪♪♪

Léana

 
Assise sur ma chaise en espagnol, je vois les élèves de ma classe passer, attendant mon tour.

L'inaccessibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant