Chapitre 41. Les Doutes Avant Le Prime

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Coralie

Mercredi 11 Septembre 2023
Salle de chant.

Alors que la tombée de la nuit était déjà bien amorti sur le château, je répétais, encore et encore pour essayer de dompter ma voix qui n'en faisait qu'a sa tête. J'avais beau maîtriser la chanson chez moi et la connaître sur le bout des doigts avec les bonnes notes, ici, à quelques jours du prime à peine c'était une pure catastrophe. J'avais la voix cassé, avais du mal à respirer et n'arrivais pas à me mettre dans la chanson alors que toute la journée, tout les cours que nous avions eu s'étaient merveilleusement bien passé.

Nous avions eu cour de danse avec Malika ce matin. Ça m'avait fait du bien, j'avais pu me défouler et penser à autre chose qu'à ma nomination et au prime qui approchait à grand pas puis après, nous avions eu un cour de chant avec Adeline qui justement nous faisait travailler la respiration depuis quelques jours et nous avions fini par un cour de théâtre sur les émotions, comme la dernière fois. Je ne comprenais pas pourquoi ce soir je n'arrivais à rien.

Je m'acharnais pourtant, je m'acharnais réellement. Cela faisait bien 2-3 heures voir plus que j'étais ici à essayer de réussir à chanter cette chanson mais hélas je n'arrivais à rien. Je n'arrivais pas à chanter ne serais-ce qu'un couplet parfaitement bien sans faire de pauses à la con ou me perdre dans le texte. Je ne comprenais pas pourquoi ça m'arrivait maintenant. Pourquoi à quelques jours du prime?! Pourquoi quand j'étais nommée et que je risquais ma place?!

Je soupira laissant le mon corps s'affaisser sur le sol. Le micro qui était auparavant dans les mains se mit à rouler sur la moquette alors que mes yeux s'emplissent de larmes sans que je n'eus le temps de faire quoique ce soit pour les retenir. J'étais épuisée, j'étais hors de contrôle et ne demandais qu'à partir m'enrouler dans ma couette et dormir encore et encore même si c'était au détriment de ma prestation au prime de vendredi.

J'étais la, assise sur le sol en boule alors que j'entendis des pas de faites de plus en plus fort. Tout le monde dormait déjà, j'étais la seule debout, même Pierre était parti dormir ou du moins se coucher alors je ne savais pas qui cela pouvait bien être. En soupirant une nouvelle fois, je laissa glisser ma main le long de mes cheveux avant que je ne sente une présence venir prendre place juste à côté de moi.

Même si il était tard, j'avais encore toute ma tête et bien sûr, tout mon odorat. Je sentais ce délicat parfum qui m'était si familier. J'afficha rapidement un sourire en ayant conscience de qui s'était installé près de moi sur le sol froid puis, en relevant ma tête doucement vers cette personne, je fus heureuse et non surprise de voir Pierre à mes côtés, ses cheveux détachés et son air un peu inquiet.

Il me regardait avec la même manière que d'habitude. Il me regardait tendrement, intensément mais... plus le temps passait et plus il avait l'air inquiet à l'idée de me voir nommé au prime vendredi. Lentement, en laissant ma langue humidifier mes lèvres meurtri par mon stresse. Je n'arrêtais pas de stresser, je stressais tellement que mes lèvres en prenaient une joute, j'avais des petits bouts de peau qui dépassaient sur mes lèvres et, comme j'étais anxieuse et stressé, je me les arrachais. Je savais que ça n'était pas bon et que je faisais pire que mieux mais... je n'arrivais pas à faire autrement. C'était ma manière de me destresser.

-eh... qu'est ce que t'as...? M'interroge-t-il prudemment.

-j'arrive pas...

-t'arrives pas à quoi? Dit moi.

Sa voix était douce et calme alors que son regard me disait le contraire. En souriant un instant, je souffla longuement pour éviter de fondre en larme alors que Pierre, prenait ma main délicatement de la sienne me la serrant légèrement. De son index, il me caressait lentement le dos de ma main alors que mon regard, se mêlait au sien dans le plus grand des silences appréciant juste ce moment de complicité entre lui et moi. Je sentais mon cœur battre à tout rompre, sentais ma respiration s'accélérer alors que la boule d'angoisse qui était au fond de ma gorge se mit à grossir au fur et à mesure qu'il me regardait intensément avec je ne sais quoi de plus dans son beau regard.

Les Notes Du Destin - Pierre Garnier //TERMINÉ//Où les histoires vivent. Découvrez maintenant