Chapitre 55. Épris De Peur

727 21 20
                                    

Coralie

Je me laissai guider par Pierre, mon cœur battant à tout rompre d'appréhension sur ce qu'il allait me dire là maintenant tout de suite. Je m'assis doucement sur le bord du lit, le regardant avec appréhension. Le silence dans la chambre était lourd presque étouffant, et je sentais que quelque chose de sérieux allait se passer. Pierre avait toujours été tendre et rassurant, mais ce soir, son visage était marqué par une gravité qui me faisait peur et dont je n'avais pas l'habitude dans son regard.

Je le regardai, cherchant des réponses dans ses yeux et respirant profondément. Ses mains tremblaient légèrement, et je voyais bien qu'il luttait contre quelque chose en lui, quelque chose de fort et je ne pus m'empêcher de me dire que c'était à cause de cette fichu lettre qu'il avait eu par son ex pendant les dernières minutes. Essayant de ne pas penser au pire, je souffla longuement, reprenant mes esprits puis regardant Pierre qui devant moi, semblait plus que troublé. Il prit une profonde inspiration, comme pour rassembler son courage, avant de finalement parler lentement. Sa voix était tremblante, presque un murmure alors que je le regardais cherchant à comprendre ce qu'il voulait me dire ce soir.

-Coralie... commença-t-il d'une voix douce, presque tremblante. Il faut que je te dise quelque chose.

Je serrai ses mains dans les miennes, essayant de lui montrer que j'étais là, prête à l'écouter même si j'avais moi même des difficultés à respirer ayant peur de ce qu'il avait de si important à me dire. J'avais une boule au fond de moi qui se formait, une boule d'angoisse qui grandissait au fur et à mesure que les secondes silencieuses passaient. J'essayais de faire abstraction sur ce que je ressentais mais au fur et à mesure que son regard se faisait fuyant, je n'arrivais plus à penser à autre chose qu'au pire. J'attendais qu'il me parle, qu'il me dise tout ce dont il avait envie et même si ça me faisait mal, j'étais prête à affronter ce défis.

Finalement, en pinçant ses lèvres il se mit à respirer profondément comme si il rassemblait le courage pour trouver les bons mots. J'étais là, près de lui à lui tenir les mains mais hélas j'étais incapable de faire autre chose. Je n'arrivais pas à parler ni même à respirer convenablement j'étais juste... inquiète de ce qu'il allait me dire et peut être même faire. Je m'attendais au pire.

-Je n'ai jamais été très bon en amour, » avoua-t-il finalement, baissant les yeux. Je sais que ça peut paraître bizarre parce qu'on est ensemble depuis un moment maintenant, mais... j'ai toujours eu cette peur au fond de moi, cette peur de tout gâcher.

Je fronçai les sourcils, tentant de comprendre où il voulait en venir. Je n'avais jamais douté de ses sentiments pour moi, alors pourquoi parlait-il de gâcher les choses maintenant? C'était à cause de cette fichus lettre? Comment pouvait-il penser une seule seconde qu'il gâcherai ce que nous étions en train de construire? Il ne pouvait pas penser ça, pas croire que ce qu'il faisait était mal surtout que tout ce qu'il faisait le rendait heureuse. Si heureuse que je n'arrivais même plus à penser à autre chose qu'à lui et à tout le bonheur qu'il me faisait ressentir.

-Tu sais, avant toi, j'ai eu quelques relations, mais elles se sont toutes mal terminées, continua-t-il, ses yeux toujours fixés sur nos mains entrelacées. Et à chaque fois, je me suis dit que c'était de ma faute, que je n'étais pas fait pour ça, pour aimer vraiment quelqu'un.

Il releva enfin les yeux vers moi, et ce que je vis dedans me déstabilisa. Ce n'était pas de l'indifférence ou du désintérêt, mais une peur viscérale, une crainte de me perdre. Je voyais dans son regard des larmes, des larmes de douleurs qui refusaient de sortir. Une peur de me perdre, une réelle peur qui ne pouvait que le détruire intérieurement si il continuait à garder ça pour lui sans m'en parler. Il souffrait et moi j'étais jalouse d'une lettre? Je me sentis automatiquement debile de penser au pire alors que pierre souffrait en silence par peur de le perdre, par peur de perdre notre histoire qui venait à peine de débuter. Finalement, en pinçant ses lèvres, il reprit la parole ne quittant pas mon regard du sien. Il serra mes mains dans les siennes et s'approcha de moi, lentement, laissant son souffle chaud cogner contre mon visage. 

Les Notes Du Destin - Pierre Garnier //TERMINÉ//Où les histoires vivent. Découvrez maintenant