Au-delà des idéologies [Attal x Bardella]

Chapitre 11

Gabriel poussa la porte de son appartement, les yeux rouges. Il fut immédiatement accueilli par Volta qui sautilla sur ses jambes pour lui dire bonjour, ce qui esquissa un sourire sur le visage fatigué du Premier ministre.

« Volta ! Tu es rentrée de vacances ? Désolé, je rentre tard en plus... »

Le contretemps en question, alias Jordan, avait épuisé le peu de santé mentale qui restait à Gabriel, et il avait vraiment besoin de se ressaisir. Il se débarrassa de sa veste de costume et regarda l'appartement.
Il était dans le même état que quelques jours plus tôt, sens dessus dessous, les piles de vêtements et d'affaires diverses s'étendant comme des montagnes à perte de vue.
Le seul endroit qui n'était pas colonisé par les affaires de Gabriel était le panier de Volta et ses alentours directs. Gabriel s'y dirigea alors en évitant les bouteilles vides qui se trouvaient sur son chemin, et se baissa pour attraper la gamelle vide de sa chienne. Elle trépignait visiblement d'impatience, sa queue remuant frénétiquement de gauche à droite. Elle le suivit à la trace jusqu'au placard de la cuisine où se trouvait le paquet de croquettes, ce qui arracha un deuxième sourire sur le visage de Gabriel. Volta lui avait beaucoup manqué ces derniers temps, mais sa sœur Iris avait proposé de l'emmener en vacances courir dans le sable, alors il n'avait pas hésité longtemps à se séparer d'elle pendant deux semaines.
Alors qu'il remplissait la gamelle de croquettes, son regard se posa sur une note visiblement déposée quelques heures plus tôt sur le plan de travail.

Coucou Gab' !
J'espère que tu vas mieux, même si vu l'état de ton appartement, je pense que la réponse est négative.
En tout cas, sache que Volta a passé de superbes vacances, mais qu'elle était très contente de retrouver ton appart.
Mais s'il te plaît, Gab', prends soin de toi et ressaisis-toi, tu ne peux pas rester à te morfondre dans un appartement dans un état pas possible, ok ?
Appelle-moi si t'as besoin, tu sais que je serai toujours là pour toi.
– Iris <3 

Un éclair de lucidité traversa l'esprit du Premier ministre. Sa sœur avait raison, il devait se ressaisir et définitivement enterrer cette ère de sa vie, et ça commençait par un grand rangement.
Il esquiva une nouvelle fois ses affaires pour redéposer la gamelle de Volta à son emplacement initial et soupira un coup.
Volta se jeta sur les croquettes comme si elle n'avait pas mangé depuis des lustres et Gabriel resta à la regarder, repoussant le rangement de quelques minutes.

Cela faisait maintenant deux heures que Gabriel nettoyait et remettait à leur place chaque chose de son appartement.
Les affaires de Stéphane commençaient à s'amonceler dans un coin de la pièce principale. Gabriel ne savait pas encore ce qu'il allait en faire, mais dans tous les cas, il était temps pour lui de passer à autre chose.
Complètement exténué, il s'accorda une pause et s'affala dans le canapé.
Il attrapa son téléphone dans sa poche et cliqua sur son application du moment : TikTok.
Son équipe de communication avait grandement insisté sur l'importance des réseaux sociaux pour séduire un public plus jeune et Gabriel avait écouté. Il publiait régulièrement sur le réseau chinois et appréciait republier les contenus qui parlaient de lui. Beaucoup de personnes semblaient l'apprécier, ce qui faisait chaud au cœur du Premier ministre.
Alors qu'il défilait dans son fil « Pour toi », il s'arrêta net sur une vidéo, complètement figé, les yeux écarquillés. Une musique résonnait dans l'appartement et Volta se leva de son panier en l'entendant :

J'ai fait semblant d'avoir trouvé la force
Je garde au plus profond de moi
Tout c'que tu m'as aimé
J'essaye de t'oublier avec une autre
Qui tente en vain de racheter tes fautes
J'essaye, mais rien n'y fait
Je ne peux pas, je ne veux pas, je n'y arrive pas
Je ne l'aime pas comme toi. 

Gabriel se voyait en train de sourire à son ennemi politique numéro un, dans un montage qui laissait penser que les deux ressentaient bien plus que de la courtoisie l'un envers l'autre.

« C'est quoi ces conneries ? »

Gabriel était complètement sous le choc, et en cliquant sur les hashtags sous la vidéo, il découvrit des centaines de vidéos similaires qui imaginaient une histoire d'amour entre lui et Jordan Bardella.
Il sentit son cœur faire un tour et des papillons voler dans son ventre.
Le choc laissa rapidement place à une gêne, le Premier ministre devenant tout rouge, seul dans son canapé.
Il ferma l'application. Que se passait-il ? Pourquoi se sentait-il si gêné ? Pourquoi ce sentiment d'envie ?
Il reprit son ménage pour se changer les idées, Volta le suivant à la trace dans l'appartement. Elle attrapa dans sa gueule un des t-shirts de Stéphane qui traînait, et le tira jusqu'au tas où se trouvaient les affaires de ce dernier.

« Tu sens encore son odeur sur les vêtements ? » lui demanda Gabriel, surpris, mais sans attendre de réponse.

Volta aboya doucement vers lui. Heureusement qu'elle était là pour Gabriel, elle était d'un soutien et d'une intelligence remarquables.
Il se baissa pour être à sa hauteur et lui caressa la tête.
L'appartement avait retrouvé de l'ordre. Pourtant, l'esprit de Gabriel était toujours aussi embué. Ces « édits » de lui et Jordan — c'est comme ça que les internautes qualifiaient ces vidéos —, l'avaient clairement perturbé. Et si c'était vrai ? Et si les regards qu'ils s'échangeaient voulaient vraiment dire quelque chose ? Jordan avait-il vu ces vidéos ?
Une seule façon de le savoir s'offrait à Gabriel.
Il se releva et attrapa de nouveau son téléphone dans sa poche.
Il fouilla dans ses contacts jusqu'à ce que son nom s'affiche sur l'écran : Jordan Bardella.
Il pianota sur l'écran de son téléphone pendant plusieurs minutes, effaça des mots, en réécrivit d'autres, pour finalement aboutir à un message.

Bonsoir Jordan.
Je sais que je ne suis pas du genre à vous envoyer des messages, et encore moins à une heure aussi tardive, mais vous devriez lancer TikTok.
Bonne nuit,
Gabriel. 

Son message était à la fois formel et personnel, et Gabriel hésita à l'envoyer. Devait-il signer « Gabriel » ? N'était-ce pas se rendre trop proche de Bardella ?
Pourtant, il cliqua sur le bouton « envoyer », sans se rendre compte qu'au fond, se rapprocher de Jordan Bardella était son plus grand désir.

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Merci infiniment pour votre soutien sur cette histoire qui à la base était juste une connerie de vacances, mais je me retrouve à kiffer écrire ptdrrrr

J'adore lire vos commentaires, merci infiniment à tous ceux qui en laissent!

J'essaye d'écrire plus pour augmenter le rythme de publication, j'espère que ça ira, gros bisous <3

-Louise