Héloïse & Nathan

Chapitre Huit

Point de vue Nathan

Elle a un copain. Cette phrase, je me la répète sans cesse depuis une semaine, depuis qu'on s'était séparé dans ce square sombre. C'est elle qui m'a empêché de courir après Héloïse pour la supplier de venir avec moi. Dans cette salle de sport qui sent la sueur, je frappe de plus en plus fort le punching-ball en essayant de canaliser ma frustration. Je ne pouvais pas être tombé amoureux d'elle. Ceci est impossible. Elle est en couple putain ! Elle a un mec depuis sept ans, je ne peux pas entrer dans sa vie et tout détruire comme ça. Pourtant, je sens encore son odeur de pêche. Elle me hante partout où je vais. Je ferme les yeux un instant en repensant à nous deux, dans cet ascenseur où j'aurai vendu mon âme pour l'embrasser. Dans ce square, quand je l'ai prise dans mes bras pour la dernière fois avant un long moment, je me suis forcé pour ne pas franchir certaines limites. Sors de ma tête Héloïse. Sors de ma pu...

Je sursaute lorsque Liam apparaît devant moi en attrapant le sac.

— Eh, un match ? Ça te tente ?

Je le détail, du haut de un mètre quatre-vingt seize et ses cent cinq kilos de muscles, il peut me battre facilement. On ne joue pas dans la même catégorie. Je ne fais qu'un mètre quatre-vingt trois pour quatre-vingt kilos. Le temps que je réponde, Liam commence déjà à se diriger vers le ring qui trône au centre de la salle.

— Laisse ce pauvre sac. Il ne t'a rien fait et viens me rejoindre.

En effet, cela me changera certainement les idées. Après m'être rapidement hydraté, je le rejoins et nous entamons un combat amical. Il ne cherche pas tellement à donner des coups, c'est plus pour me défouler qu'autre chose. Je le sais. Néanmoins cela me fait du bien. Je me concentre sur lui en évitant à mes pensées de trop divaguer vers d'autres distractions.

Lorsque je sors du vestiaire, propre comme un sous neuf, il est un peu plus de vingt-deux heures. Au moment de dire au revoir à Liam, il trottine vers moi.

— Nathan, je sais qu'on ne parle pas beaucoup, mais si jamais tu as besoin de quelqu'un, n'hésite.

— Merci Liam, mais ça m'a fait du bien aujourd'hui. Je vais rejoindre des potes dans un bar là.

— L'effort après le réconfort, rigole-t-il.

— Toujours.

Je lui souris et il me donne une tape amicale dans l'épaule avant que je ne rejoigne ma voiture. Sur la route du centre-ville, il y avait pas mal de monde ce vendredi soir. Que ce soit sur la route ou les trottoirs, cela allait de bon train. Je finis enfin par trouver une place de parking, non loin du bar où nous avions rendez-vous.

Bonnet sur la tête et mains dans les poches de ma veste, j'essaie de passer incognito. Arrivé devant le bar, je dois jouer des coudes pour aller à l'intérieur. Je salue Franck, le propriétaire.

— Les gars sont sur le troisième billard. Ils t'attendaient, je vous apporte vos boissons dans un instant.

— Merci Franck.

Il me fait un signe de tête avec un sourire et je rejoins les gars au fond du bar. J'enlève ma veste et la pose sur une chaise que les gars avaient accaparée.

— Ah te voilà enfin ! souris Tom.

— Tu étais où ? demande Mathieu.

— A la boxe. J'ai fait un combat avec Liam, je n'ai pas vu le temps passer.

— Allez, attrape ta queue et joue, rigole Hugo.

Je secoue la tête en rigolant puis je me joins à la partie au moment où Franck arrive avec des boissons et des tapas.