chapitre 4: l'homme derrière le masque

235 14 4
                                    

Chose promise, chose due, la deuxième partie est disponible.
Si ma ff vous plaît n'hésitez pas à la partager, à commenter... enfin brefff. Faites ce qu'il vous plaît.
Sur ce bonne lecture 🤙🏻

-----

La musique en arrière-plan s'intensifia légèrement, signalant que le moment de son discours approchait. Jordan sentit la panique monter en lui, se mêlant à ce trouble inexplicable que Gabriel avait fait naître. Il ferma les yeux un instant, cherchant à se recentrer, à retrouver l’image de cet homme qu’il devait être ce soir : confiant, imperturbable, maître de lui-même.

« Monsieur Bardella, nous sommes prêts pour vous, » murmura une voix derrière lui, brisant sa tentative de répit. Un assistant s’était approché, lui signifiant que le moment était venu.

Jordan ouvrit les yeux, se redressant lentement. Il passa une main tremblante sur sa veste, ajustant les pans comme pour se donner une contenance. Les regards autour de lui se tournaient vers lui, se posant avec une expectative pesante, et il se sentit de nouveau enfermé, piégé par les attentes, par ce masque qu’il devait porter.

Il jeta un dernier coup d’œil vers Gabriel, qui continuait à discuter, maintenant entouré de plusieurs personnes. Pourtant, Gabriel semblait toujours être conscient de la présence de Jordan, car leurs regards se croisèrent une fois de plus. Cette simple connexion visuelle fit accélérer le pouls de Jordan. Il était incapable de détourner les yeux, comme s’il cherchait, sans vraiment le vouloir, une forme de réconfort dans ce regard qui avait pourtant si souvent été un symbole d’adversité.

Le moment était venu. Jordan se dirigea vers l’estrade, chacun de ses pas résonnant dans ses oreilles comme le martèlement d’un tambour funèbre. La salle sembla se rétrécir encore, l’air devenant plus épais, chaque respiration plus difficile que la précédente. Arrivé derrière le pupitre, il jeta un coup d’œil rapide aux notes devant lui, mais les mots n’étaient que des formes indistinctes, floues, dépourvues de sens.

La salle était maintenant silencieuse, tous les regards fixés sur lui. Jordan ressentait leur poids, comme une pression qui l'écrasait. Il devait parler, mais sa gorge était nouée, sa respiration irrégulière. Il chercha Gabriel du regard, et le trouva, bien sûr. Gabriel l'observait avec une intensité qui le troubla encore davantage.

Jordan ouvrit la bouche pour commencer son discours, mais les mots se dérobèrent, laissant place à un silence inconfortable. Les secondes s'écoulaient, pesantes, et chaque instant qui passait faisait grandir en lui une angoisse sourde. Finalement, il trouva la force de commencer, sa voix hésitante, presque étrangère à ses propres oreilles.

« Mesdames et Messieurs, chers collègues... » Il s’arrêta, sa voix vacillante trahissant son malaise. Le silence qui suivit fut assourdissant, comme si chaque mot prononcé jusque-là n’avait été qu’un prélude à ce moment de doute.

Il chercha à nouveau Gabriel dans la foule, espérant y puiser un peu de force. Gabriel le fixait toujours, ses yeux emplis d’une étrange chaleur, un encouragement silencieux. Pourtant, ce regard, loin de l’apaiser, ne faisait qu’ajouter à la confusion intérieure de Jordan. Comment pouvait-il continuer alors que tout en lui réclamait de fuir ?

Il inspira profondément, tentant de retrouver un semblant de calme. Il se força à lire les premières lignes de son discours, sa voix reprenant un peu de consistance. Mais l’attention de Gabriel le troublait, chaque mot semblait s’échapper avant même qu’il ne parvienne à le formuler correctement. Les phrases qui avaient tant de sens sur le papier semblaient creuses, vidées de leur substance.

« ... notre nation traverse une période difficile... » continua-t-il, mais il sentait que le fil de ses pensées lui échappait. Une chaleur désagréable montait en lui, sa respiration se faisait plus courte, plus saccadée. La pièce semblait tourner légèrement, comme si les murs se rapprochaient, menaçant de l’écraser.

Sous les masques du pouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant