Objectif du défi : écrire un texte sur le thème de la cuisine. Avec une consigne pareille, y avait un sujet que j'étais obligé d'aborder...
- Et que penses-tu de Joshua ? lui avait-il demandé, avant de prendre une gorgée de vin. La saveur fruitée du liquide explosa dans sa gorge, caressant ses papilles avec légèreté, le faisant légèrement sourire malgré lui.
- Non, il n'est pas assez tendre, répondit-elle d'un ton catégorique tout en mâchant avec attention un morceau de blanquette.
Le jeune homme hocha la tête, faisant tourner les quelques gouttes grenat restées au fond de son verre.
- Tu as raison, comme toujours. Je ne sais pas comment tu fais, tu as un véritable don pour ce genre de choses.
- Que veux-tu, sourit-elle, j'ai de l'expérience, c'est tout. Toi aussi, un jour, tu seras capable de les repérer au premier regard.
Il soupira, dubitatif :
- J'espère, j'espère, je n'en peux plus de me tromper, c'est un tel... Gaspillage...
Elle eut un petit rire, avant de lever sa fourchette à la hauteur de ses pupilles d'émeraude, plongeant son regard avec tendresse dans le morceau de viande filandreuse nappé d'une sauce épaisse, qui exhalait un délicieux fumet :
- Du gaspillage tu dis ? Tu penses qu'ils auraient pu servir autrement ?
Le jeune homme but les dernières gouttes écarlates qui sommeillaient au fond de son verre, puis secoua la tête :
- Non, ce n'est pas ce que je voulais dire, plutôt que nous sommes obligés de gaspiller nos précieux repas à cause de ma méconnaissance.
Elle plongea son regard dans le sien, un sourire aux lèvres :
- Pourtant c'est grâce à toi que nous pouvons déguster cette délicieuse blanquette. Elle manque encore un peu de vin blanc et les carottes sont légèrement trop cuites, mais tu t'améliores de jours en jours. Dans quelques mois tu pourras commencer à travailler au restaurant.
- Vraiment ? s'était exclamé l'apprenti, ne pouvant contenir son excitation.
- Oui, bien sûr, avait-elle répondu en éclatant d'un rire franc face à sa fougue joyeuse.
Les yeux brillants, aux anges, le jeune homme se mit à dévorer son assiette, mâchant avec appétit les morceaux de viande dont les filaments, une fois broyés par ses molaires, libéraient une symphonie de saveurs plus exquises les unes que les autres, lui révélant un nouvel univers qui chantait dans son esprit et le baignait dans une profonde harmonie.
- Comment s'appelait-il déjà ? finit-elle par lui demander, brisant le silence recueilli qui s'était installé.
Il sourit, s'arrêtant quelques instants pour savourer le dernier morceau de cette viande tendre qui emplissait sa bouche de bonheur.
- Marc.