Hello !
Untitled for the moment est de retour ! Désolée pour la petite pause imprévue ^^' J'espère que la suite de cette histoire vous plaira !
Bonne lecture et à bientôt en terres inconnues.
Mariane
***
Ji-ho
Je quitte le pavillon pour me diriger vers la porte arrière du hanok*, Ha-joon dans mes bras pendant que mes amis rejoignent le dojo. Quand je l'ai soulevé du sol, une main à la taille et l'autre sous ses genoux, j'ai été surpris de constater à quel point il est léger par rapport à ce que sa stature laisse à penser... Il y a quelques mois, j'étais incapable de le porter seul à cause de sa pratique intense de la danse et du régime hyperprotéiné qu'il était forcé de suivre pour gagner en volume lors des séances de musculation. Peut-être aussi que je me suis étoffé entre temps vu que je continue le sport à haut niveau.
Je parviens à me faufiler dans le bâtiment au nez et à la barbe de notre équipe et de celle de l'auberge. Je pousse la porte coulissante de ma chambre provisoire, la referme habilement d'une pression des fesses et me dirige vers mon lit. J'y dépose Ha-joon en faisant appel à toute la délicatesse dont je suis capable, lui retire ses chaussures et le borde. Une fois qu'il est enfoui sous mes couvertures, je ne peux m'empêcher d'admirer son visage harmonieux dépourvu des artifices qui ornent le mien et ceux du groupe. Ses cheveux mi-longs châtains sont noués en un demi-chignon haut et, sans geste brusque, je m'autorise à le lui défaire. Mes doigts s'y attardent, attirés par leur douceur comparable à de la soie, et mes yeux retournent à leur contemplation de ses traits malgré eux. Ses interminables cils foncés ombrent ses joues dénuées de barbe. Ses paupières tressautent au rythme du film de ses rêves que j'espère paisibles. Sa bouche est ouverte en un petit O parfait et ses lèvres brillent de la même couleur que le gloss qu'il avait pour habitude de mettre lorsqu'il était idole. Celui que je lui avais offert. Mon cœur fait une embardée à l'idée qu'il le porte encore ou qu'il en a peut-être racheté un similaire tant il lui plaisait...
— Ha-joon, murmuré-je en m'asseyant une fois que je suis parvenu à me détacher de la vision attractive du bas de son visage. Tu nous as manqué à tous pendant ces derniers mois. Surtout à moi...
Je me tais quelques instants et tends l'oreille, craignant que ma voix éraillée ne l'ait tiré de son sommeil ou qu'elle ait attiré une tierce personne dans le couloir.
— Ton absence m'a été insupportable, repris-je une fois sûr d'être seul. Je te voyais partout alors que tu n'étais nulle part. Et je te cherchais quand je m'apprêtais à faire une activité que nous faisions habituellement ensemble.
Le silence s'installe à nouveau dans ma chambre alors que je laisse mon regard se balader de ses paupières closes à ses joues immaculées jusqu'à ses lèvres fines. Je déglutis et, d'un geste hésitant, m'empare de sa main la plus proche de moi. La chaleur de sa peau contre la mienne m'intimide et je ne peux m'empêcher d'explorer sa paume rendue calleuse par les entraînements et ses longs doigts de pianiste aux ongles parfaitement manucurés. Encore une ancienne habitude de sa courte carrière dans la musique.
— Les efforts que tu as déployés pour nous aider avec notre chanson m'ont beaucoup touché, continué-je en refermant mon poing autour de sa main. Je ne parle pas que de l'arrangement que tu as fait sur ton temps libre, mais aussi de ton investissement pour que nous parvenions à mieux interpréter notre texte. Grâce à toi, les autres ont déjà commencé à réfléchir à la manière dont ils souhaitaient s'y prendre pour ce qu'il reste. Ils avaient prévu d'en discuter avec toi aujourd'hui, mais ils n'en ont pas eu l'occasion...
J'inspire à fond, ferme les paupières et presse mes doigts autour des siens qui sont bouillants.
— Merci pour tout, Ha-joon, soufflé-je du bout des lèvres.
Je me penche vers lui pour déposer un baiser léger sur son front. Son effluve mentholé s'infiltre dans mon nez et titille mon odorat en un agréable rappel à ce temps où nous étions toujours fourrés ensemble. Unis et sans aucun secret.
— Merci, répété-je dans un murmure.
Je me redresse en me rendant compte de la proximité que j'ai instaurée entre nous alors que mon ami est plongé dans le monde des rêves. La culpabilité étreint mon cœur pendant de courtes secondes avant que ce dernier ne la chasse à coup de battements effrénés. Je me mords la lippe et, après un instant d'hésitation, j'attire la main d'Ha-joon à ma bouche pour en embrasser le dos. Sa peau asséchée par son travail au café m'attriste et j'ai mal en apercevant les crevasses qui commencent à se dessiner à la base de ses doigts. Je me penche, attrape le tube de crème que je garde tout le temps sur ma table de chevet et lui en applique généreusement. Cela ne lui fera pas retrouver la douceur qu'elle avait auparavant, et que même les filles lui jalousaient, ou disparaître ses blessures dans la minute, mais c'est toujours ça de pris...
— Il faut que j'y aille, Ha-joon, déclaré-je une fois mes soins terminés. Les autres doivent m'attendre. Si tu te réveilles, ne quitte pas cette pièce.
Je me moque de moi-même, réalisant qu'il ne peut pas m'entendre. Je me lève et note sur un post it que je laisse à côté de sa tête ce que je viens de lui dire. Après un dernier coup d'œil dans sa direction, je pivote sur mes talons et sors de ma chambre pour rejoindre le dojo où mes amis ont déjà dû reprendre l'entraînement.
— Tu en as mis du temps, me reproche gentiment Do-yun qui s'est arrêté pour boire un peu.
— Que veux-tu ? Les couloirs sont labyrinthiques...
Il me lance un regard en coin, pas du tout dupe quant à mon mensonge éhonté, et je lui décoche mon plus grand sourire. Il pouffe et se détourne pour observer les filles. Je fais de même avant de me froncer les sourcils : Min-seo a déjà pris de mauvaises habitudes sur la chorégraphie et cela risque d'être compliqué par la suite si je ne corrige pas cela maintenant. Je me dirige vers elle sans un bruit pour ne pas déconcentrer les autres et lui fais signe de s'arrêter quand je suis à sa hauteur.
— Tu n'exécutes pas très bien certains mouvements et d'autres arrivent en retard par rapport à la musique...
— Ah merde, peste-t-elle en s'essuyant le front avec son bracelet de sport. C'est à quels moments ?
Je l'invite à recommencer sa chorégraphie et lui fais remarquer chaque pas qu'elle ne réalise pas convenablement. Je lui explique comment mieux le faire, joignant le geste à la parole lorsque c'est nécessaire. Nous dansons sa partie ensemble à trois reprises une fois qu'elle a corrigé ses mauvaises habitudes.
— Merci beaucoup, Ji-ho, me sourit-elle une fois qu'elle a tout assimilé.
— C'est bien normal ! ris-je, fier de ses progrès. Je ne suis pas votre chorégraphe pour rien.
— C'est clair ! Comment tu te sens ? me demande-t-elle d'une voix tellement faible que je suis obligé de me rapprocher d'elle pour comprendre ses mots. Tu sais, par rapport à Ha-joon.
***
*Hanok : pavillon traditionnel coréen
![](https://img.wattpad.com/cover/375762248-288-k942504.jpg)
VOUS LISEZ
Untitled for the moment
Romance« Il était mon premier amour et mon corps refusait de passer à autre chose tant que je n'avais rien tenté. Parce que c'est ça un premier amour : un amour si fort qu'il en devient irrationnel, égoïste et dévorant s'il ne voit pas le jour à un moment...