Chapitre 1

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Deux ans avant
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Le soleil d'été baignait la ville dans une lumière dorée alors qu'Athara se tenait au bord de la fenêtre de sa chambre d'hôpital. L'air était lourd et chargé de l'odeur des médicaments et des antiseptiques, mais elle ne le remarquait presque plus. Ses pensées s'enroulaient autour des souvenirs de ses échecs passés et de sa relation destructrice avec Adrien.

Deux ans auparavant, Athara avait investi toute son énergie dans un projet qui lui tenait à cœur : une boutique en ligne de vêtements écoresponsables. Son rêve de créer une marque respectueuse de l’environnement avait pourtant rapidement tourné au cauchemar. Les commandes se faisaient rares, les dettes s’accumulaient, et elle se débattait avec des difficultés financières écrasantes. L'annonce de la faillite de son entreprise avait marqué le début de sa descente aux enfers.

Ce jour-là, en rentrant chez elle, elle avait espéré trouver du réconfort auprès d’Adrien, son partenaire depuis plusieurs années. Mais au lieu d’un soutien, elle fut accueillie par un regard glacial.

- C’est fini, Adrien. La boutique est en faillite. J’ai tout perdu...  murmura-t-elle en s'effondrant sur le canapé.

Adrien, assis de l’autre côté de la pièce, ne leva même pas les yeux de son téléphone.

- Et alors ? Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? demanda-t-il d'un ton sec, presque agacé.

Athara le regarda, abasourdie par son indifférence.

- J'ai besoin de toi. C'est difficile pour moi. Je ne sais pas comment je vais m'en sortir...

Il soupira, exaspéré.

- Tu t'y attendais, non ? Ton projet n'était pas viable dès le départ. Peut-être que tu devrais arrêter de te battre contre l’évidence.

Ces paroles, froides et tranchantes, la frappèrent en plein cœur. C’était comme s’il ne comprenait pas l’ampleur de sa douleur. Depuis ce jour, la distance entre eux ne cessait de croître. Chaque conversation devenait un affrontement, chaque geste d’Athara semblait irriter Adrien.

Les jours passaient, et son état s’aggravait. Athara passait des nuits blanches à réfléchir, rongée par l’anxiété. Ses crises d’angoisse devinrent de plus en plus fréquentes. Ses mains tremblaient chaque fois qu'elle essayait de se concentrer, ses pensées la submergeaient. Le stress accumulé entre la faillite de son projet et l'attitude glaciale d'Adrien la poussait vers le bord du gouffre.

Une nuit, elle se réveilla en sursaut, le cœur battant à tout rompre. Assise au bord du lit, elle essaya de reprendre son souffle, mais chaque inspiration semblait l'étrangler un peu plus. Elle regarda Adrien, qui dormait profondément à ses côtés. Elle se pencha doucement pour le réveiller.

- Adrien... Je... je ne me sens pas bien. » Sa voix était tremblante, presque implorante.

Il ouvrit les yeux, visiblement agacé d'être réveillé en pleine nuit.

- Athara, qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Va te recoucher.

Les mots, glacés et dénués de compassion, la laissèrent sans voix. Il ne semblait pas comprendre, ni même se soucier de l'état mental dans lequel elle se trouvait. Chaque jour devenait plus lourd, chaque geste de sa part la faisait se sentir plus insignifiante.

Finalement, un matin, elle s’effondra. Son corps et son esprit ne pouvaient plus supporter le poids du stress et de la dépression. Ses amis, inquiets de son silence radio, l’avaient trouvée chez elle, allongée sur le sol de la salle de bain, le regard vide. Elle fut transportée d'urgence à l'hôpital, où les médecins diagnostiquèrent un épuisement nerveux.

Alors qu’elle suivait un traitement, Adrien disparut. Il ne lui rendit jamais visite, ne lui laissa aucun message. Il s'était simplement évaporé de sa vie, la laissant avec un cœur brisé et une solitude oppressante.

Dans sa chambre d’hôpital, Athara serrait ses genoux contre sa poitrine, regardant par la fenêtre. Le médecin entra silencieusement, brisant le silence.

- Comment vous sentez-vous aujourd'hui, Athara ?  demanda-t-il avec douceur.

Elle se tourna vers lui, les yeux rougis par les larmes.

-  Je viens d'apprendre qu'Adrien est parti. Il m’a laissée sans un mot... après tout ce qu'on a traversé.

Le médecin, compatissant, s’assit près d'elle.

- Parfois, dans les moments de grande détresse, certaines personnes choisissent la fuite. Mais il est important que vous vous concentriez sur vous maintenant. Vous devez penser à votre propre guérison.

Les jours suivants, Athara tenta de faire face à l'absence d'Adrien. Ses séances de thérapie devinrent son seul espace pour exprimer la colère, la tristesse et la trahison qu’elle ressentait. Elle se remémorait les moments passés avec lui, son attitude de plus en plus distante et insensible. Adrien, cet homme qu'elle avait tant aimé, n’était plus qu’un fantôme de froideur, indifférent à sa souffrance.

Alors qu’elle regardait à nouveau par la fenêtre, les premières lueurs du matin inondaient la pièce de lumière. Athara savait qu’elle devait avancer, malgré la douleur, et réapprendre à vivre pour elle-même. Adrien était devenu un souvenir amer, mais elle sentait, au fond d’elle, une étincelle de force.

Le soleil se leva lentement, promettant un nouveau départ, et Athara, malgré ses blessures, était prête à embrasser ce futur incertain avec courage.



À suivre !

L'obsession du mystère ébèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant