CHAPITRE DIX-HUIT : DERNIÈRE PARTIE

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ANGELICA


"Le méchant est comme le charbon; s'il ne vous brûle pas, il vous noircit."

- Inconnu


Les méchants...

Petite, je ne voulais pas y croire. Je pensais que ce mot n'existait que dans un univers où le mot héros existerait pour l'anéantir. Je pensais que les méchants n'étaient que ces personnages à travers l'écran de la télévision dans les dessins animés. Peut-être était-ce de la naïveté ou de la stupidité. Cependant, je préfère croire que ce n'était qu'un instinct de survie. Quelle petite fille voudrait apprendre que les méchants ne sont pas que des personnages fictifs dans un monde imaginaire où les héros ne connaissent que victoires après victoires ?

Quelle petite fille voudrait apprendre qu'en réalité les héros qu'elle croyait connaître n'étaient en réalité que des méchants déguisés en héros ?

Stupides sont les enfants ou plutôt, stupide étais-je. Cependant, me pardonneriez-vous si je vous disais qu'il m'était impossible, douloureux de comprendre que ça n'a jamais été de la confiture, que ce manoir que je croyais être mon château de princesse n'était en réalité que le repère du mal ?

Ma famille a bâti son empire par le feu et le sang, cet héritage coule dans mes veines. Il n'y a pas un dollar qui ne soit pas tâché du sang de nos victimes.

Adolescente, je me plaisais à me dire que je valais mieux qu'eux tous, que jamais je ne deviendrais comme eux. J'y croyais tellement que lorsque je suis tombée de mon piédestal, la chute n'en a été que plus douloureuse.

La vérité ? Je suis aussi pourrie qu'eux, que chacun d'entre eux. J'ai détruit la vie d'un homme, d'un simple adolescent prépubère par ego. Il faut croire que ma famille m'a bien appris, que malgré son envie de me garder loin de tout cet univers, j'ai réussi à apprendre où appuyer pour faire mal.

Peut-être être-ce pour cela que je ne ressens aucun remord à l'idée de détruire la vie d'une autre personne. Je pourrais essayer de me convaincre que c'est parce que je sais qu'au fond il ne mérite pas ma pitié. Après tout, c'est un méchant, n'est-ce pas ?

Je sens sa présence dans mon dos alors que nous attendons l'aval de ses hommes pour entrer.

- Je ne laisserai rien t'arriver.

Je sens mon souffle se couper dans ma gorge. Il serait si facile de se laisser tenter, de croire en ses paroles, mais il ne vaut pas mieux qu'eux, que tous ces méchants.

- Peut-être fallait-il y penser avant de m'empêcher de m'enfuir pour sauver ma propre vie, pour me sauver de toi.

Je sens mon corps se raidir en sentant sa main me retourner vers lui. La première chose que je regarde est l'arme qu'il me tend.

- Crois-tu que j'en aurai besoin ?

- Ne penses-tu pas ?

- Je pense qu'il existe bien des manières de faire plier un homme, sans arme sur le front.

Je m'éloignai de son emprise en entrant dans l'habitacle. Pour être honnête, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, peut-être à la désolation, au chaos, mais pas à ça.

Je ne peux quitter du regard son corps nu avec pour seule couverture un draps négligemment mis pour cacher...vous savez quoi.

- La femme ?

Ma voix s'emblait plus assurée que mes sentiments intérieurs.

- Surveillée dans la chambre à coucher.

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⏰ Dernière mise à jour : 17 minutes ago ⏰

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