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- Camille ! m'appelle ma mère d'en bas.
Je me frotte les yeux, encore endormie. Je lève la tête, et regarde autour de moi. Étrangement, le décor m'entourant ne m'est pas familier. Puis soudain, une révélation me frappe ; je ne suis plus dans ma chambre d'enfant. Le papier peint bleu, les photos étalées un peu partout...tout à disparu. Quelques instants se passent avant que je me rappelle que nous avons déménagé, et que ceci sera ma nouvelle vie dorénavant.
- CAMILLE ! DESCENDS ! me cria ma mère encore une fois.
Prenant mon courage à deux mains, j'enfile un jean et un t-shirt noir puis descends pour aller prendre mon petit déjeuner.
- Cam, passe le lait, me dit mon frère d'une voix somnolente.
Je souris à ce surnom datant du temps où il n'arrivait pas à prononcer mon nom complet et lui donne la bouteille. Même au milieu de tout ces changements, certaines choses resteront les mêmes.
- Les enfants dépêchez ! On va être en retard, nous dit ma mère.
Je me presse donc de manger puis prends mon vélo en direction de mon nouveau lycée.
Alors que je passe la porte, une ado brune d'à peu près mon âge me fait signe avant de me crier :
- Eh ! C'est toi la nouvelle de troisième A ?
- Oui pourquoi ? lui répondis-je surprise de la vitesse à laquelle les rumeurs se répandent dans cette ville.
- Parce qu'on est apparemment voisines et qu'il semblerait que nous soyons dans la même classe.
Étonnée, je lui demande innocemment :
- Est ce que je peux venir avec toi jusqu'au lycée ? Parce que vu mes talents en orientation je risque de me perdre...
- Ouais bien sûr pourquoi pas ? Ah et au passage, moi c'est Alex. Elle pour te servir jusqu'à information contraire.
Je hausse les sourcils, étonnée et elle ajoute :
- Je suis genderfluid. Fille ou garçon dépendant du moment quoi. Du coup là, c'est au feminin. Bon bah j'y vais moi, tu viens ?
J'hoche la tête puis enfourche mon vélo et la suit.
En bandoulière sur mon dos, je sens le poids de mon sac me tirer vers l'arrière. Étrangement, j'ai peur de cette nouvelle vie. Cette vie où il ne sera plus là...plus comme avant du moins.
Il y a quelques semaines, j'aurais réclamé de pouvoir aller m'inscrire au journal du lycée en tant que photographe, mais aujourd'hui il me semble juste impossible d'y mettre un pied sans m'effondrer. J'ai peur que mes souvenirs remontent, je voudrais tout recommencer sans réelle attache à mon passé.
Entrer dans ce nouveau lieu aussi me terrifie. Au moins, je ne serais pas entourée de têtes uniquement inconnues, Alex pourra peut être un peu me guider, bien que je ne la connaisse presque pas. Mais bon, je n'ai pas tellement le choix alors c'est la peur au ventre que je pénètre dans le bâtiment qui se trouve être mon nouveau collège.
Après quelques trois milles marches d'escalier à monter, Alex et moi arrivons devant la salle où se passe notre premier cours. Anxieuse, je vais m'asseoir au fond de là classe, là où Alex me fait signe de venir. Je lui souris et sors mon cahier. Une fois que les 29 élèves de troisième B furent entrés, le professeur (Mr. Brice apparemment) nous prit de nous taire avant de nous dire ;
- Bonjour, je serais votre professeur principal pour l'année. Maintenant par ordre alphabétique vous allez vous présenter.
À cette annonce pourtant pas si étrange que ça, je surprends mes doigts tremblants et ma jambe bouge. Ça va aller. La timidité, voici un autre de mes problèmes.
J'écoute silencieusement les élèves passer, notant certaines choses comme le fait que les plus populaires ont l'air de tous être au club natation, qu'ils se connaissent presque tous et que leur passion commune est le sport. J'aurais pas pu mieux tomber en tant qu'asthmatique‐geek-intello.
- À vous maintenant, m'interpelle notre professeur, me pointant du doigt.
Je me lève, et commence à parler, tentant de ne pas faire trembler ma voix ;
- Bonjour, je m'appelle Camille, je viens d'emménager en ville et j'ai 15 ans. J'adore la photographie.
Certains me lancent des regards curieux, comme s' ils ne m'avaient pas remarqué mais je n'y prête pas attention. Je préfère la discrétion à la popularité.
À côté de moi, Alex se met debout nonchalamment et commence ;
- Vous me connaissez pour la plupart, je suis Alex, j'aime le journalisme et l'écriture. Actuellement elle pour ceux qui ne l'avaient pas remarqué.
Personne ne fait de remarque, et les présentations continuent.
- Du coup pourquoi t'as déménagé ? me questionne Alex.
- Je préfère ne pas en parler, désolée. Toi t'es là depuis quand ? demandais-je.
- Je suis dans cette ville depuis ma naissance. Tous ces gens je les connais depuis toujours, chuchote-t-il en désignant la classe.
- Ah ok. Tu me les présenteras à la pause ? lui demandais-je en chuchotant.
- Pourquoi pas. Allez, écoutez maintenant.
Je me détourne d'elle et fais mine d'écouter le reste des présentations.
Alex sort un livre de sous son bureau et commence à le feuilleter.
- Tu lis quoi ? demandais-je.
- Nos étoiles contraires.
- Ah cool ! T'aime bien les romans d'amour toi ?
- Ça va. Et toi ?
- Ça dépend. Je ne crois pas aux coups de foudre, à l'amour durable etc. Pour moi, l'amour est une chose éphémère.
- Je vois ce que tu veux dire...mais faut avouer que ce bouquin est super bien écrit quand même.
- Oui, c'est vrai.
Alors qu'Alex allait enchaîner sur notre conversation, Mr. Brice nous interrompt ;
- Camille, Alex, avez-vous quelque chose que vous aimeriez partager avec la classe ?
- Non désolée monsieur, répond Alex calmement.
Sans dire un mot, j'acquiesce et fais profil bas le reste du cours. Se faire remarquer dès le premier jour, un record pour moi.
Alors que la cloche sonne, je demande à ma voisine si je peux la suivre pour le reste de la journée.
- Oui bien sûr ! Viens, me dit-elle avec un petit geste de la main.
Après 5 étages de montées, nous nous retrouvons dans un grand couloir entouré d'élèves.
- Mais y a combien d'étages ici ?! lui demandais-je à bout de souffle.
- 7 !
Je ne dis rien, trop désespérée par cette nouvelle information.
- Bon, sinon t'es au clubs de journalisme ? lui demandais-je croisant les doigts.
- Hum...comment te dire que c'est du suicide social cet endroit ? Mais bon, c'est sûrement pour ça que j'en suis la directrice ! rigole-elle.
Oui, c'est sur cette fille me paraît sympa. Peut être que le changement n'a pas que du négatif après tout.
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🥀 Photo Soul 📷
Lãng mạn🥀 À l'annonce du cancer de son père, Camille ne sait plus vraiment où elle en est. Seul son petit appareil photo lui permet de résister à la tentation de s'effondrer. Ainsi quand elle apprend qu'elle va déménager, c'est pour elle l'occasio...
