Mon souvenir perdu (Mein verlorenes Gedächtnis)

Chapitre 8

     Je suis sur mon canapé, entrain de fumer. Comme d'habitude. La lumière tamisée de mon salon éclaire mes traits de visage fatigués.
  Elle dort dans la chambre donc je reste dans le salon. C'était épuisant mais je pouvais me lâcher, décompresser.
  Ce "Joon-ho" me dit quelque chose au fait. Mais où ? Bonne question.
  Ah mais oui !
Je suis con, j'avais pas regardé son nom de famille alors qu'il est sensé être mon "secrétaire".
  Je pince l'arrêt de mon nez par frustration, déçu d'être aussi stupide. (Et sourd, puisque Hans l'a dit dans le chapitre précédent ;)
  Je regarderai ça demain, sauf si j'oublie...
J'allais regarder mon téléphone quand j'entends la femme entrer dans le salon et me parler. Je préfère l'entendre crier que de parler, largement.
  "Hm-hm. Oui, oui. Je t'appellerai quand j'aurai besoin de toi. À plus.", répondé-je sans prendre la peine de détourner mes yeux de mon téléphone.
Et la porte d'entrée claque. Les femmes quoi. (C'est pour le personnage, n'attrapez pas ma veste svp...)
Je devrais aller dormir, il est deux heures du matin quand même.
Je soupire et écrase la cigarette dans le cendrier avant de me lever du canapé. Je me dirige vers ma chambre mais alors que j'allais m'affaisser contre le matelas de mon lit, je me rappelle de quelque chose et retourne directement au salon, dégoûté.
  Flemme, je le ferais plus tard.
Je m'allonge donc dans le canapé et ferme les yeux, essayant de "dormir".

Je suis dans le bâtiment de l'entreprise dans laquelle je bosse, Eclipse Architects.
  Même si à force, je pense que vous avez retenu le nom.
  Je suis fatigué et ne veux donc aucunes intéractions avec quiconque. Je me sers un café dans la "salle commune" via la machine mise à disposition.
  D'ailleurs, chaque équipe a son étage et aussi sa salle commune, où l'on peut manger, prendre sa pause et tout ça.
  Dès que j'ai fini de faire ma boisson, je pars directement vers mon bureau avant que quelqu'un ne vienne me faire la causette.

Après un moment, alors que je suis assis à mon bureau entrain de boire ma boisson chaude et de regarder quelques documents pour le nouveau projet, j'entends qu'on frappe à ma porte.
Qui ça peut être, Mist ? ( = "bordel" )
Je lâche un long soupire de frustration avant de répondre froidement :
  "Entrez avant que je ne change d'avis."
Une petite minute passe avant que la porte de mon bureau s'ouvre.
On se fou de ma gueule en plus ?
Ah.
J'avais oublié que je devais me le coltiner.
  "Oh, c'est toi. Entre et assieds toi.", lui dis-je avant de retourner mon regard sur les documents. Mais pour ensuite le regarder juste après qu'il se soit installé.
  "Tu n'as pas pris de café ?, lui demandé-je avec désinvolture.
  "Non ? Je ne bois pas de café."
Je hausse les sourcils avec surprise, mais sans trop non plus. Je ne sais même pas pourquoi je m'intéresse à ce qu'il fait. Je dois m'ennuyer ?
"Qu'est-ce que tu bois alors ?
  - Du lait à la fraise."
J'ai failli exploser de rire, mais je me suis abstenu de le faire.
  Il faut lui rappeler son âge ou quoi ? Du chocolat chaud ou du thé auraient été meilleures comme réponses, même si ça reste limite.
  "Et pourquoi ?" demandé-je perplexe.
Il me regarde avec confusion.
  "Parce que j'aime le goût ?
  - Faudrait grandir, petit." ajouté-je avant de clôturer la discussion en lui montrant les fiches avec les souhaits du nouveau client.
Je pouvais remarquer qu'il avait grimacé suite à mon commentaire mais je m'en fichais, c'était mon avis.
  "Lève toi et emmène la chaise. Tu vas commencer mettre en place les meubles sur le simulateur de la maison. Les autres ont déjà fait la structure, tu as juste à faire l'intérieur. Je vais voir ce que tu sais faire, compris ?"
Il hoche la tête avant de se lever de sa chaise et de s'exécuter. Il place la chaise juste à droite de la mienne avant de sassoir dessus. Je pivote l'ordinateur vers lui pour qu'il soit un minimum bien installé.
  "Tiens. dis-je en ouvrant le ficher pour lui. N'oublie pas de respecter les contraintes et leurs vœux. Je vais faire la paperasse en même temps."
Il ne répond pas mais commence à bosser sérieusement et, pour mon plus grand plaisir, silencieusement.
Tiens ? Il est gaucher.
Attends. Hein ? Pourquoi je m'attarde sur ça ? C'est inutile comme observation, bon sang.