Chapitre 16

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On est sur le terrain où le projet de M. Grey se passe. Oui, parce qu'on a déjà lancé les travaux en vue du court temps qu'on dispose.
Je tiens une plaquette avec des documents accrochés au dessus. Bastian et moi nous nous baladons pour voir chaque équipe et vérifier que tout est OK. On porte tous les deux un casque de chantier sur notre tête afin de protéger notre précieux crâne.
Il fait chaud tout de même. Tu me diras, c'est l'été après tout.
"Joon-ho ? Tout est bon, on peut prendre une pause.
- Par 'pause', vous voulez dire 'moment où je tue mes poumons' ?" dis-je avec un léger sarcasme.
  Il se tourne pour me faire face, un sourcil levé. Je pourrais dire qu'il est légèrement outragé (offensé). Ça m'étonne un peu à vrai dire, il n'est pas du genre à s'en soucier de ce que pense les autres.
  "Je m'en occupe de ta vie ? Tu crois que je t'en pose des questions sur le fait que tu ne portes que des pulls même quand on crève de chaud ?"
Soudain, je ne rigolais plus trop. C'est vrai qu'il marque un point.
Je détourne les yeux et regarde tout sauf lui. Je glisse ma main droite dans la poche de mon sweat pendant que mon autre main tient toujours la plaquette de documents. Alors que j'ignorais son regard, il me tourne les talons et s'avance vers un endroit plus calme.
Naturellement, je le suis. C'est comme un réflexe maintenant. (woof-woof)

[ Point de vue différent ]

Cigarette à la bouche, je me penche un peu en avant et l'allume. Je prends une grosse bouffée de fumée et essaye de l'expirer, sauf qu'il n'y a rien qui sort. L'habitude sûrement.
  Pour qui il se prend le gamin, d'ailleurs ?
J'ai hâte que cette satanée journée se finisse. J'aime ce que je fais mais je n'aime pas quand il faut être avec d'autres personnes. Ils sont incroyablement chiants.
  Je déboutonne un peu le haut de ma chemise, il fait trop chaud. Mais bon, si une ou deux meufs passent par là, ça ne me dérangerai pas d'avoir un numéro en plus dans mon répertoire. On n'en a jamais assez après tout.
  "Si tu détestes autant le tabac, change de mentor." suggèré-je avec sarcasme.
  Alors que je viens de finir ma phrase, je tourne la tête pour le voir me regarder - enfin, regarder mon col ouvert.
  Je parlais de filles, pas de gars.
(il le pense de façon ludique)

  Le soir même, je suis assis à la table à manger. Une autre putain de journée de finie.
  Je feuillette toutes sortes de documents et dossiers afin de les tier un peu. J'ai trop de papiers et pour rien faire au final, je les ai déjà utilisés pour d'anciens projets.
Oh ? Tiens ?
Le dossier de Jisung Joon-ho. C'est vrai que c'est Hans qui l'a embauché. Je n'ai jamais regardé ses coordonnées ou informations personnelles.
  Je pense que ça confirme que je ne suis pas un bon supérieur et que ce n'est pas quelque chose qui me chante vraiment.
  J'ouvre la petite pile de feuille et les inspecte une par une.
Son CV. Sa lettre de motivation. Des copies de ses diplômes et de sa carte d'identité.
Il y a même des fiches médicales.
"Le taux d'incapacité est évalué à 40%." lis-je à haute voix en fronçant mes sourcils.
'Taux d'incapacité' ? '40%' ?
Je plisse les yeux et approche la feuille de mon visage, perplexe. Je relis l'écriture noire tapée au clavier sur le fond blanc. Je ne rêve pas. C'est bien ce que j'ai lu.
  Je n'ai rien vu "d'anormal" pourtant ? Ça veut dire quoi même ? Je l'aurais vu si c'était physique, non ? À moins que ce soit au niveau de ses organes ou de son torse ou je ne sais où.
  Je repose la feuille sur la table et me frotte l'arrêt du nez. Je suis crevé.
  "Je devrai laisser tout ça pour demain, je vais dormir."
  'Demain', il est actuellement minuit passé au fait.

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⏰ Dernière mise à jour : 2 days ago ⏰

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Mon souvenir perdu (Mein verlorenes Gedächtnis)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant