Héritier Apparent - Tomarry

Chapitre 8

Bonne lecture.

Dans le silence absolu qui suivit la déclaration franchement ridicule d'Harry, Morgane Malfoy endossa son rôle d'hôtesse, de commandante en second, de stratège et de propagandiste. Il était évident que plusieurs Mangemorts, bien qu'impressionnés au point d'être dépassés, étaient également profondément perturbés par un sorcier de la Lumière aussi doué qu'Harry parmi eux - une menace pour leur nature même, capable d'éteindre la magie noire en eux d'une simple pensée. Et derrière cela se cachait une peur plus insidieuse... Leur Seigneur des Ténèbres les avait-il abandonnés, eux et leur philosophie anti-moldue ? Avec un fils aligné sur la Lumière, Voldemort défendait-il toujours le droit des familles des Ténèbres à pratiquer librement leur magie ?

Voldemort aurait bien voulu leur exprimer son soutien, mais il était encore trop enflammé par la magie d'Harry pour parler efficacement. La paix qui l'envahissait était comme se tenir sous une cascade fraîche et étincelante, et toute déclaration qu'il ferait dans cet état manquerait de la gravité qui le caractérise. La deuxième considération était qu'il était manifestement partial ; tout ce qu'il dirait pour soutenir son propre fils ne serait pas perçu comme une évaluation objective de la situation.

Voldemort lança donc un seul regard à Morgane, et elle passa à l'action.

Mulciber, qui se relevait en tremblant, lança un dernier regard d'adoration à Harry avant de se fondre dans la foule. Une sortie prudente, de peur que Voldemort ne décide de l'écraser comme un moucheron. Encore une fois.

Morgane dépassa Mulciber qui s'éloignait pour faire la révérence devant Voldemort et Harry. Ses yeux gris glace brillaient de zèle, et Voldemort réalisa qu'elle ne faisait pas simplement semblant d'être enthousiaste pour lui, mais qu'elle le ressentait vraiment. C'était étrange de voir Morgane si émue ; elle était généralement l'incarnation de l'équilibre.

« Monseigneur, dit-elle assez fort pour que tous l'entendent, vous avez, d'un seul coup, assuré notre victoire. »

Des murmures éclatèrent dans toute la salle.

« Je comprends pourquoi tu as gardé secret ton héritier. Si un sorcier de la Lumière aussi puissant - non, un Seigneur de la Lumière - avait été envoyé à Poudlard, Dumbledore aurait sans doute tenté de le débaucher. Ou, si cela échouait, de l'éliminer. Mais maintenant... » Elle sourit, un sourire féroce et loufoque comme Voldemort ne l'avait jamais vu. « Maintenant, il est trop tard. Maintenant, nous avons notre propre Albus Dumbledore. Un sorcier de la Lumière en pleine maturité, assez fort pour combattre n'importe lequel des meilleurs soldats de Dumbledore, ou même Dumbledore lui-même, et en sortir victorieux. »

Les murmures s'étaient intensifiés jusqu'à devenir une véritable clameur. L'excitation grondait dans la foule, et même les Mangemorts qui se méfiaient d'Harry commençaient à ressentir la ferveur contagieuse de Morgane.

« Mais nos avantages ne s'arrêtent pas là. » Morgane observa les Mangemorts, capturant chaque paire d'yeux. « Avec l'héritier de notre seigneur à nos côtés, rien ne nous empêche de recruter des familles de la Lumière. Et pourquoi pas ? Pourquoi ne devrions-nous pas chercher des sympathisants de toutes les branches de la magie, pour nous renforcer encore plus ? Dumbledore est trop lâche pour tolérer des alliés des Ténèbres, et ce serait sa perte. Il s'est limité à une trop petite fraction de la population sorcière. Mais nous ne sommes pas soumis aux mêmes contraintes. Nous dépasserons bientôt nos ennemis en nombre, et l'héritier de notre seigneur sera notre cri de ralliement, une source de nouveaux alliés et d'un renouveau revigorant pour notre cause. Grandissons sous la direction prémonitoire de Lord Voldemort. Nous ne pouvons pas nous tromper. »

Les Mangemorts éclatèrent en acclamations, à l'exception notable de Taliesin et Walburga Black. Ils auraient besoin d'être peaufinés, ce dont Voldemort s'occuperait plus tard. Mais il était temps pour lui d'entrer dans la conversation. Le prosélytisme inspiré et impromptu de Morgane lui avait permis de se présenter comme un chef sage, et non comme un père obsédé. Il avait également retrouvé son équilibre ; comme Harry ne le touchait plus, il pouvait parler avec sa perspicacité habituelle.