chapitre 1

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PDV Velia

Je suis assise à mon bureau dans ma chambre. Il est encore très tôt. Je finis de rédiger des lettres à destination du roi Dimitar et de l'impératrice Pernille, au sujet des invisibles.

Mon oreille est soudain attirée par des exclamations. Je peux déjà deviner les personnes à l'origine de cette dispute : Bronte et Emery. Je peux mettre ma main à couper.

Je me lève, repliant délicatement les lettres et me rends à ma fenêtre, fermant correctement mon peignoir. J'ouvre et sort la tête.

Bien évidemment Bronte et Emery. ils se disputent une énième fois à propos de je ne sais quel sujet.

- Dites, vous avez bientôt fini votre cirque ? On. Bien assez le temps de vous entendre. Déclarais-je .

Emery lève les yeux vers imités par Bronte.

- Excuse -nous, Velia.

- Il n'est que sept heures, quel est le nouveau sujet de cette dispute ?

- Rien. répond Bronte en s'éloignant alors.

- Emery ?

- Peu importe ce n'était pas important.

- A l'évidence cela l'était.

Emery s'en va à son tour. Je ferme ma fenêtre. Ils ne sont pas possible ces deux là.

Je décide donc de me vêtir et de rendre une petite visite à Oralie comme j'en ai l'habitude depuis... Depuis la triste mort de Kenric. Pour lui remonter le moral je lui rends tous les matins visite avant les travaux qui nous attendent.

La mort de Kenric nous a tous mis un coup dur au morale. Ce n'est plus la même chose sans lui. Oralie a été la plus impactée. Mais Bronte a aussi beaucoup changé , il semble que je sois la seule à avoir remarqué ce changement.

Une fois curieuse, je l'ai suivi durant l'une de ses escapades nocturnes. Il s'était rendu au bois des errants rendre visite à Kenric... Je l'ai vu verser une larme. Je dois avouer que cela m'avait fait beaucoup de peine de le voir dans un tel état. Il ne m'avait pas remarqué et je ne lui ai jamais parlé de ce moment de faiblesse. Bronte est du genre à ne pas se laisser déborder par ses sentiments. Ceux qu'il montre sont toujours froids. Colère souvent . Ce n'est jamais la tristesse à l'état pur qui laisse paraître ou bien la joie. Il est donc ainsi toujours surprenant de le voir ainsi.

Vêtue de ma robe violette traditionnelle, je me dirige vers la demeure de Oralie.

Je toque et entre.

- Oralie, c'est moi !

Elle émerge de la cuisine. Elle ne semble pas avoir dormi, vu les cernes qu'elle porte.

- Oralie as tu essayé la tisane que je t'ai donnée pour t'aider à dormir ?

- oui j'ai essayé, merci Velia.

- Ça n'a pas l'air d'avoir fonctionné.

- Tu t'en fais beaucoup trop pour moi Velia, je vais bien.

- Non Oralie. Tu ne vas pas bien.

- Tu veux un thé ?

- Je veux bien, merci .

Elle s'en va préparer le thé et apporte un plateau dans le salon . Nous nous asseyons.

Oralie verse le thé dans les tasses et me tend la mienne. Je prends une gorgée, savourant la chaleur et le goût apaisant des baies.

- Oralie, je sais que tu es forte, mais tu n'as pas à tout porter seule, dis-je doucement.

Elle soupire et regarde par la fenêtre, perdue dans ses pensées.

-C'est juste... Kenric me manque tellement, Velia. Chaque jour est une lutte sans lui.

Je pose ma main sur la sienne, offrant un soutien silencieux.

-Nous ressentons tous sa perte, Oralie. Mais il aurait voulu que nous continuions à avancer ensemble.

Elle hoche la tête, les larmes aux yeux. Elle les sèche rapidement d'un revers de main.

- Tu as raison. Merci d'être là pour moi, Velia.

Nous restons assises en silence pendant un moment, savourant la compagnie de l'autre. Puis, je me lève.

- Nous devrions y aller. Nous allons être en retard. Dis-je.

Oralie acquiesce et se lève à son tour. Nous sortons de la maison et nous nous dirigeons vers le lieu de travail. En chemin, nous croisons plusieurs collègues qui nous saluent chaleureusement.

- Bonjour Velia, Oralie . Nous saluent Zarina en compagnie de Liora.

- Zarina, Liora. Dis-je d'un hochement de tête.

Nous entrons dans la salle de réunion. Je m'assois à ma place aux côtés de Bronte et Oralie.

Je salue Bronte.

Bronte me rend mon salut avec un léger sourire, mais je peux voir la fatigue dans ses yeux. La réunion commence, et nous discutons des tâches et des projets à venir. Chacun partage ses idées et ses préoccupations, et je prends des notes attentivement.

Bronte semble vraiment préoccuper. Il semble ailleurs. Je ne sais pas ce qu'il lui passe par la tête... Peut-être le souvenir de Kenric. Cela fait presque deux ans aujourd'hui. Où peut être juste la préoccupation de la menace permanente des invisibles. Où serait ce les cours qu'il donne à mademoiselle Foster ?

Après la réunion, je décide de parler à Bronte en privé. Je marche près de lui pour sortir de la salle de réunion.

-Bronte, tu sembles préoccupé. Est-ce que tout va bien ? demandai-je avec douceur.

Il soupire et passe une main dans ses cheveux.

-C'est juste... tout devient un peu trop parfois. Entre la menace des invisibles et les cours avec mademoiselle Foster, je me sens submergé. Je l'avoue.

Je hoche la tête, comprenant parfaitement ce qu'il ressent.

-Je comprends. N'oublie pas que tu n'es pas seul. Nous sommes tous là pour nous soutenir les uns les autres. Si tu as besoin de parler ou de prendre une pause, n'hésite pas.

Bronte me regarde avec gratitude.

-Merci, Velia. Je vais essayer de me rappeler de ça.

Je pose une main sur son épaule.

-Si jamais tu as besoin de parler Bronte... Je suis là.

Je tourne les talons et m'en vais vers mon bureau. 

L'éveil de la GardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant