Chapitre 3

57 16 9
                                    

PDV Velia

Quelques jours se sont écoulés. Tout semble tranquille, rien à l'horizon. Pourtant je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. C'est trop calme. Et ce depuis bien trop longtemps. Je vogue à mes occupations avant la réunion prévue en compagnie de Bronte et Oralie. Ce sont de petites réunions régulières afin de discuter de certains points à améliorer... Enfin sur ce que l'on peut faire. Parfois Terik et Zarina se joignent à nous. Nous avons tous les cinq les mêmes idées la plupart du temps, même si nos opinions divergent parfois. On essaye de faire accepter à nous six des propositions à nos collègues .

Je range les derniers dossiers. Oralie est la première arrivée.

-Bronte, serait-il en retard ?

-On dirait bien. Je souris.

Ce n'est pas dans les habitudes de Bronte d'arriver en retard aux réunions... C'était plutôt celle de Kenric.

-Veux-tu boire quelque chose en attendant ? J'ai du jus de luxuriante.

-Je veux bien.

Je lui indique de s'installer dans le salon, où nous allons de toute façon avoir la réunion.

Je sers un verre de jus de luxuriante à Oralie et m'installe à côté d'elle dans le salon. Nous discutons de tout et de rien en attendant Bronte. Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre enfin et Bronte entre, légèrement essoufflé. Il remet son écusson correctement.

- Désolé pour le retard, dit-il en s'asseyant. J'ai été retenu par une urgence.

-Pas de souci, répond Oralie avec un sourire. Nous n'avons pas encore commencé.

Il prend place aux côtés d'Oralie. Nous commençons alors l'ordre du jour. La discussion tourne autour du jeune Keefe Sencen dont nous n'avons toujours pas retrouvé la trace.

Une longue heure s'écoule ainsi.

-Velia as tu le dossier de la dernière fois ? me demande Oralie.

-Oh oui, il doit être dans mon bureau. Je vais le chercher .

Je me lève et rejoins mon bureau.

Je cherche le document en question quand je suis prise d'un étourdissement. Je m'appuie contre mon bureau et passe une main sur mon front. Je prends quelques instants pour reprendre mes esprits. L'étourdissement passe, mais je me sens encore un peu faible. Je trouve enfin le dossier.

Je retourne près de mes deux amis et tend le dossier à Oralie.

-Merci Velia.

La réunion continue, mais je ne me sens pas du tout en état de continuer. Un mal de tête immense s'éprend de moi. Je cache mon mal être à mes deux collègues et amis. J'ai l'impression qu'on essaie de pénétrer mon esprit. Je tente de me concentrer sur la réunion, mais la douleur est de plus en plus insupportable. Je sens une présence étrangère dans mon esprit, quelque chose de puissant. Je lutte pour garder le contrôle, mais c'est comme si une force invisible essayait de me submerger. Je prends une profonde inspiration

-Velia, ça va ? demande Bronte, remarquant mon malaise.

-Oui, oui, ça va, je mens, essayant de sourire.

Mais Oralie n'est pas dupe. Elle se lève et pose une main sur mon épaule.

- Velia, tu n'as pas l'air bien. Peut-être devrais-tu te reposer un peu. Tu es bien pâle, je pense que tu devrais t'allonger.

Elle a raison. Je hoche la tête, reconnaissante de son soutien. Je me lève, mais mes jambes flageolent. Bronte se précipite pour m'aider à rester debout.

-Je vais t'accompagner jusqu'à ta chambre, dit-il avec fermeté.

Je n'ai pas la force de protester. Tandis que nous quittons la pièce, je sens la présence dans mon esprit se renforcer. Je dois trouver un moyen de la repousser, mais je ne sais pas comment. Je ne suis pas télépathe. Étant conseillère, j'ai pu développer mes barrières mentales grâce à l'aide de nos gardiens. Mais les assauts continuent. Je m'appuie contre le mur.

- Velia, qu'est-ce qui se passe ? demande-t-elle doucement.

Je ferme les yeux.

Velia.

Velia ?

Velia !

Je sens le sol se dérober sous mes pieds.

Un amas de bruit m'enrobe, tout devient si insupportable. Un bourdonnement aigu, semblable au chant d'un grillon invisible, résonne sans relâche dans mes oreilles. Une mélodie fantomatique émane de l'intérieur même de mon crâne et me rend sourde à tout ce qui m'entoure. C'est insupportable, chaque note perçante est une aiguille qui s'enfonce un peu plus dans ma conscience, rendant chacune de mes pensées plus lourdes. Le monde autour de moi semble s'effacer, laissant place à cette symphonie infernale. Tout devient noir.

Velia ?

Et cette voix, cette voix qui résonne à travers tout ce bruit. Cette voix qui a pénétré mes défenses.

Velia ?

A qui appartient-elle ?

Je suis foudroyée par une douleur. Le monde semble s'effondrer autour de moi. Tout devint vide. 

L'éveil de la GardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant