Chapitre 5

55 14 4
                                    

 PDV Velia

C'est si silencieux.

J'ouvre doucement les yeux... Accueillie par l'obscurité. Je me redresse étourdie par mon mot de tête. Je me rends compte d'une chose inhabituelle. Je flotte. Je flotte dans ce néant. Je regarde autour de moi. Rien. Rien. Pas un bruit, pas un être vivant.

Je continue de flotter dans cet espace qui m'est inconnu.

-Velia. Je sursaute. Encore cette voix.

Une lumière blanche perfore l'obscurité. Je me tourne vers cette dernière et me lève.

Cette voix continue à m'appeler.

Je suis attirée par la lumière comme un papillon de nuit. Je m'avance doucement. Je touche du bout des doigts cette lumière. Je me couvre immédiatement les yeux. La lumière est forte et envahit tout l'espace tel un raz-de-marée. Après un instant je rouvre les yeux. Je les écarquille. Devant moi se dresse une femme à la longue chevelure ébène, à la beau si blanche, aux yeux bleu nuit. Rêve ou mirage je ne sais pas, Je crois voir mon reflet. Elle me ressemble comme deux gouttes d'eau, si ce n'est cette petite tache brune sur sa joue. Je fixe le visage de cette inconnue qui ne me semble pas si inconnu que cela.

-Velia... Elle tend sa main vers moi.

Je recule méfiante.

-Tu ne me reconnais pas ?

-Qui êtes vous ?

-Je suis Iliana, ta sœur jumelle.

-Ma sœur jumelle ? Demandais-je, me sentant tout à fait incrédule.

-Oui.

J'ai dû mal comprendre. Ce n'est pas possible.

– Non... Non, je n'ai jamais eu de sœur .

J'ai grandi comme enfant unique. Mes parents me l'auraient tout de même dit.

-On t'a menti toute ta vie Velia. Je suis ta sœur jumelle, ton aînée.

-Non ! C'est faux ! Je ne peux y croire.

Où surtout je ne veux pas entendre la vérité. Je me détourne de cette figure.

-Velia écoute moi !

-Non ! Elle agrippe mon poignet.

-On a été séparé à la naissance... Tu as été placé dans une famille adoptive qui ne pouvait pas avoir d'enfant.

-Non je ne peux pas y croire.

-Pourtant c'est la vérité. Je sais que tu es sceptique. Mais c'est la pure vérité.. Écoute moi, je n'ai plus beaucoup de temps.

-Pourquoi maintenant...

- parce que tu dois prendre ma place..

- Quoi ? Comment cela ?

- J'étais une grande gardienne des cités perdues... Mais on m'a assassiné. Alors tu es la dernière descendante. Tu es l'une des dernières des Motus-Kinesis. Il est temps pour toi de reprendre ta place légitime.

- Quoi ? Qu'est ce que c'est ?

Je suis qu'une simple Souffleuse. Je me sens perdue face à tout cela.

-tu vas comprendre Velia... Je n'ai plus beaucoup de temps...

Elle commence à disparaître.

-S'il te plaît fais moi confiance.. m'implore-t-elle.

-Qu'est ce que je dois faire ?

-Tu trouveras par toi-même.

Une épée apparaît dans ses mains. C'est une lame longue et fine, forgée dans un métal argenté qui semble scintiller sous n'importe quelle lumière. Des runes anciennes sont gravées le long de la lame, émettent une lueur bleutée. La garde est formée d'un trident brisé aux extrémités et incrustée de pierres précieuses semblables à des améthystes. La poignée en cuir noir, parfaitement équilibrée, avec des motifs entrelacés en argent.

Elle me la tend. Naturellement je la saisis. Au contact de ma main, elle se met à briller.. Je sens une énergie puissante m'envahir comme une tempête. Je me sentie soudainement portée par une puissante dont j'ignorais l'existence L'épée disparue aussi vite qu'elle était apparue. Je lève le regard vers Iliana... Mais cette dernière s'est évaporée. Le sol se rompt sous mes pieds. Je hurle. Je suis entraînée dans une chute sans fin, ce fut à nouveau le noir et le silence. Et soudain tout un flot lumineux s'enroule autour de moi, des ombres inquiétantes, des images, des visages.

Des scènes entières se déroulent sous mes yeux et envahissent mes pensées. Les invisibles livrant une bataille épouvantable contre le conseil et le cygne noir. Des morts ... des blessés... Du sang qui coule sur les pavés. Je reconnais la silhouette de Bronte, sa vue m'horrifie au plus haut point.

-Oh Bronte, murmurais-je. Je remarque Oralie, courir vers lui, le visage en sang.

Je vois Sophie mettre un terme à la vie d'un invisible. Comment c'est possible ? Comment est-ce possible d'arriver à pique de violence pareil ?

Les images s'enchaînent en un tumulte effarant.

Je peux alors percevoir, les illusions qui protègent les cités perdues se briser, nous dévoilant aux humains dont la barbarie face à l'inconnu provoque un désastre.

Je suis absorbée par une nouvelle vision. Je me retrouve au milieu d'une vaste plaine, entourée de ruines anciennes. Je reconnais là des morceaux d'architecture elfique ... Serait-ce les restes de notre monde? Notre monde est en perdition? Est tout autre chose ? Le ciel est sombre, chargé de nuages menaçants. Une brise glaciale souffle, me faisant frissonner. Le tonnerre gronde au loin.

- Velia, m'appelle une voix familière. Je me retourne et vois Iliana, cette fois-ci plus tangible, plus réelle. Elle est couverte de sang. La vue me rebutte

- Iliana, où sommes-nous ? demandai-je, la voix tremblante.

- Nous sommes dans le passé, répond-elle. C'est ici que tout a commencé.

Je regarde autour de moi, essayant de comprendre. Les ruines, les ombres, tout semble empreint d'une histoire ancienne et oubliée.

- Tu dois comprendre, Velia, continue Iliana. Les Motus-Kinesis ont toujours été les gardiens de l'équilibre entre les mondes. Mais notre lignée a été presque anéantie par ceux qui cherchent à plonger le monde dans le chaos.

- Qui ... Qui sont-ils ?

-Des êtres qui nous ressemblent mais qui en tout point s'éloignent de nous. Des êtres de chaos et d'ambitions. Tu dois prendre garde à toi Velia. Ton talent les attire. Ils te cherchent. Et ils te trouveront.

Sur ces mots elle disparut en poussière.

Je suis éjectée des souvenirs. Tout devient très bruyant. Je me couvre les oreilles. Des bribes de mots, des cris, des bruits de guerre. Je hurle. 

L'éveil de la GardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant