4. L'inexorable Justice

25 7 2
                                    

Ils descendirent de la voiture et pénétrèrent dans les bureaux de la société des Marrocopes. Après un bref moment passé dans la salle d’attente, la porte s’ouvrit et Etannolh leur fit signe d'entrer.

— Bonjour à tous. Veuillez vous asseoir, je vous prie, dit Etannolh en prenant place à son tour.

Il parcourut rapidement des yeux les dossiers étalés sur la table avant de reprendre :

— Bien, je suis au fait de la situation. Cela fait des mois que Raphaëlo est dans notre ligne de mire, et nous avons travaillé d’arrache-pied pour contrer ses projets. Aujourd’hui, nous sommes enfin en position de riposter. Il cherche à démanteler notre organisation criminelle pour s’emparer de la ville. Nous avons donc pris des mesures préventives en attendant l’occasion de l’arrêter.

Il marqua une pause, jaugeant l’attention de chacun, puis continua :

— En ce qui concerne Niran, nous avons exhumé les anciens dossiers d’adoption, ainsi que l’acte et le certificat de naissance. Ceux-ci étaient à l’époque au nom de X, puisque personne ne l’avait officiellement reconnu. Nous les avons désormais placés sous le nom de votre mère, expliqua-t-il en se tournant vers Melwon et Hélios. Il est impératif de convaincre Niran d’accepter la formation que la bande a reçue. Il doit être capable de se défendre, tant physiquement que mentalement, face aux dangers des gangs rivaux.

Etannolh changea de sujet sans transition :

— Un confinement sera instauré jusqu’à ce que les puces soient insérées dans vos bras. Pendant ce laps de temps, la bande reprendra les entraînements physiques.

Dewen, visiblement agité, se redressa brusquement, coupant la parole à Etannolh.

— Et Lara ? Elle a été enlevée ! s’écria-t-il en frappant du poing sur la table.

Tous les regards convergèrent instantanément vers lui.

— Dewen, calme-toi, répliqua Etannolh d’une voix glaciale. Nous allions aborder ce point. Lara devra se débrouiller seule...

— Elle fait partie de la bande ! rugit Dewen, hors de lui.

Christian intervint aussitôt.

— Dewen, assieds-toi. Immédiatement, ordonna-t-il d’un ton solennel.

— Va te faire voir ! rétorqua Dewen, se ruant vers Etannolh avec rage. Il l’agrippa par le col et le plaqua contre le mur avec une violence inouïe. Christian bondit de sa chaise, tentant de le maîtriser.

— Reprends-toi, Dewen ! s’écria-t-il.

— Cette fille a risqué sa vie pour vous, et c’est ainsi que vous la remerciez ? hurla Dewen, se débattant comme un fauve en cage.

Melwon et Hélios étaient déjà debout, prêts à intervenir, mais Etannolh, par une prise habile, parvint à se dégager. Il attrapa le bras de Dewen et, d’un geste sec, l’envoya violemment contre la table.

— Tu veux sauver ta précieuse petite amie, Dewen ? Sache une chose : si tu mets les pieds chez Raphaëlo, tu n’en sortiras pas vivant. Nous ne sacrifierons personne pour une traîtresse. Elle a pactisé avec nos ennemis, et nous ne lui pardonnerons jamais cette trahison.

— Idiot ! On lui a coupé les vivres, elle devait bien trouver un moyen de survivre ! rétorqua Dewen, tentant de se libérer.

Sans ciller, Etannolh lui disloqua l’épaule d’un mouvement impitoyable. Dewen étouffa un gémissement de douleur.

— Je te conseille vivement de te calmer, sinon je te briserai le bras, gronda Etannolh. Tu ne comprends pas que nous sommes en guerre. Lara est le dernier de nos soucis.

La bandeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant