15. Nuit Fatale.

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Alors que la fête battait son plein, Niran et Eldenn venaient de partager une heure de passion brûlante. Eldenn, épuisée, s'était abandonnée à un sommeil profond, sa silhouette délicate blottie contre lui. Niran, quant à lui, lisait un livre.

Soudain, son téléphone vibra, brisant le cocon de tranquillité qu'il s'était tissé. Un numéro masqué. Une instinctive sensation d'inquiétude lui serra le cœur alors qu'il hésitait à répondre. Curiosité et crainte s'entremêlaient dans son esprit, mais la voix familière d’Eldenn, endormie à ses côtés, lui donna le courage de décrocher.

— Allô ? Sa voix était empreinte de méfiance.

— Niran... La voix à l'autre bout était froide et impassible, trahie par une distorsion électronique. — Ta mère et ta sœur sont entre mes mains. Si tu ne te rends pas immédiatement à 18 rue Georges Clémenceau à Lyon 2ème elles ne seront plus là.

Un frisson d'horreur le parcourut. Il ne connaissait pas cette voix, mais chaque mot résonnait comme une sentence de mort. La manipulation était là, crue et palpable, un jeu cruel dans lequel il n'avait pas choisi d'entrer.

— Qu’est-ce que vous voulez de moi ? demanda-t-il, sa colère attisant le feu de sa peur.

— Prouve que tu tiens à elles. Suis mes instructions, et peut-être qu'elles seront en sécurité. Sinon, prépare-toi à perdre ce qui compte le plus pour toi.

Les mots étaient comme des flèches, visant droit au cœur. Niran sentait la rage monter en lui, mais la peur d'une perte irréparable le paralysait. Il savait qu’il devait agir, mais à quel prix ?

— J’arrive.

Il raccrocha, la tension dans ses muscles à son paroxysme.
Il était désormais seul, noyé dans l'angoisse et l'urgence. Il devait plonger dans l'obscurité pour sauver sa famille, quel qu’en soit le coût, se préparant à affronter les démons qui l'attendaient.

Il se leva doucement pour ne pas réveiller Eldenn, qui dormait profondément. Il s’habilla entièrement de noir, profitant du froid de décembre. Il enfila un col roulé par-dessus un pull à col montant, puis un long trench noir en cachemire. Il compléta sa tenue avec des gants en cuir et des bottines noires de marque Balenciaga puis il s'en alla. N'ayant aucun bus à cette heure là, il y alla a pied et arriva à l’adresse indiquée après une trentaine de minutes.
Un entrepôt abandonné dont les murs décrépis semblaient chuchoter des secrets oubliés. Les phares des 4x4 garés devant illuminaient l’obscurité, projetant des ombres sinistres sur le sol en béton. Une angoisse sourde pulsait dans sa poitrine alors qu’il s’avançait prudemment vers l’entrée.

Trois hommes l’attendaient à l'extérieur, leurs silhouettes menaçantes se découpant dans la pénombre. Ils se dirigèrent vers lui et l'amenèrent à l'intérieur au centre de la pièce, un jeune homme attira son attention. Habillé d’un costume-cravate impeccable, il portait des lunettes de soleil, même si la nuit était déjà bien avancée. Lorsqu’il les enleva, Niran put voir ses yeux perçants. Ses cheveux étaient très courts, presque militaire.

À ses côtés se tenait un autre jeune homme, plus jeune que lui, dont les traits lui étaient étrangement familiers. Tout de noir vêtu, il semblait imprégné d’une aura sombre.

— Niran, Karlia, Doucy. Je suis content d'enfin faire ta connaissance. Ton nom est très évoqué dans les mafia adverses, dit le jeune homme, d'un ton empreint d'ironie, tout en s’approchant pour lui tendre la main. Niran, sur le qui-vive, recula d'un pas, méfiant.

— Où sont-elles ? s'écria-t-il, sa voix trahissant l’inquiétude qui le rongeait.

— Avant tout, faisons les présentations, rétorqua l'homme en costume avec un sourire glacial.

La bandeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant