12. Plan des Professeurs

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Dans le bureau de Dumbledore, le silence était lourd, presque palpable. Les visages des professeurs reflétaient une profonde inquiétude. Aurora Sinistra, debout près de la fenêtre, observait le ciel étoilé, cherchant du réconfort dans les constellations familières. Son regard, habituellement empreint de curiosité et de sérénité, était aujourd'hui assombri par une tristesse qui lui pesait sur le cœur.

Flitwick, assis sur une chaise près du bureau, tambourinait distraitement des doigts sur le rebord de l'accoudoir, le regard perdu dans ses pensées. Une ride de concentration traversait son front, comme s'il tentait de trouver les mots justes, ou de résoudre un problème complexe qui ne se laissait pas saisir.

Rogue, lui, restait debout, les bras croisés contre sa poitrine. Sa mâchoire était serrée, son visage sombre et impénétrable. Il fixait le sol d'un air sévère, mais ses yeux trahissaient une colère froide et contenue. Pour lui, chaque seconde passée en silence était une seconde de trop.

Dumbledore, assis derrière son bureau, paraissait plus grave que d'habitude. Ses mains jointes devant lui, il observait ses collègues avec une attention tranquille, mais sa sérénité habituelle était voilée par une ombre de préoccupation.

— Comment le ministère a-t-il pu... envoyer un enfant déjà si brisé dans un orphelinat ? murmura Rogue, d'une voix grave, coupant finalement le silence oppressant. Son ton était dur, presque accusateur. Il avait bien compris la peur de Félix, cette terreur viscérale qui avait resurgi à l'infirmerie. Il en connaissait la source, mieux que quiconque.

Dumbledore hocha doucement la tête, un soupir échappant à ses lèvres. Son regard se tourna vers Rogue, plein de compassion.

— J'ai moi-même des difficultés à comprendre, Severus, répondit-il d'une voix douce, mais empreinte de tristesse. Félix n'aurait jamais dû être laissé dans un tel environnement. Mais il semble que ceux qui ont pris cette décision n'avaient pas toutes les informations... ou peut-être ont-ils choisi de les ignorer.

Sinistra se détourna de la fenêtre, sa voix vibrante d'une indignation contenue.

— Ce garçon... il a vécu des choses que personne ne devrait jamais vivre, et encore moins un enfant, s'exclama-t-elle, les yeux brillants d'émotion. Comment peut-on le laisser entre les mains de gens qui ne se soucient pas de lui... de son bien-être, de sa sécurité ? Et à présent, cette... Macula. Tout cela est tellement injuste.

Flitwick hocha lentement la tête, se redressant légèrement sur sa chaise.

— L'orphelinat où il a été placé n'était pas adapté pour un enfant aussi traumatisé. Son père... et peut-être même sa mère... l'ont brisé bien avant cela, chuchota-t-il avec une tristesse évidente. Mais le ministère ne semble pas s'en préoccuper. Ils n'ont vu en lui qu'un autre garçon sans famille, un simple dossier parmi tant d'autres.

Rogue serra les poings, ses yeux lançant des éclairs.

— Le ministère... et leurs bureaucrates aveugles, gronda-t-il avec mépris. Ils ne voient que des chiffres et des règlements. Pas des enfants, pas des vies. Félix est un enfant qui a souffert... déjà maltraité, ignoré, et maintenant, ils l'ont laissé dans un endroit qui n'a fait qu'empirer ses souffrances.

Dumbledore acquiesça doucement, son regard se faisant plus sombre.

— Ce n'est pas seulement la négligence du ministère qui est en cause, ajouta-t-il d'une voix posée. C'est aussi la conséquence d'une société qui ne sait pas comment gérer ceux qui sont... différents, ceux qui portent des fardeaux que nous ne comprenons pas.

Il se tut un instant, regardant ses collègues avec gravité.

— Il est évident que Félix ne peut pas retourner à cet orphelinat, dit-il d'un ton ferme. Pas après ce que nous avons découvert. Son état psychologique et physique ne ferait qu'empirer.

Le Phénix NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant