Le Phénix Noir

24. Un début prometteur

Le soleil se levait à peine sur Poudlard, projetant des rayons dorés à travers les hautes fenêtres de la Grande Salle. Les élèves commençaient à affluer, certains encore somnolents, d'autres déjà en pleine discussion sur leurs vacances ou les derniers potins de l'école. Félix Ashstone, lui, était assis à la table des Serpentard, un petit sourire énigmatique aux lèvres.

Ce matin, il se sentait étrangement léger, presque satisfait. Même s'il n'avait pas eu droit au dîner la veille, cette punition ne semblait pas l'avoir abattu. Au contraire, il arborait une expression calme et concentrée, observant d'un air détaché la salle se remplir autour de lui. Son regard se perdit un instant vers la table des professeurs, où Severus Rogue le fixait avec une attention particulière, le visage fermé, une lueur d'inquiétude dans ses yeux sombres. Rogue savait que Félix cachait quelque chose, mais quoi exactement ?

Félix se contenta de baisser les yeux vers son bol de porridge, savourant chaque bouchée de ce petit-déjeuner qui, pour une fois, lui semblait presque délectable. Un bruit de chuchotements grandissant attira son attention, et il releva la tête juste à temps pour voir Crabbe et Goyle entrer dans la Grande Salle.

Les deux garçons avaient l'air furieux, leurs visages rougis par la colère. Leurs uniformes semblaient étrangement serrés, les manches de leurs robes de sorcier remontant jusqu'à mi-bras, et leurs pantalons trop courts laissaient voir leurs chevilles. Mais le plus étrange restait leurs cheveux : des mèches épaisses et ondulées qui avaient poussé de plusieurs centimètres pendant la nuit, formant des boucles désordonnées.

Des éclats de rire retentirent autour de la salle. Crabbe et Goyle fixaient Félix avec une expression accusatrice, se dirigeant droit vers lui.

— Ashstone ! rugit Crabbe, ses poings serrés. Qu'est-ce que t'as fait ?

— Tu vas nous le payer ! ajouta Goyle, ses boucles se balançant de manière ridicule à chaque mot.

Félix se leva d'un bond, se redressant mais gardant un visage innocent. Il se recula légèrement, prêt à esquiver s'ils tentaient de l'attaquer, mais ses poings restèrent le long de son corps, comme pour prouver sa bonne foi. Les rires continuaient de s'élever autour de lui, mais Félix restait calme.

Avant que Crabbe et Goyle ne puissent l'atteindre, une voix autoritaire fendit l'air de la Grande Salle.

— Messieurs Crabbe et Goyle, arrêtez-vous immédiatement !

C'était le professeur McGonagall, qui s'était levée de la table des enseignants, son regard perçant derrière ses lunettes carrées. Elle s'avança rapidement, suivie de près par Severus Rogue, dont l'expression mêlait agacement et inquiétude.

— Que se passe-t-il ici ? demanda McGonagall d'un ton sec, son regard alternant entre Félix, Crabbe et Goyle.

Félix prit une inspiration profonde. Il savait qu'il devait jouer la comédie jusqu'au bout.

— J'en sais rien, professeur, répondit-il d'un ton innocent. Je viens juste de m'asseoir pour prendre mon p'tit-déj'.

Crabbe lança un doigt accusateur vers Félix, ses narines dilatées de colère.

— C'est lui, professeur ! rugit-il. C'est Ashstone qui nous a fait ça ! Nos cheveux... nos vêtements ! Ils étaient normaux hier soir !

— Oui ! renchérit Goyle. On sait que c'est lui ! Il nous a ensorcelés pendant qu'on dormait !

McGonagall plissa les yeux, puis se tourna vers Félix.

— Monsieur Ashstone, avez-vous quelque chose à dire à ce sujet ? demanda-t-elle avec une voix froide.