𝐔𝐧𝐞 𝐣𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐝𝐮𝐞 || ʲᵃᵉʰᵃᵉʳᵃ ˣ ᵃᵉᵍᵒⁿ ° ʲᵃᵉʰᵃᵉʳʸˢ ˣ ᵛⁱˢᵉʳʸˢ

Chapitre 9 : Le conseil

Le roi était assis sur un siège imposant, magnifiquement sculpté dans de l'ébène et orné de gravures dorées représentant des dragons en vol.

La salle du conseil était vaste, avec de hauts plafonds soutenus par des colonnes de pierre blanche, ornées de torches flamboyantes.

Les murs étaient couverts de riches tapisserie, représentantles héros d'autre fois, et au centre trônait une table massive en bois de chêne, ses bords gravés de motifs complexes représentant la mer, la terre et le ciel.

Le roi Aegon scrutait ses conseillers, l'air pensif.

Les discussions allaient bon train, mais lui semblait ailleurs. Autour de la table, les voix se mélangeaient, évoquant des sujets aussi divers que la gestion des terres du royaume, les alliances avec les royaumes voisins, ou encore, de manière plus triviale, le nombre de moutons nécessaires pour nourrir les dragons royaux.

Certains sujets étaient cruciaux, d'autres paraissaient futiles, mais tous savaient que leur place au conseil n'étaient possibles que grâce à l'influence de la Main du roi, un homme qui s'était autoproclamé à ce poste il y a plusieurs années.

Malgré l'apparente insignifiance de cette réunion, c'était là que tout allait basculer.

Jon Royce, conseiller fidèle mais parfois un peu trop enthousiaste, se redressa, prêt à aborder les questions plus sérieuses.

Mais alors qu'il ouvrait la bouche pour parler, la main du roi s'éleva soudain, le coupant net dans son élan.

Tous les regards se tournèrent immédiatement vers le monarque.

Le silence, soudain, se fit lourd, pesant, seulement troublé par le bruit discret de Jon Royce qui se raclait la gorge, visiblement embarrassé.

- Un problème, mon roi ? demanda-t-il avec une prudence palpable.

Mais Aegon ne répondit pas tout de suite. Ses yeux étaient fixés sur les grandes portes de la salle du conseil, encore fermées. Après quelques instants de silence tendu, il répondit d'une voix calme mais autoritaire :

- Un problème ? Non. J'attends simplement mon épouse.

Un murmure d'étonnement parcourut la salle. La Main du roi, un homme puissant et habitué à ne pas être contredit, fronça alors les sourcils.

- Votre épouse ? s'insurgea-t-il. Mais que ferait-elle ici ?

- C'est votre reine. Elle a sa place aux conseils.

La Main, visiblement contrarié, tenta de protester :

- Mais votre majesté ! Ce genre de décision doit être voté par le conseil... Et puis... il n'y a plus aucune chaise de libre...

Alors qu'il énumérait toutes les raisons qui, selon lui, justifiaient l'absence de la reine, les lourdes portes s'ouvrirent dans un grincement solennel.

Tous se turent instantanément.

La reine fit son entrée. Majestueuse, elle descendit lentement les petits escaliers qui menaient à la table, ses mains jointes devant elle.

Ses vêtements somptueux en soie pourpre et or bruissaient à chacun de ses mouvements, captant la lumière des torches et la reflétant avec éclat.

Arrivée devant son mari, elle fit une révérence impeccable avant de prendre place à ses côtés.

Elle posa délicatement une main sur le haut du trône du roi, comme pour signifier que ce siège appartenait désormais à eux deux.

- Ma reine... commença Ser Marston, la Main, ce n'est pas pour vous déplaire... Mais votre présence ici est... disons...