Chapitre 18

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— Et merde ! s'écria le blond tout en s'écartant de la substance visqueuse qui avait tenté de le saisir.

Il se décala pour que cette étrange matière ne touche pas ses cheveux propres.

— T'as les pétoches Cuistot ?

— Moi ? Tu rêves. Je veux pas que ce truc répugnant me touche, ça relève du bon sens.

Le bretteur se moqua de lui et passa un bras autour de ses épaules :

— T'inquiètes pas chaton, je te protège.

— Ne te fous pas de moi, je me protège seul, j'ai pas besoin de toi, saleté de Cactus.

— Pour tout dire, ce serait un peu ridicule que tu aies peur là-dedans. Je veux dire, t'es surpuissant, c'est eux qui devraient avoir peur de toi.

Le sabreur était plus que détendu et il repoussa un fantôme qui lui barrait la vue. Étant quelqu'un de très rationnel, et surtout, après avoir affronté les terribles fantômes de Thriller Bark, plus rien de ces choses ne l'effrayaient. En supposant que cela avait été le cas un jour. Soudain, le cuisinier écarquilla les yeux. Il se recula dans son siège tout en tentant de garder contenance mais il s'était inconsciemment rapproché du bretteur comme si sa vie en dépendait :

— Dis Marimo... ils n'iraient pas jusqu'à mettre de vraies araignées dans ce genre d'attraction, n'est-ce pas ? demanda-t-il tout en tentant de contrôler les trémolos de sa voix.

— Parfois si. Il y a des gens chargés de dresser des mygales ou ce genre de choses pour qu'elles viennent embêter les gens.

— Tu... tu rigoles...? Hein, tu rigoles Marimo ? C'est une blague ?

— Je vois pas pourquoi je... attends, t'as vraiment peur de ces petites bestioles ? s'étonna-t-il.

— Je les déteste à un point que tu ne peux même pas imaginer... murmura-t-il d'une voix blanche, tous les sens en alerte.

Cependant, il ne put se contenir lorsqu'il vit une énorme araignée articulée pendre sur une toile devant eux. C'était faux, il le savait mais sa peur de ces bêtes étaient si incontrôlables chez lui qu'il se mit à trembler.

— Non, ça va pas être possible, on fait demi-tour, paniqua-t-il.

— Eh... c'est pas possible. C'est une fausse, ça craint rien, c'est du plastique.

— Je peux pas, je peux vraiment pas Zoro, je les déteste...

Il s'agita dans la nacelle pour tenter de trouver un échappatoire, en vain. Ces satanées bêtes lui rappelaient les nombreuses heures passées dans le cachot humide rempli de bestioles plus hideuses les unes que les autres. Les larmes lui montaient même aux yeux. Il se revoyait petit garçon, appeler son père à l'aide alors que l'une de ses terribles choses à huit pattes tentait de lui grimper dessus. Il s'agrippa à son amant. Ce dernier l'entoura de ses bras de sorte à ce que rien ne puisse l'atteindre. L'attraction fut pour le blond une longue torture et lorsqu'il ressortit, se fut les joues mouillées de larmes et les membres tremblants. Il se trouvait ridicule. Il l'était. Mais il ne pouvait faire autrement. Peu de choses le terrifiaient ainsi mais lorsque ça l'était, c'était viscéral. Il ne pouvait tout simplement pas lutter. Le sabreur le serra contre lui :

— C'est fini, c'est bon, murmura-t-il contre son oreille.

Voir son amant ainsi lui brisait le cœur. Le blond n'était pas du genre facile à effrayer ou à vaincre alors le voir ainsi, totalement perdu et démuni l'inquiétait profondément. Il était temps pour eux de se trouver un coin bien tranquille avec un repas chaud. Il le sentait. Le cuisinier avait bien trop tapé dans ses réserves aujourd'hui et tant d'émotions l'avaient épuisé. Il se baissa pour l'encourager à monter sur son dos et avança jusqu'au premier stand de nourriture qui l'allécha. Il prit suffisamment à manger pour deux puis quitta le parc. Il s'éloigna dans le noir, un peu au hasard dans les rues alors que l'autre pirate reniflait dans son cou, tremblant. Le bretteur n'avait aucune idée si c'était de peur ou de froid mais il préférait y mettre fin le plus vite possible. Il mit presque vingt minutes à trouver un hôtel. Il eut quelques difficultés à ouvrir la porte et la réceptionniste s'étonna de le voir entrer les bras si chargés. Elle s'empressa de lui prendre le sac à dos qu'ils avaient emmené avec eux par précaution et la nourriture.

Une erreur T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant