Chapitre 21

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Le bretteur était ressorti de la salle de bain un quart d'heure plus tard, propre comme un sou neuf et habillé de son sempiternel jogging vert et son haut blanc. De son côté, le blond avait rangé leurs affaires et c'est après un rapide tour à la salle de bain pour récupérer leurs brosses à dent qu'il constata qu'il était temps de partir. Au moment où il ouvrit la porte, le vert le tira contre lui pour l'embrasser.

— Qu'est-ce que tu...

— Je voulais juste en profiter encore un peu. Tu sais, je me dis que bientôt, on devra se concentrer sur nos tâches respectives. On aura moins de temps l'un pour l'autre.

— Eh... Marimo... c'est pas une phrase qui te ressemble, souffla le cuisinier avec inquiétude.

— T'as pas à t'inquiéter de ça Trésor. Rien ne va changer. Mais on doit emmener notre Capitaine dans le Nouveau Monde. C'est notre priorité.

Il l'embrassa pour le rassurer, une main sur sa joue.

— Des choses vont changer, mais je ne te lâcherai pas... Je t'aime, murmura-t-il contre sa bouche.

Le cœur du cuisinier battait à la chamade et il sentait que sa gorge se nouait. Ces mots ressemblaient à des adieux et il ne pouvait le supporter. A quel moment leur conversation avait pris une telle tournure ? Il avait agrippé son haut malgré lui, comme si la peur de le laisser partir le dominait. Le sabreur se mordit la joue. Il n'avait pas voulu provoquer cette panique chez son amant et pourtant, c'est ce qui était arrivé. Il le serra contre lui tout en refermant la porte. Ce n'était plus l'heure de partir. Il le câlina avec douceur pour tenter de le réconforter mais il savait que ce n'était pas possible. Il avait réveillé chez le cuisinier sa peur panique de l'abandon et de la solitude. Il le laissa se réfugier contre son épaule pour profiter d'une étreinte supplémentaire. Il lui caressa le dos en embrassant ses cheveux avec amour.

— On restera ensemble, tu n'as pas à t'en inquiéter. Mais on est les meilleurs combattants de l'équipage. On doit continuer de se battre comme si rien d'autre n'avait d'importance.

Le blond acquiesça malgré lui, la tête basse. Le vert avait raison. Leur tâche principale était de faire de l'homme élastique le Roi des pirates. Ils n'avaient pas d'autres choix. Le cuisinier se força à se redresser et le bretteur lui sourit doucement. Il l'embrassa tout en lui murmurant qu'il était fier de lui et ils se détachèrent avec regrets. Ils ne pouvaient se permettre de rester ici plus longtemps, les autres allaient les attendre. Le sabreur soupira, pressa sa main avec amour et se résigna à ouvrir de nouveau la porte de leur chambre. Ils sortirent, le blond avec le sac sur l'épaule et rejoignirent l'extérieur, l'épéiste en baillant.

Le ciel était gris, reflet de l'humour désormais morose du cuisinier. Il avançait en traînant les pieds, rattrapant de temps en temps le vert qui ne pouvait s'empêcher de dévier du bon chemin. Les rues étaient étrangement vides mais le couple, plongés dans leurs propres pensées ne pensait pas à cela. Leurs esprits étaient suffisamment occupés par leur précédente discussion. Ils ne remarquèrent les pirates qu'après un long moment. C'est le blond qui les repéra le premier. Un frisson lui parcourut le dos, signe que quelqu'un avait le regard braqué sur lui. Il s'arrêta net, une main sur le bras du bretteur. Ce dernier se retourna aussitôt. Il comprit avant même que son amant ne lui dise quoi que ce soit. Ils étaient suivis. Le cuisinier attendit que quelqu'un se montre, les bras croisés sur sa poitrine. Il ne voulait pas perdre de temps avec ça. Ce n'était pas le moment. Il se sentait triste et ressentait ce besoin urgent de revoir ses amis, sur le Thousand Sunny. Cependant, lorsqu'il aperçut l'homme sortir d'une rue, il se mit sur la défensive en armant sa jambe et le bretteur, à ses côtés, tira ses sabres de leurs fourreaux.

— Les voilà donc, les plus forts combattants du Chapeau de paille ? Vous avez mis longtemps à nous repérer, j'en attendais plus de votre part. En tout cas, je suis surpris de vous trouver sans votre petite bande. Où est-ce qu'ils sont ?

Une erreur T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant