Chapitre 1

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  -Attends! héla une voix de derrière.
Ne voyant personne dans mon champs de vision, je me retournai pour voir si cet appel me fut adressé. Je remarquai alors une majestueuse voiture, une Ford noire. Je n'avais pas remarqué sa présence puisque son moteur était aussi silencieux qu'un mouvement félin. Mais je ne comprenais toujours pas, je ne connaissais pourtant pas le conducteur.
  -Pardon? Dis-je.
  -Rapproche toi, dit le jeune homme au volant avec une voix somptueuse.
J'avais toujours su que je ne devais jamais faire confiance aux étrangers, mais j'éprouvais néanmoins une vague confiance en lui.
  -Bonsoir, dit un mec aux traits parfaits. Tu ne devrai pas te promener ainsi alors qu'il fait si tard.
Son visage était éclairé par la faible lueur du lampadaire au dessus de nous, mais elle me suffisait pour que j'aperçoie ses yeux aux éclats embrasés, sa mâchoire parfaitement carrée, ses dents luisantes même dans le noir. Il était vraiment charmant. Sa beauté refit venir en moi de mauvais souvenirs, et je devins aussitôt acide dans mes paroles, essayant de le repousser du mieux que je pus.
  -Ça vous regarde que je fasse une promenade nocturne?
Je ne sus pas pourquoi, mais il sourit. Je détournai vivement mon visage, m'éloignant déjà de sa voiture.
Je n'assimulais pas. Mon cerveau n'arrivait pas à trouver une explication logique. Personne ne s'était jamais soucié de ma pauvre personne.
J'entendis une porte s'ouvrir et des pas se rapprocher de moi. Soudain, deux bras aussi durs que le fer m'emprisonnèrent dans leur étreinte, me soulevant sans peine telle une vulgaire plume. Je me débattai en criant:
  -Au secours, au viol.
Bon j'exagèrais un peu. Comme toujours. Mais c'était l'unique moyen d'attirer l'attention. Chose qui n'advint pas puisque j'avais eu le malheur de me promener dans une rue si peu peuplée.
  -Calme toi, me dit mon kidnappeur en ouvrant la porte du siège passager.
  -Laisse moi tranquille bon sang! Je ne te connais même pas, criais-je toujours.
Il me mit sur le siège et boucla doucement ma ceinture tout en m'agrippant les paumes pour que je n'essaie pas de la défaire.
  -Calme-toi, me disait-il toujours. Si tu le fais, je te lâcherai prise.
Il me parlait sereinement,  comme si rien n'en était.
  -Comment veux-tu que je me calme? Tu me kidnappe, tu veux que je me laisse faire peut-être? Je ferai mieux de chanter tant que j'y suis.
  -Vraiment très drôle. Maintenant calme-toi.
  -Qui est-tu? Dis-je en essayant de le repousser.
  -Quelqu'un qui veut te protéger des dangers que tu aurais probablement rencontré en t'avanturant ici. Sais-tu au moins où tu te trouves?
Je ne savais pas où j'étais. Et je ne voulais pas le savoir. Quelques minutes avant je marchais sans aucun but. J'étais fâché. Non, désespéré. Vivre ne me disait plus rien. J'avais décidé de marcher jusqu'à ce que mon malheur et mon désespoir eussent le don de s'évaporer.
  -Non, répondis-je après quelques secondes durant lesquelles il m'avait fixé sans relâche. Je ne sais pas où je suis.
  -C'est ce que je me disais, une personne censée ne se serait pas promenée ici en ce temps. Tous les alcooliques, les drog-dealers, les criminels les plus recherchés se cachent ici. 
  -Je ne savais pas, rétorquai-je en baissant les yeux.
J'avais cessé de me débattre, puis repensant aux derniers jours que j'avais traversé, le désespoir me frappa de nouveau. Mes yeux se remplirent de larmes, j'essayai aussitôt de les retenir, mais après mûre réflexion, je les laissai déborder. Je n'avais plus aucun estime pour ma vie, peu importent mes actes maintenant.
  -Tu pleures? S'enquit-il.
Je pleurais devant un inconnu. Que de plus pitoyable? Mes sanglots reprirent de plus belle. Je pensais qu'il se disait que j'étais fou et que du coup, il allait me lâcher et me laisser poursuivre ma route. Je cachais mon visage en pleurs dans mes deux paumes. Puis soudain, je sentis deux bras m'enlacer. Je fus vraiment surpris, mes yeux étaient écarquillés. Ça ne pouvait être vrai. Pas en connaissant ma chance. Pas en sachant quel genre de vie je menais. Puis je lui rendis son câlin, je m'agrippais à lui comme un noyé à un gilet de sauvetage. La comparaison était bonne puisque cet inconnu devînt mon sauveur. Je pleurais de plus en plus fort, faisant extérioriser mes peines.
Il sentait bon, très bon. Je venais de le remarquer, il avait un corps très musclé. Une vingtaine de secondes après, je le lâchai.
  -Navré, dis-je.
  -Pourquoi donc? Demanda-t'il.
  -Je ne sais pas.. répondis-je.
Il ferma ma porte et vînt s'installer du côté conducteur.
  -Ça va mieux? S'enquit-il.
  -Je ne sais pas.. Avouai-je de nouveau.
  -Tu veux que je te ramène ou tu veux qu'on parle un peu avant?
  -Personne ne m'attend. Il y a mes parents bien sûr mais.. Personne ne m'attend.
  -Alors je reste avec toi.
  -Aurais-tu l'obligeance de me dire qui tu es s'il te plaît? Demandai-je.
  - Je te l'ai dit, je ne voulais pas que tu coures un quelconque danger.
  -Alors c'est une simple coïncidence, conclus-je.
  -Oui.. Dit-il peu rassuré.
Je tremblais un peu, je n'avais pas remarqué qu'il faisait froid quand j'étais sorti donc je n'avais pris aucune veste, ce qu'il remarqua en disant:
  -Viens, tu n'auras plus froid.
Il avait tendu un bras en ma direction, et je rougis en pensant à ce qui allait suivre.
  -Tu rougis! S'exclama-t'il. C'est mignon.
Je rougis davantage, et il ria de plus belle. Son rire était semblable à une douce mélodie qui me rassura immédiatement.
  -Si tu veux pas.. je comprendrai mon impolitesse.
Je bondis instantanément dans ses bras, de peur que son offre ne tienne plus,  fourrant ma tête contre son torse si musclé.
J'avais chaud, très chaud. Mes joues s'enflammèrent et mon coeur se mit à battre si fort que j'eus peur qu'il l'entendit.
  -Voudrais-tu me confier ton nom? Demanda-t'il. Le plus poliment du monde.
  -Je m'appelle Ethan Wake.
  -J'aime bien ton prénom, sourit-il. Moi c'est Tyler, Tyler Jones.
Ce nom me disait quelque chose, mais je n'arrivais pas à y mettre le doigt..

Destin (boyxboy)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant