Chapitre 8

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Il m'aimait.. j'avais une raison de vivre désormais. Je le regardai de mes yeux, il avait pris le panier et en sortait un long drap, ensuite il l'étala dans l'ombre de quelques racines d'un grand arbre. J'adorais le regarder agir, il avait ce charme, même s'il n'était pas conscient du fait que je l'épiai du regard. Il était si parfait. Je courus vers lui et sautai de nouveau dans ses bras.
  -Mon amour, dit-il en souriant avant de me soulever.
Il mit mes pieds autour de sa taille, et rapprocha nos deux têtes. Mon front collait le sien. Il me regardai si tendrement, je lui rendait son regard avec une aussi grande envie.
  -Je pourrais passer ma vie à te dire je t'aime, murmurai-je en mettant ma tête sur son épaule.
  -Je pourrais passer la mienne à te regarder. M'enivrer de ta vision.
Notre câlin dura encore quelques minutes. Puis il me posa sur le drap et vint se joindre à moi. Je contemplai la nature paradisiaque qui s'offrait à mes yeux. Elle était si calme, les seules sons qui me provenaient étaient ceux du ruisselement d'eau et de divers oiseaux au dessus de nous.
  -Tyler? Je me demande pourquoi personne ne connaît cet endroit, il devrait y avoir plusieurs visiteurs non?
  -Ce serait effectivement le cas si ça n'avait pas été une propriété privée.
  -Une propriété privée? Criai-je presque.
  -Oui, celle de mon père.
Oh seigneur, toutes ces richesses étaient impossibles. De telles choses ne pouvaient pas exister non? Pas dans ma vie.
  -Que fait ton père dans la vie?
  -Il est chef de l'entreprise Jones.
  -Donc ton père est.. Alaric Jones? Murmurai-je après quelques secondes de réflexion.
  -Oui, répondit-il, l'air le plus détendu du monde.
L'entreprise A.J. était l'entreprise ayant le plus grand succès et la plus populaire de toutes en 10 ans d'affilé. Elle était une très grande marque de vêtements, la plus prestigieuse que je connaisse. Tout s'expliquait, sa garde-robe, sa luxueuse Ford. Tout. Son père était en fait millionnaire.
  -Pourquoi me l'as tu pas dit plus tôt? Demandai-je.
  -Ça ne valait pas la peine d'être dit. Généralement les mecs de mon âge ne se rapprochent de moi que pour la richesse de mon père. Son argent allait m'acheter l'amour peut-être? Il ne fallait pas que je le mentionne. Et j'avais raison, c'est moi que tu as aimé, sans apprendre qui j'étais.
  -Tyler.. ça ne m'intéresse pas oui, mais c'est trop pour moi. On n'est pas du même monde.
  -Peut-être pas mais, tout ce que je sais c'est que tu es mon monde et que je t'appartiens désormais.
Il se pencha vers moi et me déposa un long baiser sur le front.
Je ne savais pas que mon destin m'avais réservé tout ça. Pour quelles raisons? Je ne méritais pas d'aussi grands.. cadeaux. Oui, Tyler était pour moi un cadeau du ciel. Ce n'était pas évident.
  -Je suis à toi aussi.. marmonnai-je.
  -Tu ne sais pas depuis quand j'attendais d'entendre ces mots, dit Tyler en regardant vers le petit étang d'eau. Dis moi, t'as faim? Me demanda-t'il ensuite en caressant ma joue.
  -Un peu oui, avouai-je.
Je vérifiai l'heure qu'il était, 13:27. Le soleil était doux, pas brûlant. C'était le parfait temps pour ce genre de sorties. Tyler sortit du panier des burgers dans un paquet avec comme inscription dessus 'Burger King', une salade plastifiée et des boissons de tous genres. Nous déjeunâmes en parlant de divers sujets. Il avait même songé à apporter une tarte en guise de dessert. Je devais lui rendre la pareille un jour. Lui faire des surprises comme celles que j'aime toujours faire. Il méritait tout avec son bon coeur intentionné.
  -Parle moi de ta famille, demanda-t'il. Tu ne m'a pas mentionné avoir de frères et soeurs.
  -J'ai un seul frère, il s'appelle André. Il est plus âgé que moi, sept ans de plus. Il n'habite plus avec nous, il vit maintenant avec sa fiancée, Lydia. Elle est devenue presque une soeur pour moi. Il la connaissait depuis qu'il vivait ici. Ils étaient le couple le plus mignon de Briston High, le lycée dans lequel j'ai eu mon bac il y a un mois. Je n'étais pas aussi populaire que mon frère, j'étais son contraire total. On s'entendait bien, il respectait mon intimité. On était assez complice lui et moi, mais maintenant il doit prendre sa vie en main. Il s'est lancé dans une carrière de médecine, mes parents furent vraiment fiers de lui.
  -Et toi? Que comptes-tu faire?
  -Je vais faire de l'ingénierie, mais je me consacrerai à la littérature en entre-temps. J'adore écrire.
  -Donc tu écris?
  -Oui. Au début je gardai mes oeuvres pour moi, un jour Lydia était tombée sur un de mes poèmes et l'a adoré. C'est elle qui m'a convaincu de "montrer aux gens qui je suis au fond", pour reprendre son expression.
  -Des poèmes?
  -Un roman aussi.
  -Peux-tu m'en réciter un.
  -Si tu veux..
Grondèle le tonnerre,
S'offusque le ciel,
Et tombe la pluie,
Ainsi je pourrais te retenir
Dans l'orage au fond de moi.
S'apaise le tonnerre,
S'éclaircit le ciel,
Et s'estompe la pluie.
Ainsi tu feras de moi
Le printemps au fond de toi.
Il m'avait regardé le réciter avec des yeux brillants, je ne l'avais jamais montré à quelqu'un.
  -C'est si.. Parfait. Je l'adore. Toi de même. Ça parle de qui?
  -De ta venue, je te sentais approcher.
  -Donc ce n'est pas seulement moi hein?
  -Que veux-tu dire?
  -Cette fameuse nuit où je t'ai rencontré. J'étais chez moi, seul. Mon passé me hantait de nouveau. Et puis soudain, alors que je replongeai dans ma dépression, tout mon instinct me criait de prendre ma voiture et sortir. Je ne sais même pas comment j'ai pu atterrir dans cette rue déserte, c'était probablement le.. destin.
Je ne m'étais jamais senti aussi proche de quelqu'un, j'aimais ces nouvelles sensations.
  -Ethan, tu veux me laisser essayer quelque chose?
  -Bien sûr, je suis à toi.
En souriant, il prit mes jambes et me poussa vers lui, en les mettant sur les siennes. Nos deux visages étaient si proches. Je sentais sa douce haleine effleurer mes narines, et mon corps s'embrasa. Il mordit le bas de mon oreille, embrassa doucement mon cou, puis descendit vers mon torse. Il mit sa tête contre mon coeur et écouta son tempérament. Je mis ma main contre ses cheveux et le serrai contre moi. Il remonta sur le même chemin et embrassa ma clavicule. Je me sentis exploser de rougeur, comme si mon corps était en proie à un feu voulant se propager à jamais.
-À mon tour, murmurai-je.
J'embrassai son cou si sensuellement, d'où avais-je appris tout ça? Je passai à son menton et y fis de même. Son contact était si doux. Je fourrai mes doigts dans ses cheveux de nouveau, et je l'observai de plus près. Ses yeux étaient si profonds, ses pupilles si pures. Je collai mon nez au sien, le fixant de plus près. Je parcouru sa joue de ma langue, plus douce que les autres parties de son corps. Puis je finis à l'endroit où j'avais depuis le début envie de conquérir. J'embrassai l'une de ses lèvres si suave, il me rendit mon baiser. Puis de ses mains libres, jouaient tout au long de mon dos, où je fus emprisonné. Il était vraiment très fort, avait-il un moindre défaut? Il me câlina ensuite.
  -Je t'aime Ethan.
  -Je t'aime Tyler.
Je ne sus pas pourquoi, mais je commençai à pleurer. Tous ces sentiments d'un coup.. je ne pouvais pas tout encaisser, je venais de sortir d'une longue dépression. La question qui se posait était: avais-je un jour vécu? Je goûtai à la vie, Tyler me ressuscitait de nouveau. Il ne fit aucun commentaire sur ma réaction, se contentant de me bercer dans ses bras.
  -Ne m'abandonne jamais, dis-je entre deux hoquets.
  -Je serai toujours là, tant que je serai vivant je serai à toi.
Mon poème avait dit vrai, je vivais dans le printemps en lui.

Destin (boyxboy)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant