Destin (boyxboy)

Chapitre 14

Le lendemain matin, un mauvais rêve me réveilla. Le même garçon enchaîné que l'autre fois avait hanté mes songes. J'avais encore essayé de l'aider, mais une nouvelle grosse boule métallique retenait la chaîne, l'emprisonnant bien plus fermement. Je secouai la tête, espérant que ce geste m'aiderait à me ressaisir. Un bref coup d'oeil au réveil m'appris qu'il était 8h32. C'était un peu tôt. Près de moi, Tyler dormait à poings fermés. Il respirait doucement et était toujours torse nu. Je le couvrai par un drap léger même s'il ne faisait pas froid, et je l'embrassai sur le front. Il gémissa et parut plus soulagé, une vraie moue angélique. Je me levai, décidé à lui préparer un petit déjeuner digne de ce nom. Sur la grande table de la cuisine, je réunissai tous les ingrédients nécessaires; oeufs, sucre, levure, vanille... Je voulais lui faire des gaufres, j'avais en tête une recette familiale. Tout en m'activant, j'espérai les réussir comme ceux de ma mère. Les gaufres préparées, j'en goûtai une. À ma plus grande surprise, elle était vraiment délicieuse. La chance me souriait ce matin là, c'était un bon début. Sur un plateau de lit -celui que mon père avait offert à ma mère mais qu'elle n'utilisait jamais-, je déposai les gaufres, du jus bien frais, du miel, des yaourts; tout ce qui était susceptible de plaire à mon amoureux. J'ajoutai ma petite touche personnelle, une couche de chantilly sur les gaufres suivie d'un peu de chocolat râpé. Je regardai le tout, ça avait l'air vraiment présentable, ça donnait envie même. Je me dirigeai vers ma chambre, et je constatai que Tyler dormait encore. Il était 9h47, fini le dodo mon petit ourson.
-Tyler, réveille-toi mon chéri, murmurai-je doucement en carressant sa joue.
Il gémit un peu et s'étira.
-Encore un peu, laisse moi te câliner, juste un peu, dit-il sur un ton endormi. Ethaan, s'il te plaît mon bébé, restons couchés.
Je ris doucement, en voyant à quel point il était mignon.
-Je le ferai volontiers, mais tes gaufres vont refroidir mon amour.
Sur ce, il ouvrit les yeux. Facile à cerner.
-Je t'ai préparé le p'tit déj. Relève-toi. Tu vas être gâté.
-Ethan..
-Je sais je sais.
Je l'embrassai de nouveau sur le front, et de ses mains libres, m'attira vers lui. Je sentis sa chaleur contre moi, et je me blotissai contre lui.
Nous mangions ensemble, et il adora mes gaufres.
-Je suis vraiment comblé, dit-il. Je n'ai jamais mangé comme ça. Je t'aime ma douceur.
-Je suis heureux de le savoir, et je t'aime aussi.
Nous passâmes le reste de la journée ensemble, parlant du lendemain, le jour du parachutisme. Il me sembla vraiment excité, et je lui souriait, hypnotisé par son charme sans limites. Nous nous rendions au centre commercial l'après midi, où il m'obligea à essayer plusieurs tenues avec un plaisir qui me dépassait.
-Je t'offre ça, me disait-il. De toute façon ça n'ira jamais avec quelqu'un avec la même beauté qu'avec toi.
Je me contentais de le remercier, constant que ça lui faisait un très bon effet. Le soir, nous nous étions blotti dans les bras de nous deux, terminant la saga Twilight que nous avions déjà commencé.
Le lendemain matin, nous nous étions rendu au centre du parachutisme. L'excitation de Tyler montait de plus en plus, de la même manière que mon anxiété. Je devais le reconnaître, j'avais peur, ce qu'il constata.
-Ethan.. tu es sûr de vouloir faire ça? On peut le faire un autre jour si tu veux..
-Non, j'affronterai ma peur. Et puis je suis avec toi, je n'aurai rien à craindre.
Un jeune homme s'approcha de nous et vint serrer nos mains.
-Bonjour, je m'appelle Elioth, je serai votre moniteur aujourd'hui, dit-il en souriant.
En discutant, nous nous dirigeâmes vers un grand terrain de décollage où un avion nous attendait. Elioth nous avait fixé nos parachutes, et remarquant lui aussi mon inquiétude, il me dit.
-Vous n'avez rien à craindre, nous faisons ceci depuis des années, rassurez-vous.
Tyler m'avait tenu le main, l'avion gagnant l'altitude. Il me souriait, aux anges, et je lui rendais son sourire. L'avion s'arrêta à une certaine hauteur, à plusieurs centaines de mètres de la zone d'atterrissage.
-N'ouvrez votre parachute que quand je vous le direz, je saute le premier, dit Elioth.
Sur ce, il se pencha et sauta. Nous nous approchâmes moi et Tyler pour le regarder, et un brusque enthousiasme s'empara de moi.
-T'es prêt? Me demanda Tyler.
-Plus que jamais, criai-je en souriant.
Main dans la main, nous nous propulsâmes dans les airs. Je criai de bonheur, Tyler de même.
-WOUHOUUUU!!
C'était la meilleure sensation du monde, le fait de pouvoir voler, se sentir flotter dans les airs. On était libre. Nous tenant toujours les mains, Tyler me regardait toujours, et j'approchai mon corps du sien. Nous nous collâmes et embrâssames, c'était parfait. Tyler prit plusieurs photos avec sa Go-Pro. Elioth leva sa main dans les airs, et cria.
-Maintenant!
Nous ouvrîmes tous les trois nos parachutes, et nous fûmes projetés un peu vers l'arrière. Puis nous descendîmes doucement. C'était le moment le plus parfait de toute ma vie, aussi magique que celui dans la clairière en compagnie de mon amant, le jour où nous nous étions avoués notre amour.
-Je t'aime, dis-je.
-Je t'aime, me répondit-il.
Puis il m'embrassa de nouveau, et Elioth poussa un cris enthousiaste et encourageant tout en sifflant. J'avais oublié que nous avions du public, mais ça m'importait peu, je ne voyais que Tyler.
Quand nous atterrîmes, Tyler était toujours aussi heureux, et moi autant que lui. Je le serrai contre moi, très fort.
-On l'a fait!, lui dis-je.
-Je t'avais bien dit que tu t'inquiètais pour rien, ce fût la meilleure expérience de toute ma vie.
-Moi aussi!
Nous avions décidé de rentrer chez lui. Il n'y aurait qu'Anna; les parents de Tyler étaient de nouveau en voyage d'affaires. Je le devançai et courut vers la maison, impatient de tout raconter à Anna. J'ouvris la porte d'entrée, et me précipitai vers le salon, personne.
-Anna? Criai-je.
Peut-être qu'elle serait dans la cuisine. Quand je franchis la porte, je m'arrêtai net, figé par le choc. Mes pieds se dérobèrent, et je sentis que j'allais tomber.
-Tyler!, appelai-je, ma voix s'étant brisée.
Aide-moi, ajoutai-je, au fond de moi.
Devant moi, ce n'était pas Anna qui me reluquait avec surprise, c'était.. Warren.