Chapitre 12

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-Allez Anna, il est temps de tout ranger. Je suis de la famille pas vrai?
Après avoir souhaité un bon retour à tous les invités, nous nous étions activé à tout mettre en ordre, tandis que Tyler préparait dans sa chambre un sac pour venir passer les trois nuits à suivre chez moi. Un peu plus tôt dans la soirée, mon père m'avait appelé.
-Bonsoir fiston, je voulais te dire que moi et ta maman allions assister au mariage de ton oncle Boby.
-Ah c'est bien papa. Transmettez-lui mes félicitations.
-J'y veillerai. Ethan, si tu veux tu peux appeler un de tes amis à venir te tenir compagnie. Pourquoi pas ce.. Tyler? Ta mère m'a dit que vous étiez assez proches. Pas vrai?
-On s'aime papa.
-Je sais que tu es responsable, et au fond, tu n'as jamais été un adolescent. Pas de bêtises hein?
-Papa.. pas toi aussi..
-Haha, prends soin de toi. On est déjà en route, je t'ai laissé de l'argent de poche. Ne te fatigue pas à préparer quoique ce soit.
Ça allait être les meilleurs trois jours de toute mon existence, je le sentais. Surtout qu'on devait faire du parachutisme dans deux jours.
Après avoir finit, je sentis deux bras m'enlacer de derrière.
-Oh toi.. tu ne sais pas ce que j'ai envie de te faire, là maintenant, dit Tyler avec une voix si chaude.
-Abstiens-toi, encore quelques minutes. Le temps qu'on revienne chez moi.
-Je suis pas si patient que tu ne le penses.
-Haha Tyler, mon ourson en chaleur.
Puis je me souvins des cicatrices et de ce que sa soeur m'avait dit le matin même: "Tyler t'en parlera quand il sera prêt". Ça voulait dire quoi?
Sur le chemin du retour, je pensais à la meilleure façon d'aborder le sujet sans lui faire un tant soit peu de mal. Ce qu'il remarqua en me disant.
-Quelque chose ne va pas mon amour?
-Ne t'inquiète pas.. répondis-je, peu assuré.
Il n'y cru pas, mais ne dit rien cependant. J'adorais la façon dont il respectait mes choix et décisions. Sa perfection avait-elle des limites?
Quand nous arrivâmes à la maison, je pris son sac et alla le déposer sur mon lit. Il s'assit près de moi, me regardant si chaudement. Je baissai les yeux, autant embarassé que désireux.
-Tu veux manger quelque chose? Demandai-je à Tyler.
-Je ne désire que toi.
-Je suis à toi, répondis-je sur le même ton.
Il pris mon visage délicatement entre ses deux paumes, et me regarda intensément. Je plongeai mes lèvres vers les siennes, et nous ne fîmes plus qu'un. Je fis courir mes mains sur son torse de pierre, suivits les contours plats de son estomac, ravi. Un léger frémissement l'agita, et ses lèvres cherchèrent derechef les miennes. Prudent, je posai le bout de ma langue sur sa bouche parfaite, et son haleine douce, fraîche, exquise, m'enivra. J'essayais de lui hauter son pull, pour que je m'émerveille de la perfection de ses muscles. Il emprisonna mes mains dans une étreinte puissante, et je fus vraiment surpris.
-Qu'y a-t'il? Demandai-je, confus.
-Ne t'inquiète pas. Ce n'est pas ta faute. C'est la mienne..
Je cachai mon visage entre mes deux mains, les yeux pleins de larmes. La manière dont il souffrait m'atteignait aussi. Je voulais savoir. Tout savoir.
-Ethan? Tu pleures? Je suis désolé mon amour..
-Ce n'est pas ça.. Tu ne m'aimes pas assez.
-Pourquoi dis-tu ça? Demanda-t'il en essayant de dégager mes mains de mon visage.
-Parce que tu me caches des choses.
Seul le silence me répondit. Un silence inquiétant, agaçant. J'enlevai mes mains, et je vis Tyler, le regard baissé, les yeux pleins d'une tristesse immense.
Je pris ses deux mâchoires dans mes paumes, et je me mis face à lui.
-Tyler.. raconte-moi tout.
-Ethan.. je t'en prie.. ne m'y oblige pas.
-J'ai.. j'ai vu les cicatrices sur ton dos ce matin, dis-je en pleurant. Je ne peux pas me faire à l'idée qu'on te fasse du mal. Je m'inquiète à mourir. Je t'en supplie..
-Calme-toi, dit-il en me prenant dans ses bras.
-Je t'aime Tyler..
-Je t'aime.. et c'est pour ça que je ne veux rien te dire. Je ne veux pas que tu apprennes des choses sur mon passé. Tu finiras pas avoir peur. Et je préférai mourir que de te perdre.
-Tyler, je t'aimerai toujours. Aucune chose ne me repoussera. Fais-moi confiance. Essaie.
C'était son tour pour qu'il cache son visage dans ses mains. Je l'enlaçais, collant son visage contre mon torse.
-Je vais tout te dire. Et après, libre à toi de faire ce que tu veux.
-Je t'écoute.
-Il y a de ça deux ans, quand j'avais ton âge, on m'avait.. kidnappé. Mes ravisseurs voulaient une grande somme d'argent de mon père en échange de ma liberté. Je me souviens m'être réveillé dans une pièce sombre, l'eau s'étendait tout au long du sol. J'étais enchaîné par une corde, et un homme cagoulé se tenait devant moi..
-Continue, l'encourageai-je en nouant mes doigts aux siens, essayant de cacher mon état de choc.
-Cet homme était un de mes ravisseurs, il était armé et je ne pouvais rien tenter tant qu'il était là. Puis vint un moment où il quitta la pièce, je l'entendis parler avec d'autres personnes. Ils se mettaient d'accord sur une somme d'argent. Puis j'entendis l'un d'eux parler avec mon père au téléphone. Ils le menaçaient de me tuer s'il ne faisait pas vite et s'il prévenait la police. Je voulais essayer de m'échapper, la corde dans laquelle j'étais attaché n'était pas si forte. Je poussai de toutes mes forces, et elle finit par céder. Mais au moment où elle tomba, un bout de métal qui y était accroché fit un son qui attira l'attention des kidnappeurs. Je courus du mieux que je pus, pris par une vague d'adrénaline. Au moment où j'atteignai une porte, la dernière du couloir, je constatai qu'elle était fermée. J'étais pris au piège. Un des hommes qui me couraient après s'empara de moi et m'emmena de force vers une autre chambre.
-Tu comptais aller quelque part?
Je ne répondis pas, me contentant de le regarder avec fureur.
-Tu dois payer le prix de ta misérable tentative.
Puis il prit un fouet et vint derrière moi. Deux autres hommes me tenaient fermement des deux bras, et les coups de fouet commencèrent. Je fermai les yeux, en comptant mentalement. Les coups se succédaient, comme s'ils n'avaient pas l'intention d'arrêter. Je sentis mon sang couler, ne voulant pas crier même si je souffrai le martyre. Quand il eût finit, je tombai par terre. Puis il me dit une dernière fois.
-Ça t'apprendra à jouer le malin, petit salop.
Sur ce, il me donna un coup de pied sur l'arrière de mon crâne, et je perdis connaissance.
J'avais essayé de retenir mes larmes, mais ils coulaient à flot.
-Et après..? Demandai-je, la terreur imprégnant ma voix.
-Rien. Je ne me souviens que de cette nuit, rien à part, ni même ma vie d'avant. J'ai.. perdu la mémoire.

Destin (boyxboy)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant