Destin (boyxboy)

Chapitre 3

Dès que j'eus fermé la porte, une forte envie de rire emplissa mon corps. J'étais vraiment de très bonne humeur. Quand je passais près du salon où mes parents regardaient une quelconque émission de télé, je m'assis devant eux toujours aussi souriant.
  -Bonsoir mon coeur, dis-je en donnant un bisou à ma mère. Salut p'pa, rajoutai-je à l'adresse de mon père tout en lui donnant un coup de coude complice.
  -T'es de.. bonne humeur à ce qui paraît. Tu vas mieux chéri? Parce que quand t'es sorti, t'allais pas très bien. Dit-elle avec un peu d'inquiétude dans la voix.
  -Je vais bien t'inquiète pas. J'ai pris une bouffé d'air et je me suis changé les idées.
  -Tu tiens ça de moi fiston. Dit mon père fier de lui.
  -Ça doit être ça, répondis-je sur le même ton. Je monte me reposer, douce nuit.
  -Dors bien, souffla ma mère, rassurée.
  -Merci, répondis-je déjà dans les escaliers, rejoignant ma chambre.
J'ouvris la porte et je m'affalai aussitôt sur mon lit, un large sourire aux lèvres. Tyler.. il hantait toutes mes pensées. Je déverrouillai mon téléphone.
Vous avez reçu trois notifications. Une invitation de Tyler, suivie de deux messages de sa part.
Toujours en forme?
Tu me manques déjà.
Mon coeur fit un bond en lisant ces messages. Il m'aimait bien aussi. Je tapai aussitôt un message.
  -Tu me manques aussi. 'Suivi d'un emoji souriant'.
Il répondit la seconde qui suivit, comme s'il n'attendait que ma présence.
  -Heureux de le savoir, je suis impatient pour demain.
  -Moi de même.
  -C'est fou de te demander ça Ethan, mais tu as quel âge?
  -17 ans et toi?
  -19 ans. Ah en parlant de demain, que vas-tu porter?
Drôle de question.
  -Je n'y ai pas encore songé pourquoi?
  -Je veux qu'on soit assortis tous les deux. 'Suivi d'un emoji rieur'. Ces petites choses comptent vraiment à mes yeux.
Il aimait les petites choses aussi. C'était vraiment très mignon, je le lui dis dans le message suivant.
  -Veux-tu qu'on porte du blanc? Un polo ou un chemisier.
  -Le deuxième choix fera l'affaire.
  -Ok, je passerai te prendre quand? Demain c'est Samedi, et en plus c'est l'été, tu ne dois rien avoir de prévu, non?
Il essayait de me cerner là. Charmant, vraiment charmant.
  -Passe me prendre à 19h. Si ça te dérange pas bien sûr.
  -À tes désirs mon prince.
Mon prince? Je souriai, riai aux éclats même. Je ne m'étais jamais senti de même, et la soirée se termina sur le même air, jusqu'à ce que je m'endormis. Mes rêves furent tous occupés par Tyler.
Le lendemain, je pris un peu plus de temps que d'habitude dans mon lit, je m'étirai, baillai, soufflait de plaisir. Il n'y avait personne chez moi. Mes parents travaillaient tous les deux, même les week-end. Mon père, John, était un délégué médical, il était responsable de toutes sortes de nouveaux médicaments et de les faire parvenir et expliquer leur utilité aux grandes sociétés et médecins. Ce qui impliquait qu'il était présent que rarement, tels les Vendredi soirs. Ma mère, Flora, était fleuriste. Elle portait bien son nom puisque sa seule préoccupation était les fleurs. Elle adorait les entretenir dans son magasin et avait une folle joie de les vendre aux futurs mariés et jeunes amants. J'aimais bien mes parents, mais dans une partie de moi, je mettais des distances entre nous. Ils étaient certes en courant de ma sexualité, mais ils me donnaient peu d'attention. Je ne les en voulaient pas, ils ne le faisaient pas exprès. Ils m'aimaient, c'était déjà ça.
Je passai le clair de ma journée sur mon téléphone. J'avais parcouru le long du profil de Tyler, fondant devant chacune de ses photos. Ce sourire, ces yeux charmeurs, ces muscles. Il était vraiment parfait.
Je déjeunai seul, et je me permis une petite sieste, ne savant que faire de ma tension pour ce soir.
La sonnerie de mon portable me tira de mes rêves, et je vis un nom s'afficher sur l'écran lumineux.
'Ton protecteur' appelle.
Depuis quand il avait écrit ça? Sûrement quand je lui avais passé mon iphone pour qu'il y enregistre son numéro. C'était vraiment très mignon. Je décrochai après avoir longuement regardé mon écran.
  -Allô? Dit-il avec une voix si douce, si suave que je begaillai en lui répondant.
  -Tu vas bien? Demanda-t'il.
  -Oui je vais bien, c'est juste que je viens de me réveiller.
  -Ah je suis navré.. ta voix me manquait.
Oh seigneur. Tant de sentiments pour ma petite personne.
  -Tu m'a manqué aussi, plus que tu ne le penses. À propos? Ton protecteur?
  -Je me disais que tu l'apprécierai.
  -C'est le cas, c'est vraiment mignon de ta part.
  -Ravi de l'apprendre. Pour ce soir, j'espère que tu paniques pas hein?
  -Tu lis en moi comme dans un livre ouvert.
  -Il faut pas que tu te sentes comme ça. Pas quand t'es avec moi. Tu seras toujours à l'aise en ma présence, ok?
  -Ça viendra avec le temps je pense.
Un soupir me parvint de l'autre côté de la ligne.
  -Décidément tu es entêté hein? Dit-il sans vraiment poser une question. À bientôt.
  -Prends soin de toi.
  -Merci Ethan.
Je raccrochai en poussant un soupir. Il restait plus beaucoup de temps.
Je pris une douche et vint me changer. Une chemise blanche, comme convenu. J'étais prêt, mais je ne l'étais pas. Et si je faisais quelque chose qui le repousserait? Un message me tira de mes pensées.
Je suis devant chez toi. Fais vite, tu me manques.
Je fermai la porte d'entrée derrière moi, et je vins près de la Ford. Il ouvrit sa porte et s'approcha de moi.
  -Salut toi, dit-il avant de me prendre dans ses bras.
Je n'allais décidément jamais m'y habituer, puisque je réagis avec un air aussi embarassé qu'hier.
  -Tu rougis encore, remarqua-t'il avant de sourire.
  -Rappelle moi toujours de respirer quand tu décidera de faire de telles pratiques. Tu me coupes littéralement le souffle. Répondis-je, sarcastique.
  -Hahaha, marché conclus.
Il ouvrit la porte du siège passager et me fit signe d'entrer. Un vrai gentleman.
  -Y'a t'il un endroit spécial où tu veux qu'on parte?
  -Non non, tant que je suis avec toi, partons où que tu veuilles.
Il me répondit par un sourire parfait. Puis il rapprocha ses mains pour boucler ma ceinture. Quand il le fit, quelques centimètres seulement séparaient nos deux visages. J'étais bloqué devant sa beauté, devant ses yeux qui papillonaient de mes yeux à mes lèvres. Que comptait-il faire? Il saisit mon visage entre ses deux paumes, et fonça sa tête vers moi. À quelques millimètres, alors que je sentais son souffle fraix effleurer ma bouche, il s'arrêta.
  -Trop tôt, dit-il en souriant malicieusement. Respire, ajouta-t'il en riant aux éclats.
  -Euh.. oui..
J'étais encore dans le flou, il me faisait un effet inimaginable.
  -On y va?
  -Ok, répondis-je en reprenant mes esprits.
Durant tout le trajet, je le fixai alors qu'il conduisait. Il avait mit une chemise presque semblable à la mienne, mais en une meilleure qualité je pense. Je remarquai la finesse de ses traits, la beauté cruelle de son parfait visage. Il avait un profil de mannequin, son charme était sans limites.
  -Je te plaît tant que ça? Demanda-t'il en riant.
  -Et comment? Répondis-je en baissant les yeux, rouge comme une tomate.
Il m'emmena dîner dans un restaurant très classe. La serveuse n'arrêtait pas de le reluquer, lui faisant plusieurs avances.
  -Désiriez-vous encore quelque chose, monsieur?
  -Non merci, demandez-ça à mon compagnon. Répondait-il en me fixant toujours de ses yeux persants.
On avait appris plusieurs choses sur nous mêmes ce soir. Le temps passa très vite, les tables autour de nous se vidaient l'une après l'autre. L'éclairage se baissa, devenant romantique. Tyler ne détacha pas son regard de moi. Au début j'étais tendu, mais je m'y habituais au fil de la soirée. 'Avec le temps je pense' avais-je dis ce matin même.
Nous nous levâmes après qu'il eut demandé poliment la note. Je ne me rappelais pas de ce qu'on avait mangé, j'avais prêté toute mon attention à 'mon compagnon' comme il l'avait souligné plus tôt.
Le trajet du retour se termina en silence, je sentis mes yeux se fermer. Tyler avait mit un peu de musique classique, j'avais oublié de lui dire que j'en étais aussi un grand amateur. Était-ce du Bethoveen? Je n'en étais pas sûr puisque je rêvais déjà, pris au piège dans un profond sommeil.