𝐋𝐞 𝐩𝐢𝐪𝐮𝐞-𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞.

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Lina

Deux jours plus tard.

J'étais encore allongée sur ce lit d'hôpital, attendant qu'on vienne me chercher.

J'avais terriblement mal partout, et je me demandais encore comment je faisais pour tenir le coup.

Les infirmières m'ont expliqué que les balles n'avaient touché aucun organe vital. Heureusement, me suis-je dit.

Je devais bien m'y attendre un jour : quand on fait partie d'une mafia, on ne reste pas intact.

Je vis dans un monde dangereux, où je n'ai même pas ma place. Ça ne me surprendrait pas que je ne puisse pas survivre sans prendre des coups de feu.

Pour les mafieux, c'est peut-être normal, mais moi, je n'en suis pas une.

Cela devient presque traumatisant.

Je suis peut-être entraînée pour devenir forte, mais je ne suis pas préparée mentalement à supporter tout ça.

Je n'avais jamais pris de balle auparavant, sauf ce jour où j'avais esquivé celle de Yasser.

Mais cette scène ne quittera jamais mon esprit, elle m'a vraiment marquée.

Je m'étais réveillée en pleine nuit, car je recevais beaucoup de messages, qui ne cessaient de faire du bruit à chaque seconde.

Je voulais alors mettre mon téléphone en mode "ne pas déranger", mais quand j'ai vu ce numéro que je n'avais pas vu depuis un mois, mon sang s'est glacé.

Comme d'habitude, par pure curiosité, j'ai cliqué sur les notifications pour lire les messages.

« Viens à la fenêtre. »

« Ouvre la fenêtre. »

« Regarde par la fenêtre. »

« Dégage les rideaux. »

« Viens, fais-le. »

Viens... fais-le.

J'étais tellement fatiguée et perdue que je me suis tournée vers la fenêtre.

Mais je ne voyais que le ciel sombre et les arbres qui bougeaient sous la brise.

Rien d'autre en vue.

J'étais complètement confuse.

Je voulais me lever du lit pour voir de plus près, et je l'ai fait.

Je n'aurais jamais dû.

Il n'y avait toujours rien au début. Mais mon cœur s'est arrêté lorsque j'ai vu un visage pâle apparaître. De grands yeux bleus profonds. Des lèvres fines et sèches, et des joues creusées, comme s'il n'avait pas mangé depuis des mois. Ses cheveux blonds et ondulés étaient clairsemés, et son sourire me laissait sans voix. Un grand sourire, accompagné de dents jaunâtres.

Je n'avais jamais vu cette personne auparavant, et je me demande encore qui c'était.

Je n'avais même pas eu le temps de respirer que j'ai entendu un bruit assourdissant, semblable à celui d'une arme. Puis la douleur est venue. Une balle dans l'épaule, une autre dans le bras.

La dernière, dans le ventre. Celle-là m'a fait affreusement mal et m'a fait m'écrouler au sol, parmi les éclats de verre de la fenêtre qui avait explosé sous l'impact des trois balles.

J'ai tellement peur.

Je suis peut-être forte physiquement, mais pas mentalement.

Je ne pourrai plus jamais dormir dans ma chambre.

KAYDEN.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant