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Ma famille est arrivée peu à peu, et tous m'ont fait un câlin et un sourire. J'ai essuyé les larmes de Marie et de Samuel et j'ai pris dans mes bras Pablo qui pleurait à coup de sanglots bruyants.

Quand j'ai reposé Pablo après avoir dit bonjour à ma grand-mère paternelle, je me suis rassise pour de bon. Il était 8h50.

Natanaël m'a pris la main et a murmuré dans mon oreille.

"Tu es définitivement la fille la plus forte que je rencontrerai de toute ma vie."

J'ai souri et rougi et je lui ai répondu :

"Est-ce que t'es en train de dire que je suis grosse ?"

Il a éclaté de rire et beaucoup de gens se sont tournés vers lui en fronçant les sourcils comme pour lui dire "t'es à un enterrement, un peu de respect !". Alors pour que ces gens voient qu'il avait la bénédiction de la petite soeur, je l'ai embrassé sur la joue.

Juste à ce moment-là, le prêtre qui était constamment en avance de 5 minutes s'est levé et a demandé le silence. Mes parents qui étaient aux portes pour accueillir les gens les ont fermées et sont venus s'asseoir près de nous.

La messe a commencé, et j'ai arrêté de sourire. Je ne me souviens pas de grand chose à propos de cette messe. Je me souviens de la main de Natanaël qui se resserrait à chaque larme qui tombait de ma joue, comme pour prendre un peu de ma tristesse à chaque pression, et ça marchait. Chaque fois que sa pression s'accentuait j'avais l'impression que le poids que je portais depuis que j'avais vu ma mère roulée en boule dans la cuisine parcourue de sanglots s'allégeait.

Je me souviens aussi de mon éloge.

Quand le prêtre a demandé si quelqu'un voulait parler pour eux, je me suis levée et je me suis avancée vers le micro après avoir reçu une pression de Natanaël.

Une fois devant le micro, j'ai sorti une feuille blanche de ma poche pour éviter d'avoir à regarder tous ces gens et je me suis éclaircie la gorge.

NatanaëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant