Natanaël

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Samedi 11 juillet, 8h, à l'église

J'étais à l'église à 8h pour ne pas arriver alors qu'il y avait déjà des gens et je me suis avancée en regardant les cercueils qui se trouvaient à la place de l'autel.

Cinq magnifiques cercueils avec cinq magnifiques photos posées sur chacun d'eux.

Je me suis assise sur le banc le plus près d'eux, celui réservé à la famille.

Et j'ai senti quelqu'un me regarder. Je me suis retournée, et assis sur le banc juste derrière moi, je l'ai vu.

Sa beauté n'avait pas changé et j'ai vite fait d'essuyer les 4 larmes qui avaient coulé quand j'avais vu les cercueils.

"Salut." il m'a dit.

"Salut." je lui ai répondu.

"Ça va ?"

"Je pète la forme et toi ?"

Il a ri, puis il a eu l'air gêné.

"Désolé, question stupide."

J'ai souri, attendrie.

"Non, c'est rien vraiment. Même, ça me fait plaisir qu'on me pose la question. Viens t'asseoir à côté de moi, s'il te plaît."

Il a souri, s'est levé mais s'est arrêté une fois devant le banc.

"C'est réservé à la famille non ?"

"Oui mais aujourd'hui t'es ma famille. Non en vrai si j'ai pas quelqu'un avec moi qui soit venu juste pour moi, je vais mal vivre cet enterrement."

Il a encore ri, et ça m'a fait sourire. Il s'est assis mais à une distance raisonnable.

Plusieurs semaines auparavant je n'aurais même pas réussi à le regarder sans rougir. Mais là, j'étais aveuglée par ma souffrance et je n'avais qu'une envie, me rapprocher de lui.

C'est ce que j'ai fait.

Tout mon côté droit le touchait. De l'épaule jusqu'au pied en passant par le bras. Mais pas la main.

Je l'ai senti se détendre et j'ai posé ma tête sur son épaule. J'ai fermé les yeux et j'ai fait la seule chose que j'avais envie de faire.

"Merci." ai-je murmuré.