Mercredi 5 août, 23h11, Aubenas
Voilà. Au bout d'un peu moins d'un mois de connaissance, nous avons notre première dispute. Nous crions tout les deux, nous avons tout les deux nos poings serrés et nous lançons tout les deux des regards assassins à l'autre.
Mais revenons quelques minutes avant, histoire d'expliquer.
Nous avions passé une magnifique soirée. Je ne pense pas mentir en disant que ce fût la plus belle soirée de toute ma vie. Le restaurant était parfait et le concert était génial : la musique était extraordinaire, la main de Natanaël qui me caressait le bras était extraordinaire, ses lèvres qui embrassaient tour à tour mon cou et ma joue étaient extraordinaires, il était extraordinaire.
Puis il nous restait un peu de temps avant de retourner chez moi, donc nous nous sommes promenés dans les rues d'Aubenas. Mon portable sonna plusieurs fois mais jamais je ne décrochai.
Puis trois gamins de 12 ans ont tout gâché. Ils m'ont insulté, me traitant de moche, plaignant la pauvre femme qui avait dû souffrir pour faire sortir une atrocité pareil, se demandant si elle avait dû faire d'autre atrocités qui m'aurait servi de frères et soeurs.
Au début, j'arrivai à calmer Natanaël que je sentais trembler de rage sous mes mains, mais quand ils ont parlé de mes frères et soeur, il s'est dégagé violemment de mon emprise et leur a pété la gueule.
Nous avons marché en silence vers la voiture, mais rapidement. Lui pour se calmer, et moi pour me donner le temps de m'énerver contre lui tellement que dès arrivés au parking, je lui ai crié dessus.
"MAIS QU'EST-CE QU'IL T'AS PRIS ??"
J'hurlais.
"Je n'ai pas supporté comment ils t'ont parlé."
Il était calme.
"ET TU CROIS QUE C'EST UNE BONNE RAISON POUR ÊTRE VIOLENT ? SI CE N'AVAIT PAS ÉTÉ DES GAMINS, ILS T'AURAIENT DEFONCER !!"
J'hurlais.
"C'était des gamins."
Il était calme.
"MAIS IMAGINE SI C'ÉTAIT DES MECS BARAQUÉS, T'AURAIS FAIT QUOI ?"
J'hurlais.
"La même chose."
Son ton avait monté.
"ET TU SERAIS MORT !!"
J'hurlais.
"Mais n'importe quoi ! Pourquoi tu t'énerve comme ça ! Je voulais juste te défendre !"
Il criait.
"JE SUIS GRANDE, JE PEUX ME DÉFENDRE TOUTE SEULE !!"
J'hurlais.
"POURQUOI TU NE VEUX ABSOLUMENT PAS QUE JE TE DÉFENDE ?"
Il hurlait.
"POURQUOI TU VEUX ABSOLUMENT ME DÉFENDRE ?"
"PARCE QUE JE T'AIME"
Ma réaction fut immédiate. Je me calmai instantanément et je fus en état de choc pendant quelques minutes, le temps de réaliser ce qu'il venait de dire. Lui aussi s'était calmé et semblait attendre que je dise quelque chose, angoissé.
Il m'aimait.
Il l'avait dit.
Il m'aimait.
Les larmes me montèrent aux yeux.
Ça faisait très longtemps qu'on ne me l'avait pas dit, et de sa part, c'était encore mieux.
Une larme roula sur ma joue droite, puis une larme roula sur ma joue gauche. Je me mordis le coin droit de ma lèvre inférieure pour réfréner toutes les autres qui menaçaient de couler.
Puis je me jetai sur lui.
Mon étreinte fut violente, mais passionnée.
"Moi aussi."

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Natanaël
Ficção AdolescenteÇa a commencé avec un jeu sur Twitter, et ça a finit par un désespoir sans issu, en passant par un amour fou.