Je souris et m'éloignai de lui.
"Désolée." dis-je.
Il rit.
"C'est pas grave. Et puis si c'était pas toi qui m'avait sauté dessus, ça aurait été moi."
Je souris et nous sortîmes de la maison.
Nous entrâmes dans la voiture et il démarra.
Il conduisait vraiment bien. Vite comme j'aimais, mais de façon douce, pas comme les bourrins qui conduisent vite avec des coups de volants toutes les 5 secondes.
"J'aime comme tu conduis."
"J'aime quand tu me dis que t'aime comme je conduis."
"Je sais."
Encore une fois il rit.
"Au fait on va où ?"
"Ahah, c'est un secret."
"Un secret que tu peux pas me dire ?"
"Évidemment, c'est le principe d'un secret, patate !"
J'avais envie de rire. Mais l'envie de pleurer fut plus forte. Entre aller dans chacune de leur chambre, parler d'eux, sentir leur odeur et voir des photos d'eux, le mot patate fut la goutte qui fit déborder le vase.
C'était notre mot taquin. On se disait qu'on était des patates et on rigolait. On se montrait qu'on s'aimait de cette façon.
Raaaah qu'est ce que ça m'énervait d'être autant sensible !
"Ça va pas ?"
Sa voix était inquiète.
"Si si, pourquoi ?"
Ma voix n'était pas très convinquante.
"Arrête, je voix que tu pleure. Dis moi ce qui ne va pas, s'il te plaît."
"Il n'y a rien, c'est juste que je pense un peu trop à eux, ils me manquent, c'est tout."
Il fit un coup de volant et gara la voiture n'importe comment sur la bas côté.
Il se tourna vers moi, et il avait l'air agacé. Je le savais, je suis insupportable à me plaindre constamment.
"Regarde moi."
Il avait un ton ferme, c'était clairement un ordre. Je levai mes yeux vers lui.
"Tu peux pas dire 'il n'y a rien' ou 'c'est tout' comme si ce que tu vis n'a pas d'importance, comme si c'est ridicule que tu sois triste, comme si tu n'as pas le droit de l'être. Ce que tu as vécu est traumatisant, et la chose la plus triste que tu vivras jamais. Le vivre à 16 ans, c'est horrible et personne ne souhaite ça. Tu as le droit d'être triste. Tu as le droit d'être nostalgique. Ne t'excuse jamais pour ça."
Je pleurais.
Il me prit dans ses bras.
"Ils me manquent tellement, j'ai l'impression que mon coeur est déchiré en mille morceaux. Chaque fois que je pense à eux, j'ai envie de crier le plus fort possible, j'ai envie de d'extérioriser cette douleur qui fait mal, si mal !"
Il me berçais et je pleurais.
Au bout d'un long moment, mes sanglots finirent par se calmer, mes larmes commencèrent à s'espacer et je me dégageai doucement de son étreinte. Je le regardai et le remerciai avec mes yeux, avec mes mots et avec mes baisers.
Il finit par remettre le contact et nous repartîmes.

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Natanaël
Roman pour AdolescentsÇa a commencé avec un jeu sur Twitter, et ça a finit par un désespoir sans issu, en passant par un amour fou.