Chapitre 18:Suite

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La surprise








Le lendemain, dès que j'ai fini de prier le Fadjr, je suis allée me laver avec un cœur lourd. Je n'arrive pas à croire que je vais aller dans un internat où il n'y a que des enfants qui étudient. Même si je vais rentrer tous les jours, l'idée me révolte. Ahmed m'attendait déjà. Je me suis habillée en abaya et himar, puis nous sommes descendus ensemble.

Nous avons roulé quelques minutes avant d'arriver à Médina Malick Sy. Ahmed est descendu de la voiture, mais moi non.
"Descends, " dit-il, l'air agacé.

Je suis descendue à contrecœur. Nous sommes entrés dans le bâtiment, et en bas se trouvait une mosquée. Nous avons monté les escaliers jusqu'au deuxième étage, là où se trouvait la direction. Ahmed a salué l'homme en arabe, et je ne comprenais pas ce qu'ils se disaient. L'homme m'a ensuite adressé la parole :

— Sokhna Khadiijah, bienvenue. C'est bien que tu sois venue apprendre le Coran dans notre établissement. Certes, nous ne prenons généralement pas les élèves âgés de plus de 16 ans, mais comme ton mari fait partie de cette institution, nous avons décidé de te faire une exception. Ici, nous mémorisons le Coran ensemble. Tu peux commencer dès aujourd'hui.

Je ne l'ai même pas regardé en répondant. Mon regard se perdait autour de moi. Je ne peux pas croire que je vais être la plus âgée ici. Si ce n'est pas aujourd'hui, je vais fuir un autre jour, c'est certain. L'homme m'a ensuite demandé où je m'étais arrêtée dans ma mémorisation, et je lui ai dit la sourate à laquelle j'étais.

—Très bien, tu es vraiment loin, masha Allah. Si tu prends courage, tu pourras mémoriser tout le reste du Coran cette année, m'a-t-il dit.

Ahmed, de son côté, ne me regardait même pas. Il était concentré sur son téléphone, me laissant discuter avec le directeur. C'était sûrement lui, le moudir. Puis, Ahmed a pris la parole :

—Ousmane, comme je l'ai mentionné, elle est la plus âgée. Elle pourra sûrement s'occuper des petites filles après les cours, et elle pourra aussi nettoyer la cour, a-t-il ajouté.

Je suis restée choquée. Nettoyer la cour ? .

Le directeur a essayé de tempérer en disant que ces tâches étaient dures et que je ne pouvais pas les faire seule. Mais Ahmed a insisté que c'était ma volonté.

Après cet échange, Ahmed m'a dit qu'il viendrait me récupérer à la descente. S'il pense que je vais rester ici, il se trompe lourdement.



Puis il m'a demandé de le suivre, et nous avons traversé une grande cour où il n'y avait que des petites filles âgées de 6 à 10 ans. Certaines étaient orphelines. Chacune tenait son Coran, concentrée sur sa récitation. Quand elles m'ont vue, tous leurs regards se sont posés sur moi. Elles étaient tellement mignonnes. Il m'a ensuite dit de m'asseoir, qu'il allait me ramener un Coran.

Les filles ont continué à réciter leurs sourates respectives. Peu après, le directeur est revenu et m'a présenté un homme. Il m'a dit que c'était lui, mon oustaz. Nous nous sommes salués rapidement, puis il a appelé une petite fille par son prénom. Elle se trouvait au premier rang et s'est approchée. Elle devait avoir environ 4 ans, toute innocente. Elle est venue vers moi en me disant doucement :
"Salam aleikum."
Je lui ai répondu avec un sourire, puis le oustaz m'a expliqué que c'était la plus jeune élève ici et m'a demandé si je pouvais la surveiller en même temps.

Je lui ai dit qu'il n'y avait pas de souci et qu'elle pouvait même s'asseoir à côté de moi. Cela me permettrait de l'aider dans son apprentissage. Le oustaz s'est éloigné, et j'ai invité la petite à s'asseoir. Elle m'a obéi immédiatement.

Mon mariage arrangé (en correction ...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant