Âmes Étoilées Tome II

4-Les Héritiers

Playlist :

Million Eyes - Loïc Nottet

Sélina

Une douleur lui déchira la colonne vertébrale, alors elle ne sentit plus ses jambes. Elle s'accrocha avec ses ongles dans le sable en tentant tant bien que mal de s'enfuir, mais elle était toujours coursée par des ombres.

Quelqu'un la retient prisonnière dans une étreinte, qui sent l'eau salée et l'écume, alors qu'elle entend plus loin des hurlements provenant d'un bûcher monté sur l'estrade. Sélina hurla pour que les bras chauds la lâchent et elle hurla en cœur avec la femme en flamme. Puis, plus rien, le bruit cessa, quand on la jeta comme un sac de farine sur l'épaule et qu'on l'emporta au loin.

Une main gantée se pencha sur sa tête et elle ne s'entendit pas hurler tant le bruit de son cœur au bord de l'agonie lui vrillait les tympans.

Sélina voit la main s'approcher d'elle et elle la saisit violemment. Sauf que quand elle ouvrit les yeux, ce n'était absolument pas le voleur de mémoire, mais bien Gloria qui hurlait, tandis que Sélina lui broyait les os.

La jeune femme alitée se reprit et lâcha la main de sa gardienne, tandis qu'elle se massait le poignet en feu. Sélina tenta alors de s'échapper profitant de la douleur de l'autre femme : elle voulait partir d'ici. Elle trébucha jusqu'à la porte, mais Gloria se ressaisit rapidement et d'un mouvement ample elle lui faucha les deux jambes, faisant tomber la blessée à terre. Sélina grogna alors que du sang s'écoulait de ses plaies.

– Pas ce soir, marmonna Gloria. Sélina la regardait furieusement alors que la jeune femme brune s'approchait d'elle.

– Pourquoi pas ? S'énerva Sélina en refusant l'aide de sa gardienne.

– Quand vous voudrez, mais pas ce soir, dit-elle en se refermant comme un coquillage. Sélina s'adoucit en voyant la tristesse dans son regard, elle sentait que quelque chose n'allait pas fort pour Gloria.

La brune attrapa son poignet et l'aida à se remettre debout.

– Laissez-moi finir de prendre soin de vos blessures, vous avez de la fièvre, ce n'est vraiment pas le bon jour pour sortir, bougonna la brune, qui évitait le regard de la blessée. Sélina tenta d'échapper aux mains d'habitude douces de Gloria, mais qui ce soir étaient douloureuses sur sa peau. Quand les jambes de Sélina la lâchèrent et qu'elle s'écroula sur le sol, la brune d'un coup de pied faucha ses bras, qui la maintenaient, ce qui provoqua la rencontre de son visage avec le carrelage.

– Arrêtez d'essayer de vous enfuir. Je n'en peux plus ! Vous ne comprenez pas ? Hurla-t-elle.

Sélina le menton en sang aurait aimé lui hurler dessus à son tour qu'elle ne sentait plus ses jambes et que cette paralysie subite n'avait rien de normal, mais les mots lui manquèrent, quand Gloria s'effondra sur le sol contre le lit de la blessée et qu'elle éclata en sanglot.

Sélina resta plusieurs minutes à regarder la brune pleurer, avant d'avoir retrouvé assez de force dans ses jambes pour se mettre face à elle. Elle attrapa avec le plus de douceur possible le visage de la brune qui était caché contre ses genoux et elle dégagea ses longues mèches bouclées de son nez coulant et de ses yeux en pleurs.

– Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Sélina compatissante à la douleur de celle qui l'avait veillée nuit et jour pendant cinq mois.

- De toute manière vous serez bientôt débarrassée de moi, vous pourrez vous en allez d'ici, hoqueta-t-elle en essuyant ses larmes. Sélina se sentit mi-apeurée, mi-satisfaite parce que ce qu'elle voulait par-dessus tout, c'était sortir d'ici, mais tandis que ses rêveries de liberté l'assaillaient, elle demanda néanmoins :