Âmes Étoilées Tome II

6-Tout Feu Tout Flamme

Playlist :

Sweet but Psycho - Ava Max

C'était la première fois qu'elle marchait réellement depuis des mois et la douleur se ressentait dans chacun de ses pas. Ses muscles étaient complètement atrophiés, Sélina avait la peau sur les os, mais cette faiblesse n'avait aucune importance, car c'était son âme qui portait le poids de son corps à travers la forêt.

Une âme, qui murmurait, qui flamboyait et qui chantait. Elle voulait voir le feu des héritiers. Sélina se retourna, une fois suffisamment éloignée, pour admirer dans la nuit le château dans lequel on l'avait amené : c'était une immensité architecturale envahie par la végétation avec des nombreuses tours, mais aucun garde en vue sur les remparts. Sélina se dirigeait en suivant la rumeur des rires joyeux d'une foule qui était de l'autre côté de la forêt. La jeune femme respirait très fort en s'épuisant rapidement. Elle n'aurait su dire si elle se sentait bien ou si elle ne s'était jamais sentie aussi mal.

Sélina faillit défaillir dans la terre, elle était appuyée contre un arbre, pleine de sueur et en manque d'air, elle ressentait une grande envie de vomir, alors elle se pencha en avant, quand des murmures emplirent l'espace autour d'elle.

La curieuse se laissa tomber par terre à l'intérieur du buisson d'épines qui entourait son arbre et elle plaqua la main sur sa bouche. Sélina se refusait à attirer plus d'ennuis au Prince et à Gloria. Du bois craqua sur sa gauche et elle se retint de sursauter de justesse, l'envie de vomir au bord des lèvres. Les voix se rapprochèrent et elle put bientôt entendre toute une conversation entre trois hommes :

– Ils sont encore trop nombreux à croire en Orion, je ne peux pas y croire ! Cracha une voix masculine suffisamment proche d'elle pour qu'elle puisse entendre la respiration de celui-ci.

– Et c'est pour ça que tu nous as fait venir, Alan ? Pour nous parler de quelque chose qu'on sait déjà ? Quel connard, tu me fais perdre mon temps, éructa une deuxième voix. Sélina ferma les yeux en implorant son cœur de battre moins fort.

– Ne me parle pas de cette manière, Fior, je crois que ton maître n'accepterait pas vraiment que je te coupe en quatre espèce de prostitué.

Un blanc naquit dans la nuit avant que le troisième homme ne râle :

– Vos histoires ne m'intéressent vraiment pas, je m'en fous que tu sois la salope de ton héritier et que toi, tu te chies dessus. De toute manière, même si nous étions partis au Sud, la mutinerie aurait eu lieu. Donc vous allez la fermer et m'écouter, mon maître propose de l'enfermer après l'épreuve d'obstacle, car c'est à partir de ce moment-là que des foules se précipiteront pour participer à l'épreuve de groupe. Il n'aura pas le temps de monter une équipe tant qu'on le gardera enfermé.

– Qu'est-ce qui te dit qu'il n'a pas déjà monté son équipe ? Demanda un des inconnus.

– C'est interdit, vos maîtres ne vous ont pas encore demandé officiellement, n'est-ce pas ? Cela paraît juste logique qu'ils vous prennent parce que vous êtes leur meilleur guerrier, mais ils ne peuvent se lier par serment avec vous que le matin de l'épreuve.

– Bordel, j'en savais rien, râla Alan.

Sélina retint de justesse un hoquet de surprise quand deux jambes traversèrent son buisson et qu'un homme se retrouva plaqué à l'arbre contre lequel elle s'était effondrée.

–  C'est pour ça que je suis là, connard, grogna le troisième homme, ne laissant pas peser sa menace sur le dénommé Alan. Maintenant barrez-vous et tenez vos hommes prêts à prendre possession de la ville, immédiatement après la mort du prince, et ramenez-moi sa putain vivante, mon maître la veut.