Sur tes yeux

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Sur tes yeux, il y a un voile semblable à celui de la mort,
Car la mort, c'est la vie, et la vie, c'est la mort.
L'étincelle dans tes yeux, ce n'est pas une chanson, c'est la seule façon pour moi de te voir vivre.
Il y a des fois où, ne faisant qu'un, bien sûr,
Nous sommes immortelles,
Et sensuelles, comme Ulysse et les sorcières.
Mais peu à peu, la solitude me reprend, et je vois,
Je sais que le temps avance,
Et avec lui, tous les regrets de n'avoir jamais vu Paris,
Qu'à travers une vitre,
Tant la peur m'étreint chaque jour.
Je sais que je connais peu de gens qui se savent seuls.
Aujourd'hui, je l'ai compris.
Difficile d'admettre que, malgré toutes les certitudes,
Malgré tous les progrès, au dernier moment,
Il faudra faire preuve de dignité,
Enfermé entre quatre planches,
Au moment de brûler.
Qui veut en parler ?
Qui a le vertige d'y penser ?
C'est comme déféquer, qui irait écrire
Sur un tel sujet ?
Qui veut suivre
Le fou,
Qui a la violence,
Le sacrifice,
De penser à avant,
À après ?
Chaque coucher est comme une répétition,
Le néant, le vide,
L'espace,
Le vertige.

Poésie sans histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant