La flèche

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La flèche

La flèche touche le ciel,
Ancrée dans des piliers de bois.
Attachée au béton, ne t'en déplaise,
Je ne suis pas aux abois.
Je suis là, à attendre que les soleils
Se couchent. Toute la pierre qui s'illumine
Me donne l'envie de m'élever vers le réel.
Ici, c'est Brooklyn à la sortie de l'usine.

La flèche touche le ciel,
Crève les nuages, crève sans état d'âme.
Un marché à ses pieds rappelle que l'essentiel,
Pour une flèche, c'est briser les larmes.
Transpercer le ciel sans se soucier
Qu'il y a d'autres mâles, pleins d'ergots.
J'écrase mon mégot tout grillé,
En regardant le ciel noir d'oiseaux.

Il pleut, rien ne passe à la radio.
Les pavés sont lisses et tout rouillés.
Un vieux tout cassé vient me demander
De quoi manger.
Le marché est terminé. Peut-être
Que la place sera noire de skates.
C'est trop haut et c'est trop bas,
C'est trop laid et c'est trop beau.
Mieux vaudrait s'en occuper
Avant que cet homme crève sur le pavé.

Poésie sans histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant