une multitude

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J'ai incarné mille vies, je suis une multitude. J'ai entendu ça, vite fait, dans une chanson de Dylan.
J'ai testé pas mal de choses. J'ai testé l'enfance, alors oui, j'ai été un enfant, je le suis encore un peu, souvent.
J'ai testé l'adolescence : il n'y avait pas beaucoup de choses à prouver, à espérer quand je regardais les années qui étaient devant moi, immenses comme un mur.
Je me disais : j'ai le temps... Alors oui, j'ai testé l'adolescence avec les conneries, l'insolence, la musique qu'on met sur les oreilles à des niveaux indécents, le renvoi de l'école, etc.
Et l'écriture, ça m'a pris comme ça. Créer, écrire sur un cahier des rimes, comme celles que je lisais dans cette caisse à chaussures quand j'étais gamin.
Cette sensation d'être là où on doit être, sans avoir rien à prouver, sans avoir à demander de l'aide à sa maman pour imaginer quelque chose...
Quelle bouillie qui sortait de ma tête, même si ça ne ressemblait à rien.
J'ai écrit ma propre vie, mon propre chemin, à l'instinct, en amour comme au travail.
Tout a été télépaté sur l'instant, j'ai vécu mille vies. Je vis mille vies.
Enfant, écolier, ado, débile, papa, enfant, imprimeur, chanteur, je suis ce que je dois être.

Poésie sans histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant