Esprit, es tu là ?

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Dans la vieille maison au bout de la rue des Ombres, personne n’avait osé entrer depuis des décennies

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Dans la vieille maison au bout de la rue des Ombres, personne n’avait osé entrer depuis des décennies. On racontait que des esprits tourmentés y résidaient, prisonniers des murs décrépis. Les enfants du quartier la surnommaient "La Maison des Murmures", car, la nuit, on pouvait parfois entendre des voix faiblement étouffées, comme des chuchotements venant de l'au-delà.

Cette année, pour Halloween, Clara, Mathieu, et leurs amis avaient décidé de relever un défi : entrer dans la maison et jouer au fameux jeu de "Esprit, es-tu là ?". Clara, toujours avide de sensations fortes, était la première à franchir le seuil de la porte, une vieille planche grinçante sous ses pieds. Les autres la suivirent, ricanant nerveusement pour se donner du courage.

À l'intérieur, la poussière recouvrait tout. L'air était lourd, presque étouffant, et chaque pas faisait craquer le plancher sous leurs pieds. Ils s’installèrent dans ce qui devait être autrefois un salon, une table ronde trônant au centre de la pièce. Clara sortit un vieux verre et une feuille de papier où l'alphabet était tracé à la main.

– "Esprit, es-tu là ?" demanda Clara d’une voix amusée, alors que le groupe plaçait leurs doigts sur le verre. Le silence tomba. Seuls le vent et le craquement des murs répondaient.

– "Arrête Clara, c’est débile," soupira Mathieu. Mais Clara insista.

– "Esprit, si tu es là, fais un signe."

À ce moment précis, un bruit sourd résonna dans la maison. Un coup, comme si quelque chose ou quelqu’un venait de frapper à la porte d’une autre pièce. Le groupe sursauta, leurs rires s’étouffant immédiatement.

– "C’était quoi ça ?" murmura une des filles, les yeux écarquillés.

Le verre, sous leurs doigts, se mit soudain à bouger, lentement. Il glissa vers le "O", puis le "U". "I"… "L".

– "O…U…I…L ? Ça ne veut rien dire," bafouilla Mathieu.

Mais le verre continuait, inexorablement. "M"… "O"… "R"… "T".

Clara sentit un frisson glacial parcourir son échine. "Tu es mort ?" demanda-t-elle d'une voix tremblante, mais le verre s’immobilisa. Puis, sans prévenir, il se renversa brutalement, projeté par une force invisible.

Le froid envahit la pièce. Soudain, la porte du salon claqua, emprisonnant le groupe à l’intérieur. Le bruit sourd reprit, se rapprochant, comme des pas lourds martelant le sol de l’étage supérieur.

Les chuchotements commencèrent. Faibles, indistincts, mais réels. Les voix semblaient provenir des murs, tout autour d'eux.

– "On… on s'en va," balbutia Mathieu, tirant sur la poignée. Mais la porte refusait de s'ouvrir, comme si elle était maintenue fermée par une force invisible.

Les voix devinrent plus fortes, des pleurs, des cris désespérés. Clara sentit une présence derrière elle, une ombre se glisser, presque palpable dans l'obscurité. Une silhouette translucide se dessina près de la fenêtre, flottant dans l’air. Une femme, pâle, avec des yeux noirs comme la nuit, les fixait. Son visage déformé par la douleur.

Clara recula, ses jambes tremblantes.

– "Esprit, es-tu là ?" murmura-t-elle une dernière fois, espérant que tout cela ne soit qu’un mauvais rêve.

Mais l'esprit, cette fois, n’avait plus besoin de réponse. Il était là, tout autour d'eux, emprisonnant leurs âmes dans la vieille maison des Murmures.

Et personne ne les revit jamais sortir.

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