Un chant d'halloween

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Dans la petite ville de Valbrume, chaque Halloween, un chant mystérieux résonnait à la tombée de la nuit

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Dans la petite ville de Valbrume, chaque Halloween, un chant mystérieux résonnait à la tombée de la nuit. Les anciens l’appelaient "Le Chant d’Halloween", une mélodie douce mais angoissante, que l’on pouvait entendre flotter dans l’air, transportée par le vent. Personne ne savait vraiment d'où elle venait, mais tous savaient que quand elle retentissait, il fallait rentrer chez soi.

Cette année-là, Léa, une adolescente intrépide, ne croyait pas à ces histoires vieilles de plusieurs générations. Accompagnée de ses amis Lucas, Zoé et Tom, elle décida de rester dehors après la tombée de la nuit pour prouver que ce chant n’était qu’une légende. Les rues étaient désertes, les maisons fermées à double tour, comme si la ville entière retenait son souffle.

Ils s’assirent sur un banc, les bonbons accumulés dans leurs sacs de toile, plaisantant et se moquant des superstitions. Mais alors que l’horloge du clocher sonnait dix heures, un murmure mélodieux s’éleva, à peine audible au début, comme un écho lointain. Un chant, doux et envoûtant, glissant dans l’air avec une délicatesse effrayante.

– "Vous entendez ça ?" demanda Tom, ses yeux s'écarquillant d’inquiétude.

Léa haussa les épaules. "C’est juste le vent, c’est rien."

Mais la mélodie persistait, sinuant entre les rues vides, une voix grave et envoûtante, chantant des paroles indiscernables. Les notes, d’abord douces, devinrent de plus en plus claires, plus proches, comme si la chanteuse invisible se rapprochait d’eux.

– "On devrait peut-être rentrer…" murmura Zoé, mal à l’aise.

Léa, malgré sa bravade initiale, ressentit un frisson glacial. Le chant n’avait rien de naturel. C’était comme si la mélodie elle-même cherchait à les attirer, à les piéger dans un filet invisible. Elle se leva brusquement. "Ok, c’est bon, on rentre."

Mais au moment où ils se mirent à marcher, le chant s’éleva encore, plus fort, plus puissant. Les lampadaires vacillèrent, et une brume dense envahit soudainement la rue. Les amis se retrouvèrent encerclés, incapables de voir à plus de quelques mètres devant eux.

– "C’est quoi ce truc ?" s’écria Lucas, son visage pâle.

La mélodie prit alors une tournure macabre. Ce qui ressemblait à une simple chanson devint une litanie funeste, ponctuée de rires lugubres et de pleurs étouffés. Les silhouettes sombres se mirent à se dessiner à travers la brume. Des formes humaines, spectrales, dont les visages déformés par l’angoisse chantaient en chœur, avançant lentement vers le groupe.

– "Cours !" cria Léa, prise de panique.

Ils se mirent à courir à travers la brume, cherchant une sortie, mais chaque rue semblait les ramener au même endroit. Le chant s’intensifiait, oppressant, et les voix fantomatiques devenaient de plus en plus proches, comme si elles les encerclaient de tous côtés. La brume, elle, se resserrait autour d’eux, froide et mordante.

Tom trébucha, et avant que les autres ne puissent l’aider, une main squelettique jaillit de la brume, l’agrippant fermement par la cheville. Il hurla, mais sa voix fut engloutie par le chant. Ses amis se retournèrent, mais Tom était déjà entraîné dans la brume épaisse, disparaissant comme une ombre.

Léa, terrifiée, tenta de retrouver la rue principale, mais les silhouettes fantomatiques se multipliaient, leurs bouches béantes continuant de chanter, en un murmure envoûtant. Le chant d'Halloween n’était pas une simple mélodie. C’était un appel, une invocation. Une fois que vous l'entendiez, vous ne pouviez plus lui échapper.

Le lendemain matin, la brume s'était dissipée, et le silence avait repris possession des rues de Valbrume. Les habitants, prudents, sortirent de chez eux, mais Léa, Lucas, Zoé, et Tom avaient disparu sans laisser de trace. Tout ce qu’on retrouva, c’était un vieux carnet, abandonné sur un banc, avec ces mots griffonnés à la hâte :

"Ne suivez jamais le chant."

Et depuis ce jour, à chaque Halloween, lorsque le chant commence, les habitants de Valbrume se souviennent de ces enfants perdus dans la brume, leurs voix venant parfois se mêler à la mélodie funèbre qui continue d'errer dans la nuit.

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