LOST THE GAME

D I X - S E P T

Noé

L'eau chaude brûlait ma peau. Je soupirai bruyamment en sortant des parrois de verre de la douche.

Je pris ma serviette de bain, les miennes étaient les blanches, celles d'Asher les noires. Et Andrew avait ramené les siennes, qu'il mettait dans "ma" chambre.

Après un petit point sur ma skincare dont Kate m'en avait expliqué toutes les vertues, je sortis de la salle de bain, pour aller me changer dans ma nouvelle chambre. J'entrai, et je tombai nez à nez avec Asher, allongé sur le ventre, en train de dormir.

C'était fatiguant d'être alcoolisé.

Je soufflai doucement, et pris un jogging. Vu qu'il dormait, je ne voyais pas le besoin de retourner dans la salle de bain. Je bais faire LA technique. On a toutes apprit à la faire, cette technique de la serviette. Vous voyez de laquelle je parle ? Les filles, on a des cerveaux, on ne se montre pas et on ne compare pas nos seins, contrairement aux mecs, qui comparent la taille de leur engin dès qu'ils ont l'occasion de voir des zizis. Et tout ça finit sur un classement, écrit au quatre couleurs Bic, capuchon bleu, sur une feuille à grand carreaux Oxford, qui finira dans la poubelle par le ou la prof car c'est immature. Voici notre école primaire à toutes et tous. Enfin pour vous !

Bref, trêve de bavardages, je me change, je prends un gros jogging gris, peut-être bien trop grand pour moi, on dira que c'est le style, et un T-short blanc à manches longues. Quand je lève les bras pour l'attraper, ma serviette tombe. Et merde !

Bon, l'autre dort, et je suis dos à lui.

— Joli dos. Marmona-t-il, la voix pâteuse.

Je me figeai. Merde, merde et remerde !

Quelle sorte d'idiots étais-je pour oublier que Asher n'était pas quelqu'un à qui on peut faire confiance. J'avais deux options, soit, je restais sérieuse et lui demandait de ne pas regarder, soit, je lui lançait des piques et le provoquait. La deuxième option gagne avec majorité absolue !

— Fais attention, Casse-couille, tu vas perdre le jeu... Dis-je calmement, après avoir passé ma tête dans mon haut et l'avoir légèrement rabaissé sur le jogging.

— Crois moi, si je perds à un jeu qui n'existe pas, je serais le roi des cons.

— Tu l'es déjà, t'inquiète pas pour ça ! Dis-je, le sourire au lèvres, en m'asseyant à ma coiffeuse, qui avait été déplacée ici, pour ne pas éveiller les soupçons par rapport à Andrew.

— Ah la garce... Grogna-t-il, en se levant du lit.

J'avais peur. Je ne m'attendais pas à ce qu'il pourrait éventuellement faire ou dire. À deux doigts de m'acheter les croix qu'on prend dans les films d'horreur quand on pense qu'il y a un ou plusieurs intrus chez nous, je vous jure. Ses yeux sont toujours remplis de malice, ça ne signifie rien de bon pour moi, d'autant plus qu'il a ce putain de petit sourire au coin des lèvres qui ferait fondre n'importe quelle nana. Mais pas moi, je refuse catégoriquement !

Je pris ma brosse à cheveux et ne me concentrais pas sur ce que faisait le brun, super musclé...

— Tu veux un truc à bouffer ? Me demanda-t-il, avec son habituelle finesse.