Fae mortelle

CHAPITRE 18

Chapitre 18

Une arrivée tant attendue

Le bruit des vagues s'enchaîne avec les cris de l'île au loin. Ces cris de joies se mélangent avec le bruit du moteur. Mais c'est surtout l'adrénaline et le tambourinement de mon cœur qui secoue tout mon corps. Willa et Zola courent partout en prenant nos dernières affaires pendant qu'Emerson réalise son amarrage sur l'île. Seul le bruissement de ma jambe qui tremble se fait entendre si on ne compte pas les milliers d'ordre de ma grande sœur et les jurons de Zola. Assis autour de la table du petit salon, Calix déguste une dernière tranche de pain avec de la confiture mettant sa veste sur son dos. Daïnne toujours en train de se recoiffer remarque ma soudaine anxiété. Il chuchote en se rapprochant :

-Princesse, écoute-moi.

Il pose sa main ornée de bague sur ma cuisse puis l'autre sur mon épaule. Sans plus de réflexion, je pose ma tête sur ses jambes afin de pouvoir mettre les miennes allongées. Les tremblements remontent sur tout mon corps. Je déglutis. En sentant le toucher chaud de ses doigts je ferme les yeux et écoute ses paroles.

-écoute la douleur n'est pas là pour te détruire elle n'est pas là pour rien. J'ai compris aujourd'hui que la douleur est là pour nous transformer, pour te rendre plus forte et plus courageuse. Chaque fois que ça fait mal, dis-toi que maintenant tu ne commettras plus la même erreur et comme tu en as appris la leçon on peut continuer, et plus personne ne t'arrêtera vu que tu deviendras celle qu'ils doutent : une arme.

J'ouvre les yeux dans le vide ainsi qu'une première fois la bouche ne voyant pas quoi répondre. Le prince voit mon désarroi et décide de me rassurer. Je me place sur le dos afin de pouvoir le regarder en face. Je le vois enlever ces bagues une à une. 3 bagues sur la main droite et 4 sur l'autre. Il prend ma main qui était sur mon ventre et l'embrasse. Je retiens mon souffle et il passe à mon doigt une bague qui attire mon attention. Elle est pourtant simple mais ces détails sont incroyables. Elle est forgée de toutes sortes de symboles. Attends une seconde ? Je la rapproche de mes yeux afin de distinguer l'épée dont un papillon tourne autour. Mon cœur fait un bond en comprenant que je n'ai pas rêvé. Il s'agit bien de l'épée d'Efédia : Rapha. Qui signifie guérir dans la langue des mortels. Le papillon représente Eléanymphe et plusieurs étoiles ainsi que des feuilles sont aussi gravées. Une lune ainsi qu'un soleil ,opposé l'un contre l'autre, représentent l'alliance entre nos 2 royaumes. Ma main tremble et les yeux brillants je le regarde dans ces moindres détails. Je ne connais qu'une seule personne qui portait ce genre de bague peut-être même 2...

-Comment as-tu pu l'avoir ?

- Je l'ai retrouvé dans l'un des tiroirs des affaires de mon père. Quand je les ai vus, j'ai tout de suite compris qu'il reste un espoir quelque part ici. Quand tu es arrivée à l'école, c'est ce que j'ai ressenti. Maintenant quand je la regarde, elle me fait penser à toi. J'espère que ça te plaît ?

Ce bijou appartenait à mon père. Il l'a fait fabriquer par un forgeron qui était très réputé à l'époque. J'ai dû la mettre autour de mon pouce tellement elle est grande et le reste des souvenirs de mon père me revient en mémoire.

-Daïnne... Pourquoi tu te donnes autant de mal pour moi...

Je le vois grimacer en m'entendant et lui demande en penchant la tête :

-qu'est-ce qu'il y a ?

Il secoue la tête et en entendant un appel de Willa il décide de passer à un autre sujet.

-il est tant Kylie Fédia.

Il a raison. Le brouhaha de l'île devient toutes sortes de paroles et d' acclamations des marins guidant le bateau. Soudain, une douleur me pince le cœur et me coupe la respiration. Je gémis avant d'essayer de me relever essayant de me calmer. Normalement mon angoisse ne vient pas aussi rapidement et surtout pas aussi douloureuse. Je tourne ma tête en vitesse vers le prince le voyant soudainement sérieux face aux hublots. Sans plus d'attention dehors il tourne aussi vite son regard vers moi. Il comprend aussi vite ma détresse et nous partons dans un endroit calme. Le reste de l'équipage a dû comprendre ma soudaine détresse puisqu'ils nous laissent passer sans un mot. Il se glisse dans une pièce que j'ai à peine à distinguer qu'il me ramène à lui. La pièce en question est très étroite en sentant toutes sortes de babioles nous bousculer mais Daïnne réussit à trouver une lampe qui l'allume sans plus tarder. Je plisse les yeux avant de distinguer la pièce et plus j'avance plus je me rends compte que nous étions dans un petit couloir menant à l'ensemble de la pièce. Il s'agit de la réserve. Je me dirige au fond de la pièce me tournant dos aux étagères faisant tomber tout mon corps. Daïnne tire les rideaux vers l'intérieur nous mettant dans une plus petite lueur.