Chapitre 5 : Nathaniel

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Quelle soirée de merde. J'aurais dû rentrer chez moi après le match. Au lieu de ça je suis entouré de gens ivres dans une maison inconnue. Je dois sûrement être masochiste pour m'infliger ça, surtout que depuis que je suis arrivé, je n'arrive pas à détacher mon regard de cette fille, ce qui fait remonter des souvenirs que je souhaiterais à tout prix oublier.

Serena Winter. Le gars odieux qui lui sert de petit-ami n'arrêtait pas de parler d'elle à son frère, Charles je crois, et à un gars de l'équipe, dès que Charles avait le dos tourné. Et on ne peut pas dire qu'il vantait ses plus belles qualités comme la gentillesse ou l'intelligence. Non, il avait l'air d'avoir retenu qu'une seule de ses qualités : être douée au lit. J'ai dû me retenir pour ne pas lui casser la gueule. C'est dans ces moments-là que je regrette que la malédiction ne frappe que ceux que j'aime et qui font la grossière erreur de m'aimer en retour. C'est pour ça que mon père est encore en vie. Il ne m'aime pas. Depuis ma naissance. Il ne m'a jamais aimé.

J'ai 8 ans aujourd'hui. C'est mon anniversaire. Je déteste ce jour car c'est également le jour où ma mère est décédée 8 ans plus tôt. Elle m'aimait. En me donnant la vie, elle y a laissé la sienne. Comme à chacun de mes anniversaires, mon père ne sourit pas. Jamais. Je ne sais pas d'où me vient cette audace mais je me décide enfin à lui demander pourquoi :

"Tu vraiment le savoir Nathaniel ? Très bien, tu l'auras cherché. A chaque fois que je te vois tu me rappelles que la femme de ma vie est morte à cause de toi."

Lorsque je reviens à la réalité, je cherche instinctivement Serena du regard mais elle n'est plus à l'endroit où je l'ai vue pour la dernière fois. Je balaye le salon du regard et je l'aperçois. Elle marche droit vers moi.

Une fois arrivée à ma hauteur, elle lève la tête et plante ses magnifiques yeux couleur océan dans les miens. Je pourrais me noyer dedans. Et c'est comme si mon mode se remettait à tourner.

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