Chapitre 12 : Nathaniel

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Pour me changer les idées après cette journée pourrie, je rentre chez moi à pied, ce qui me laisse tout le temps de repenser à la sensation de la peau de Serena contre la mienne. J'aimerais tellement pouvoir revivre ce moment. Mais il ne faut pas. Pour elle.

Pendant que je suis dans mes pensées, un bruit étouffé me parvient. Cela ressemble étrangement aux bruits que faisaient ma grande soeur pendant ses crises d'angoisse.

Pardonne moi Eva. Je suis arrivé trop tard. Ou alors je t'ai regardé sans rien faire. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Tout se mélange dans ma tête. Mais une chose est sûre. Je tiens ma sœur dans les bras. Et elle ne se réveillera jamais.

Je suis ce bruit, qui s'amplifie. Et je l'aperçois. Serena. Assise sur un banc en face de mon immeuble. En train de suffoquer. J'ai l'impression de nager en plein cauchemar.
Mais il faut que je l'aide à se calmer. Je prends sur moi et m'accroupis devant elle pour me mettre à sa hauteur. J'essaie de prendre une voix rassurante et je lui parle calmement :

« Hey Serena, c'est moi Nate. Tu te rappelles de moi ? Regarde moi. Il faut que tu respires lentement pour calmer ton rythme cardiaque d'accord ?
-Respirer...peux...pas
-Si tu peux. Tu vas réussir. J'en suis sûr. Écoute ma voix ça va t'aider.
-Arrive...pas
-Donne moi ta main. Tu sens comme mon cœur bat ? Essaie d'imiter mon rythme cardiaque d'accord ? Voilà. Comme ça. Tu vois tu as réussi. Comme je te l'avais dit. »

Elle me prend totalement au dépourvu en se mettant à pleurer. Ne sachant pas quoi faire, je la prends dans mes bras. Et, même si elle doit sentir mon cœur s'accélérer à son contact, elle ne dit rien et se détend.
Je dois avouer que je suis l'homme le plus chanceux du monde en ce moment. Jusqu'à ce qu'elle sèche ses larmes et se relève. Complètement accro à la sensation de son corps dans mes bras et déjà en manque, je lui propose quelque chose de complètement idiot : je lui propose de m'accompagner dans un de mes endroits préférés. Et elle fait quelque chose d'encore plus idiot : elle accepte.

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