L'amour d'Ombre de Jacinthe

~23~

La nuit régnait sur le Clan, seuls deux félins était réveillés.
Plume Grise qui montait la garde, légèrement assoupi et Ombre de Jacinthe.

Cette dernière sortait doucement de la pouponnière, adressant à ses chatons qui dormaient, ce qu'elle pensait être un dernier regard.

Le froid lui brûla les poumons lorsque sortit de la pouponnière. Ces jours passés protégée dans le roncier lui avait enlevée l'habitude de l'air glacial de la nuit.

La reine tourna la tête, vérifiant être la seule éveillée, puis se mit en route à pas de loup.
Discrètement, elle s'approcha jusqu'à la tanière des guerriers.
Elle s'arrêta un instant, prenant le temps d'évaluer un passage possible jusqu'à ce qu'elle visait.

Puis doucement elle s'engagea dans l'antre sombre, posant délicatement ses pattes, évitant chaque queue, chaque patte, chaque oreille dépassant des nids.
Jusqu'à enfin être devant ce qu'elle voulait.
Dominant ce nid et le chat qui y dormait de toute sa taille.

Soudain celui ci se réveilla, sûrement ayant senti la présence autour de lui ou peut être un léger frôlement accidentel.

Il était déjà bien trop tard.
L'esprit embrumé il aperçut la patte de son ex compagne levée au dessus de sa tête, griffes déployées.

Un hurlement lui échappa quand ses griffes acérées ci lui tranchèrent net la gorge. Faisant immédiatement apparaître un flot de sang sombre, chaud se déversant à gros jet sur la mousse du nid et les pattes de la meurtrière.

Ce cri d'épouvante mêlé aux râles d'agonie et aux gargouillements du sang le suivant réveillèrent brutalement les autres guerriers.

Voyant de plus en plus de paires d'yeux s'ouvrirent et luirent dans l'obscurité, Ombre de Jacinthe partit en courant.

Elle courait, heureuse, se sentant légère, volant, ne touchant presque plus le sol, laissant la vitesse l'emporter à travers les sous bois illuminés par la lune.
Puis brutalement elle s'arrêta, arrivée au dessus du camp elle le dominait.

Voyais ce chaos, cette agitation qui ne la perturbait nullement.
Ses yeux fous contrastaient avec l'air apaisé sur son visage.

Le vent froid de cette nuit d'hiver lui caressaient légèrement les poils, la neige froide lui gelait les pattes.

Quand soudain, doucement, lentement elle s'approcha du bord, encore plus, se jetant dans le vide les yeux clos.