Chapitre 4 - Maman j'ai mal 6/7

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L'instructeur l'observa un instant avant de dire :
« Très bien, je vous vois sincère. Cependant, vous connaissez la politique de l'école. » Zéro tolérance sur la présence de substances illicites au sein de l'établissement scolaire. Par conséquent, la personne qui se fait attraper avec doit malheureusement quitter l'établissement avec effet immédiat, pour une durée d'une semaine, afin de permettre d'y voir plus clair. » Le coup de massue venait de tomber sur la tête de Fanta. Elle connaissait déjà les conséquences que cela impliquait et, résignée, elle ne protesta pas. Elle s'en remit à Dieu, puis quitta l'établissement, le cœur lourd. Arrivée devant l'entrée de l'école, les mots lui échappèrent. Elle ne put prononcer qu'une simple phrase : « Allah ka bo, a bé (na noroya In Sha Allah). » Dieu est grand, ça ira, In Sha Allah, se répétait-elle, tandis qu'une larme coulait sur son visage. L'instructeur, de son côté, était persuadé qu'il y avait un malentendu. Il savait que Fanta, au-delà de ses résultats exceptionnels, était une fille spéciale. Il restait pourtant stupéfait. Malgré ses doutes, il devait maintenir le prestige de l'école.

Les traitements de faveur n'étaient pas envisageables, car la réputation de l'établissement en dépendait. De plus, ce genre de cas devait rester discret pour éviter toute rumeur nuisible au sein de l'école. Pendant ce temps, Aïcha, qui venait d'entrer en classe, ne comprenait pas où se trouvait sa meilleure amie Fanta. Oussmane, lui aussi, s'interrogeait sur son absence inhabituelle. Le professeur entra alors en classe et, sans tarder, commença à parler : « Bonjour, mes chers étudiants. Fanta ne sera pas présente cette semaine. On m'a demandé de vous transmettre ce message. Je compte sur vous pour ne pas vous laisser déconcentrer et maintenir le niveau d'excellence que Fanta relevait considérablement. » À ces mots, des regards curieux fusèrent dans la salle. Tout le monde se demandait pourquoi elle serait absente. Avait-elle un problème ? Avait-elle fait quelque chose de grave ? En l'espace d'une minute, le bruit avait triplé dans la classe autrefois calme. Le professeur éleva la voix :

« Du calme, s'il vous plaît ! Je sais que l'absence de votre camarade vous perturbe, mais ce n'est que temporaire... enfin, je l'espère. » Le silence revint peu à peu, mais les esprits restaient troublés. Oussmane, très perturbé, n'arrivait plus à se concentrer, tandis qu'Aïcha, tout aussi inquiète, se posait de nombreuses questions sur la situation. Qu'est-ce qui se passe exactement ? La journée suivit son cours, mais à la fin, Oussmane, incapable de rester dans l'incertitude, décida d'aborder Aïcha.

« Alors ? Qu'est-ce qui se passe avec Fanta ? Je suis sûr que tu en sais plus que tu ne veux bien l'admettre, » déclara Oussmane, l'air sérieux.

Aïcha, surprise par l'audace de son camarade, lui répondit :

« Mais je n'en ai aucune idée ! Je suis tout aussi confuse que toi, Oussmane. Si j'avais plus d'informations, je serais bien plus tranquille, crois-moi. »

Oussmane, insistant, répliqua :

« Allez, tu es sûre que tu ne sais vraiment rien de plus ? »

Aïcha soupira et répondit :

« Non, je n'en sais pas plus. J'ai essayé de la contacter toute la journée, voici mon centième message, et toujours rien... Elle ne répond pas. D'ailleurs, pourquoi veux-tu vraiment savoir ? Fanta est ton amie maintenant ? »

Pris de court par la question, Oussmane, un peu gêné, répondit : « Je... je m'inquiète juste pour elle, en tant que bon camarade. C'est normal, non ? Je veux simplement m'assurer qu'elle va bien. »

Aïcha, esquissant un sourire légèrement moqueur, se retourna et commença à avancer :

« Oui, oui, c'est ça... En tout cas, je n'en sais pas plus que toi. »

La discussion venait de se terminer, mais une question restait en suspens pour les deux camarades : que s'était-il vraiment passé ?

Pendant ce temps, Kady, tout sourire, agissait comme si de rien n'était. Elle parlait et se comportait telle une femme à qui on venait de remettre un million de francs CFA en cadeau. Son attitude radieuse était frappante. Bouba, quant à lui, avait remarqué ce changement d'humeur, mais n'y prêtait pas attention. Après tout, Kady changeait d'humeur aussi souvent que la météo change de temps, imprévisible comme un orage. Il préférait prendre ses précautions, évitant ainsi d'être pris de court par une éventuelle "foudre". Pendant ce temps, Fanta marchait sur le chemin du retour, la tête pleine de questions.

Comment cela avait-il pu se produire ? Elle tentait de comprendre comment cette substance illicite avait pu se retrouver dans son sac. Son esprit était accaparé par cette exclusion temporaire, et elle ne pensait même pas à Kady. Elle était surtout préoccupée par une question : comment allait-elle réintégrer l'école ? La veille, Kady avait croisé Aminata par hasard. Saisissant l'occasion, elle décida de s'approcher d'elle pour prendre de ses nouvelles. En réalité, son intention était autre : elle espérait récolter des informations sur l'établissement scolaire de Fanta. Même si elles n'étaient pas dans le même cursus, Kady savait que les politiques étudiantes restaient les mêmes. Elle cherchait un moyen de nuire à sa nièce.

« Alors, Aminata, comment ça va ? » s'écria Kady avec une voix mielleuse.

« Ça va, merci... et toi, tata Kady ? » répondit Aminata poliment, bien que dans sa tête, elle pensait tout autre chose. Oh non, que fait-elle ici ? Elle se disait que Kady, fidèle à elle-même, allait jouer la "bonne tante" alors qu'au fond, Aminata savait qu'elle était foncièrement mauvaise.

Oui, ça va, répondit Kady. Alors, comment ça se passe à l'école ? »

« Oui, ça se passe bien, répondit Aminata. J'ai entendu dire que cette école est très stricte, n'est-ce pas ? »

Aminata, avec une attitude légèrement condescendante, en profita pour lancer une pique à Kady : « Oh, je le sais très bien. D'ailleurs, tu devrais demander à Fanta ; elle pourrait t'en dire plus. »

Kady répondit avec un rire jaune :

« Oui, je sais. Elle me l'a déjà dit. »

Kady poursuivi , sournoisement : « D'ailleurs, j'ai entendu dire qu'ils sont tellement stricts qu'ils peuvent virer quelqu'un pour un rien.  alors pour de la drogue c'est en aucun doute la façons la plus facile de se faire virer »

Aminata, sans le vouloir, venait de donner à Kady une idée pour faire expulser Fanta. Alors qu'elle continuait à marcher, Kady arriva à la porte de la maison. À 16h30, l'heure habituelle de la fin des cours, Fanta rentra chez elle. Elle trouva sa tante tout sourire, prête à lui poser des questions sur sa journée.

« Comment s'est passée ta journée ? » demanda Kady.

Fanta, visiblement fatiguée, répondit : « Je n'ai pas envie de discuter pour le moment, je suis fatiguée. »

Elle se dirigea vers sa chambre sans ajouter un mot de plus. Kady, la regardant s'éloigner, éclata de rire. Elle savait exactement ce qui s'était passé.

Le téléphone sonna. « Dring, dring, dring ! »

Kady décrocha, un sourire large sur le visage.

« Oui, c'est bien Kady, la tutrice légale de Fanta à l'appareil. »

De l'autre côté du fil, l'instructeur annonça :

« Bonjour, je vous informe que Fanta n'a pas eu cours aujourd'hui. Je m'excuse de vous prévenir tardivement, j'ai été très occupé. Je suppose qu'elle est bien rentrée ? »

Le sourire de Kady était si large qu'elle aurait pu se décoller la mâchoire.

« Oui, elle est bien rentrée, répondit-elle. Merci pour l'information. Alors, que se passe-t-il ? »

Les maux de FantaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant