Chapitre 4 - Maman j'ai mal 7/7

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L'instructeur expliqua :

« Fanta a été trouvée à l'entrée de l'université avec de la drogue dans son sac. Elle sera donc suspendue pendant une semaine, le temps de clarifier la situation. Une décision finale sera prise ensuite. »

Kady, au bout du fil, jubilait de joie. Elle aurait voulu crier, tant elle était satisfaite.

« Très bien, répondit Kady, je comprends tout à fait. Je suis bouleversée par cette annonce, je ne m'y attendais pas. »

L'instructeur répondit : « Je comprends parfaitement, madame. Malheureusement, c'est ainsi. Passez une bonne journée. »

Puis, il raccrocha. Kady, rayonnante, se réjouissait de ce qu'elle considérait comme une bonne nouvelle.  Car elle avait réussi à exécuter son plan, Kady se réjouissait de son plan qui marchait comme sur des roulettes. Que pouvait-elle espérer de mieux ? De son côté, Fanta, toujours contrariée par la situation, ne comprenait pas ce qui se passait. Assise sur son lit à contempler le plafond, elle décida de s'allonger. En s'allongeant, elle eut un flashback : elle se rappela que, la nuit précédente, sa tante Kady s'était introduite dans sa chambre à une heure tardive. Elle se remémora la scène et fit le lien. Elle sursauta de son lit. « Alors c'est donc elle, encore elle ! Que lui ai-je encore fait pour qu'elle veuille détruire mon avenir ? N'est-elle pas fatiguée de la drogue ? Je n'arrive pas à croire qu'elle puisse continuer ainsi. On dit qu'avec l'âge on gagne en sagesse, mais certains, avec l'âge, n'en font qu'augmenter leur péché. Que c'est dommage. Que Dieu nous accorde une longue vie et nous permette de nous repentir avant notre dernier souffle. Comment vais-je faire maintenant pour prouver mon innocence ? » À ce moment, Kady annonça sa sortie.

Profitant de sa bonne humeur, elle ne pouvait que sourire. Bouba, qui était allé à la mosquée, venait de rentrer. Il était maintenant dix-huit heures trente-cinq, la prière du Fitri (coucher de soleil) venait d'être accomplie. En rentrant, Bouba était en pleine réminiscence, pensant à la croissance de Fanta et à sa présence désormais à l'université. En empruntant son chemin habituel, il aperçut un baobab qu'il n'avait jamais remarqué auparavant. Il décida de s'en approcher. Le hasard ? Impossible, ce baobab semblait l'appeler. Il entendait une voix familière. « Si tu savais comme je jubile ! Je suis tellement contente, l'école a attrapé Fanta avec de la drogue dans son sac, mais c'est moi qui ai mis cette drogue dans son sac. Fanta, sache que tant que tu seras dans les parages, je vais te détruire jusqu'au bout. Mimi, je réussis peu à peu mon objectif. » Mimi, la confidente de Kady, partageait son comportement et les deux se comprenaient donc parfaitement. Même les personnes odieuses ont des amis, et Kady et Mimi semblaient liées par une amitié basée sur des intentions néfastes.

Mimi répondit : « Bravo, cette fois-ci c'est toi qui l'emportes. »

Kady continua avec une malice évidente :

« Tu sais, Mimi, je vais tellement la détruire qu'elle n'aura plus goût à la vie. La voir me fait penser à ses parents ratés. Son père est indigne, et ma sœur... je ne veux pas en parler, mais une chose est certaine : Fanta sera mon défouloir. D'ailleurs, je suis impatiente de dire à Bouba que Fanta consomme des substances illicites. Nous verrons comment il réagira face à cette annonce concernant sa petite protégée. »

Mimi rétorqua - « Tu parles franchement. Ce petit caniche ne fait que ce qu'on lui dit. Elle va bientôt voler ta place à force. »

Kady répliqua - « Oh, laisse tomber. Elle a volé ma place et celle de mes enfants depuis longtemps. Cette petite sotte va payer cher pour cela, mais je ne m'en fais pas. »
Il était tombé des nues. Donc, en plus de me manquer constamment de respect, elle m'insulte dans mon dos avec sa camarade. Bouba connaissait bien Mimi, mais il n'avait jamais compris qu'elle était aussi malveillante que sa propre femme. Et maintenant, il venait d'apprendre tout ce qu'elle avait fait à Fanta. Il aperçut la silhouette de sa femme et de son amie et décida de continuer son chemin sans rien laisser paraître. Il passa devant le baobab, faisant mine de n'avoir rien remarqué et de ne rien avoir entendu.

Les maux de FantaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant